C'est la fin de journée ce 7 janvier 2011. Deux jeunes Français sont à la terrasse d'un restaurant de Niamey. Vincent Delory arrive de Paris, il vient pour le mariage de son ami d'enfance Antoine de Léocour qui travaille pour une ONG au Niger. A 23 heures, un commando d’Aqmi les enlève. Trois véhicules tout-terrain filent dans la nuit vers le Mali. Au petit matin, les forces spéciales françaises interviennent. Antoine est exécuté par les ravisseurs.Trois ans après ce drame, la famille de Vincent ne sait toujours pas comment il est mort. Sa sœur Annabelle se bat pour connaître la vérité : « On est tristes. On est déçus. On va de déception en déception. La déclassification qui a été autorisée en janvier 2013 a mis un an à arriver dans le dossier. On a des éléments, on a un film de l’intervention qui coupe juste au moment où le 4x4 dans lequel se trouvait mon frère s’embrase, où justement à ce moment-là on filme autre chose. C’est très difficile pour nous d'accepter ça. »
Dans les pièces déclassées récemment et versées au dossier pourrait se trouver le film complet de l'assaut des forces spéciales françaises. Pour la famille Delory, la thèse la plus probable est un tir depuis un hélicoptère français qui aurait entraîné l'explosion du tout-terrain où se trouvait Vincent. L'examen des pièces par l'avocat permettra de vérifier ou non cette théorie. Autre interrogation : les familles, qui estiment que leurs fils ont été sacrifiés, veulent savoir qui, à Paris, a donné l'ordre de stopper le convoi des ravisseurs.
Source : Rfi.fr