Le statut du chef de l'opposition n'a jamais suscité de débat au Sénégal. De Senghor à Macky, les partis de l'opposition n'ont jamais jugé opportun de se ranger de manière unanime derrière un leader pour engager le combat contre le parti au pouvoir. Les rares fois que l'opposition a fait un bloc, c'était en 2000 et en 2012, lors des seconds tours de ces deux Présidentielles qui ont vu un candidat à l'élection renverser le président sortant.
Toutefois, sur le terrain politique, certains profils sont toujours sortis du lot, pour incarner, de manière légitime, le rôle du chef de l'opposition durant le règne des pouvoirs qui se sont succédé.
Chronologie d'un cheftennat de plus en plus ambiguë
De Senghor à Abdou Diouf, le leader du Parti démocratique sénégalais (Pds) Abdoulaye Wade a pleinement joué ce rôle de leader de l'opposition. De 1974 (date de création de son parti) à 2000 (l'année de son arrivée au pouvoir), Wade a été incontestablement le chef de l'opposition au Sénégal. Et cela, sans qu'aucun texte ni loi n'ait eu besoin de le lui conférer. Malgré l'existence d'autres formations politiques comme la LD/MPT, de Abdoulaye Bathily, l'AJ/PADS de Landing Savané, le PAI de Majmouth Diop, le PIT d'Amath Dansokho et bien plus tard, vers la fin des années 90, l'AFP de Moustapha Niasse et l'URD de Djibo Leyti Ka (tous deux nés des dissensions au sein du Parti socialiste), le Pds et son leader charismatique étaient la figure de proue de l'opposition.
De la même manière, à la veille de la Présidentielle de 2007, Idrissa Seck et sa formation politique le Rewmi incarnaient le rôle du chef de l'opposition, malgré la présence du très structuré Parti socialiste. L'ancien Premier ministre, qui était très populaire à l'époque, après l'épisode de ses bisbilles avec le tout-puissant chef de l'Etat d'alors, était parvenu à se hisser en première ligne du combat pour le départ de Wade du palais. C'est ainsi qu'il arriva en deuxième position de l'élection de 2007 que le Pds remporta haut la main.
Quelques années plus tard, à la veille de l'échéance électorale de 2012, c'était un peu plus flou dans la tête des Sénégalais. Il y avait beaucoup de partis politiques et surtout une grande coalition de l'opposition (Benno Siggil Sénégal), que les ego de deux leaders principaux (Niasse et Tanor) empêchaient de partir. Idrissa Seck avait, entre temps perdu en crédibilité aux yeux de l'opinion, et le nouveau venu dans l'opposition Macky Sall brillait par son double-jeu. Pour la première fois, les Sénégalais n'avaient pas en majorité un chef de l'opposition à qui s'identifier. Et pourtant, Wade était devenu plus qu'impopulaire avec sa décision de se représenter pour un troisième mandat. C'est ainsi qu'avec 26,58%, Macky Sall et l'Apr sont parvenus à supplanter Niasse et Tanor qui ont préféré aller séparément à l'élection.
Qui est légitime, qui est légal ?
Le statut du chef de l'opposition fait partie des points à discuter dans le Dialogue politique initié par l'actuel président de la République. Selon certaines informations, si un accord est trouvé entre les parties, une loi permettrait au leader désigné de l'opposition de disposer d'un fond annuel de 2 milliards Fcfa pour mener à bien ses activités. Une manne financière qui installe déjà une vive polémique au sein de cette opposition dont certains leaders comme Mamadou Lamine Diallo et Ousmane Sonko, y voient un stratagème de Macky pour diviser ses adversaires politiques.
Tout compte fait, s'il faut à ce jour désigner un chef pour l'opposition sénégalaise, trois personnalités principales sortent incontestablement du lot. Il s'agit de l'ancien président Abdoulaye Wade, son ancien Premier ministre Idrissa Seck et Ousmane Sonko. Les deux premiers pourraient se disputer la légalité du profil avec des arguments juridiques plausibles. Quant au troisième, du point de vue de la légitimité, il a la gueule de l'emploi.
Wade et sa coalition sont la première force de l'opposition à l'Hémicycle
L'ancien président de la République Me Abdoulaye Wade, peut être considéré de manière légale, comme le chef de l'opposition. La coalition qu'il a dirigée en 2017 est venue en deuxième position derrière la grande majorité présidentielle de Benno Bokk Yakaar.
Dans les grandes démocraties, la désignation du chef de l'opposition se fait souvent à partir de l’échelon législatif. Parce que l'Assemblée nationale est le lieu par excellence, de représentativité nationale. Avec ses 19 sièges, le groupe parlementaire de Wade est celui qui est le mieux placé pour surveiller l'action gouvernementale au nom du peuple.
Idrissa Seck, le dauphin
Arrivé en deuxième position, derrière le Président Macky Sall, à la dernière élection présidentielle du 24 février 2019, Idrissa Seck pourrait tout aussi, de manière légale, s'autoproclamer chef de l'opposition. Jusqu'à de prochaines échéances électorales, il reste la deuxième force politique du Sénégal, après la coalition présidentielle.
Sonko, l'homme au front
Sur la question de la légitimité, il serait difficile d'ôter au leader du partie Pastef Les Patriotes, la casquette de chef de l'opposition. Très suivi par les jeunes, il a été sur tous les fronts contre l'actuel pouvoir. Les contrats pétroliers et gaziers, le fer de la Falémé, les exonérations de taxes et d'impôts, la mal gouvernance, le problème foncier... Ousmane Sonko est celui qui a le plus fait trembler le régime de Macky Sall. Chacune de ses sorties était suivie d'une vague de réactions des affidés du pouvoir. Il a, entre menaces, plaintes et attaques verbales, réussi à tenir tête pendant près de cinq (5) années à Macky et à ses ouailles.
Toutefois, sur le terrain politique, certains profils sont toujours sortis du lot, pour incarner, de manière légitime, le rôle du chef de l'opposition durant le règne des pouvoirs qui se sont succédé.
Chronologie d'un cheftennat de plus en plus ambiguë
De Senghor à Abdou Diouf, le leader du Parti démocratique sénégalais (Pds) Abdoulaye Wade a pleinement joué ce rôle de leader de l'opposition. De 1974 (date de création de son parti) à 2000 (l'année de son arrivée au pouvoir), Wade a été incontestablement le chef de l'opposition au Sénégal. Et cela, sans qu'aucun texte ni loi n'ait eu besoin de le lui conférer. Malgré l'existence d'autres formations politiques comme la LD/MPT, de Abdoulaye Bathily, l'AJ/PADS de Landing Savané, le PAI de Majmouth Diop, le PIT d'Amath Dansokho et bien plus tard, vers la fin des années 90, l'AFP de Moustapha Niasse et l'URD de Djibo Leyti Ka (tous deux nés des dissensions au sein du Parti socialiste), le Pds et son leader charismatique étaient la figure de proue de l'opposition.
De la même manière, à la veille de la Présidentielle de 2007, Idrissa Seck et sa formation politique le Rewmi incarnaient le rôle du chef de l'opposition, malgré la présence du très structuré Parti socialiste. L'ancien Premier ministre, qui était très populaire à l'époque, après l'épisode de ses bisbilles avec le tout-puissant chef de l'Etat d'alors, était parvenu à se hisser en première ligne du combat pour le départ de Wade du palais. C'est ainsi qu'il arriva en deuxième position de l'élection de 2007 que le Pds remporta haut la main.
Quelques années plus tard, à la veille de l'échéance électorale de 2012, c'était un peu plus flou dans la tête des Sénégalais. Il y avait beaucoup de partis politiques et surtout une grande coalition de l'opposition (Benno Siggil Sénégal), que les ego de deux leaders principaux (Niasse et Tanor) empêchaient de partir. Idrissa Seck avait, entre temps perdu en crédibilité aux yeux de l'opinion, et le nouveau venu dans l'opposition Macky Sall brillait par son double-jeu. Pour la première fois, les Sénégalais n'avaient pas en majorité un chef de l'opposition à qui s'identifier. Et pourtant, Wade était devenu plus qu'impopulaire avec sa décision de se représenter pour un troisième mandat. C'est ainsi qu'avec 26,58%, Macky Sall et l'Apr sont parvenus à supplanter Niasse et Tanor qui ont préféré aller séparément à l'élection.
Qui est légitime, qui est légal ?
Le statut du chef de l'opposition fait partie des points à discuter dans le Dialogue politique initié par l'actuel président de la République. Selon certaines informations, si un accord est trouvé entre les parties, une loi permettrait au leader désigné de l'opposition de disposer d'un fond annuel de 2 milliards Fcfa pour mener à bien ses activités. Une manne financière qui installe déjà une vive polémique au sein de cette opposition dont certains leaders comme Mamadou Lamine Diallo et Ousmane Sonko, y voient un stratagème de Macky pour diviser ses adversaires politiques.
Tout compte fait, s'il faut à ce jour désigner un chef pour l'opposition sénégalaise, trois personnalités principales sortent incontestablement du lot. Il s'agit de l'ancien président Abdoulaye Wade, son ancien Premier ministre Idrissa Seck et Ousmane Sonko. Les deux premiers pourraient se disputer la légalité du profil avec des arguments juridiques plausibles. Quant au troisième, du point de vue de la légitimité, il a la gueule de l'emploi.
Wade et sa coalition sont la première force de l'opposition à l'Hémicycle
L'ancien président de la République Me Abdoulaye Wade, peut être considéré de manière légale, comme le chef de l'opposition. La coalition qu'il a dirigée en 2017 est venue en deuxième position derrière la grande majorité présidentielle de Benno Bokk Yakaar.
Dans les grandes démocraties, la désignation du chef de l'opposition se fait souvent à partir de l’échelon législatif. Parce que l'Assemblée nationale est le lieu par excellence, de représentativité nationale. Avec ses 19 sièges, le groupe parlementaire de Wade est celui qui est le mieux placé pour surveiller l'action gouvernementale au nom du peuple.
Idrissa Seck, le dauphin
Arrivé en deuxième position, derrière le Président Macky Sall, à la dernière élection présidentielle du 24 février 2019, Idrissa Seck pourrait tout aussi, de manière légale, s'autoproclamer chef de l'opposition. Jusqu'à de prochaines échéances électorales, il reste la deuxième force politique du Sénégal, après la coalition présidentielle.
Sonko, l'homme au front
Sur la question de la légitimité, il serait difficile d'ôter au leader du partie Pastef Les Patriotes, la casquette de chef de l'opposition. Très suivi par les jeunes, il a été sur tous les fronts contre l'actuel pouvoir. Les contrats pétroliers et gaziers, le fer de la Falémé, les exonérations de taxes et d'impôts, la mal gouvernance, le problème foncier... Ousmane Sonko est celui qui a le plus fait trembler le régime de Macky Sall. Chacune de ses sorties était suivie d'une vague de réactions des affidés du pouvoir. Il a, entre menaces, plaintes et attaques verbales, réussi à tenir tête pendant près de cinq (5) années à Macky et à ses ouailles.
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