Ouganda: le fils du président affirme que «le prochain président sera soldat ou policier»

En Ouganda, le fils du président Yoweri Museveni et chef de l'armée est un habitué des coups d'éclat sur les réseaux sociaux. Le général Muhoozi Kainerugaba vient de mettre le feu aux poudres sur le réseau social X en affirmant que les forces de sécurité ne permettrons pas qu'un civil dirige l'Ouganda après le président Museveni, à deux ans d'une nouvelle élection présidentielle.



Alors que l'Ouganda est supposée être une démocratie dans laquelle les citoyens élisent librement le chef d'État, le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président en exercice et commandant de l'armée du pays, a mis en garde les Ougandais. Dans un post sur X, il assure : « aucun civil ne dirigera l’Ouganda après le président Museveni », âgé aujourd'hui de 80 ans et au pouvoir depuis 38 ans. « Les forces de sécurité ne le permettront pas, le prochain dirigeant sera soldat ou policier », prévient-il.

« Le Premier fils », comme on l'appelle en Ouganda, n'en est pas resté là. Alors qu'il avait annoncé en mars de l'année dernière, toujours sur X, sa candidature à la présidentielle de 2026, avant de retirer son post, il jure cette fois qu'il ne sera pas sur le prochain bulletin de vote : « Dieu tout-puissant m’a dit de me concentrer d’abord sur son armée. Je soutiens donc pleinement le président Yoweri Museveni lors des prochaines élections ». Président depuis 1986, Yoweri Museveni n'a, ni réagi aux messages, ni indiqué s'il était candidat pour le scrutin présidentiel de 2026.
 
Levée de bouclier dans l'opposition
Le leader de l'opposition, Bobi Wine, arrivé second avec 35% des voix lors de la présidentielle de 2021, a fustigé ces nouvelles annonces. « Ce sont des machinations politiques destinées à détourner les Ougandais des vrais problèmes que sont les violations des droits humains, la dictature, le chômage, la pauvreté, la dégradation des services de santé et le déclin de l'économie en raison de la mauvaise gouvernance de Museveni. »
 
Le général Kainerugaba, souvent présenté comme un potentiel successeur de son père, n'en est pas à son premier coup d'éclat sur les réseaux sociaux. Il s'était fait taper sur les doigts par son père en 2022, après s'être vanté dans un tweet qu'il pouvait conquérir la capitale du Kenya voisin, Nairobi, en deux semaines.

RFI

Dimanche 22 Septembre 2024 12:26


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