Oumar Mariko à la S.E : Le Capitaine Sanogo exfiltré de Kati


Rédigé le Vendredi 15 Février 2013 à 13:19 | Lu 689 fois | 0 commentaire(s)


Le secrétaire Général du parti SADI, Dr Mariko a été entendu par les éléments de la sécurité d’Etat. Une interpellation qui ne manque pas de relents au regard de son « amitié » avec le capitaine Sanogo lequel, pour sa part, doit incessamment quitter son Q.G de Kati au profit d’un logement et des bureaux à l’Etat-Major de l’Armée de terre. Troublantes coïncidences !


  Pour la deuxième fois consécutive (mardi et mercredi), le bouillant secrétaire général du parti SADI a été interpellé par la sécurité d’Etat. Une interpellation pour le moins musclée par des militaires en civil et depuis le siège de son ONG au quartier Sangarebougou. Conduit manu militari dans les locaux de la sécurité d’Etat, il a été entendu durant plusieurs heures avant d’être autorisé à regagner son domicile ce mardi.

Mercredi, il a été une fois de plus convoqué toujours à la S.E mais cette fois-ci, sans l’intervention d’hommes armés. Il a répondu à la convocation par ses propres moyens, nous apprend-on. Il n’était pas encore de retour au  domicile au moment où nous mettions sous presse.

Presque au même moment, un discret mais important mouvement s’effectuait  entre Kati et Bamako. Le chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo quittait en effet sa forteresse de Kati pour des locaux spécialement aménagés pour lui au siège de l’Etat-Major de l’Armée de terre au quartier commercial contigu à MEDINA-COURA en commune II du district. La procédure de déménagement est d’ailleurs toujours en cours.

Ce départ de la ville-garnison, nous signale-t-on, répond aux exigences de sa nouvelle fonction, à savoir, la présidence du Comité Militaire de Suivi de la Reforme des Forces Armées (C.M.S.R).  En clair, la Capitale politique et économique de la République étant Bamako, il est tout à fait judicieux voire, impératif pour une entité du genre C.M.S.R de siéger là et nulle part ailleurs. Mais bien entendu, la nouvelle est diversement interprétée au regard de la succession des récents événements.
Il va sans dire, en tout état de cause, que le démantèlement du QG  de Kati aura pour effet de réduire considérablement l’influence du capitaine. L’on susurre que c’est avec son autorisation que le leader politique a rencontré le chef du mouvement Ançar-dine en compagnie de l’ex- Coordinateur national Mali-Nord (GTZ-KTW), nommé depuis lors, ministre de l’Artisanat et du Tourisme (lire encadré).

La nouvelle tournure des affaires expliquerait-elle l’interpellation musclée du Secrétaire Général de SADI, ce leader politique qui n’a d’ailleurs jamais fait un mystère de son allégeance à la junte ?

Oumar Mariko rencontre Iyad ag aly  avec l’actuel ministre de l’artisanat et du tourisme
Mandat d’arrêt contre l’hôte 
Interpellation musclée du visiteur… Le ministre, facilitateur de la rencontre, inquiété
 C’est à bord d’un avion affrété par un  richissime malien originaire de Niafounké que le Secrétaire général de Sadi, Docteur Oumar Mariko a rejoint Tombouctou avant de faire cap sur Niafounké pour y rencontrer le très controversé chef d’Ançar-dine, Iyad Ag Aly, le 21 juillet 2012. L’actuel ministre  de l’Artisanat et du Tourisme faisait partie de la délégation.
Contrairement à certaines allégations, ce n’est pas un avion BASSLER de l’armée malienne qui a transporté la délégation conduite par Oumar Mariko à Tombouctou ce 21 juillet 2012. Il s’agit plutôt d’un avion-taxi appartenant à un richissime malien répondant au nom de Hama Sidiki Macinanké, lui-même, membre de la même délégation et ressortissant de Niafounké. Lui, a profité de ce retour au bercail pour aller saluer ses parents pendant qu’Oumar Mariko, accompagné de Yéhia Ag Mohamed Ali (coordinateur national de GTZ au moment des faits) et de deux officiers militaires maliens rencontraient le chef d’Ançar-dine, le sieur Iyad Ag Aly, dans son environnement.
Localité proche de la frontière mauritanienne occupée, quelques semaines auparavant par les séparatistes du MNLA, mais passée depuis sous le contrôle  d’Ançar-dine d’Iyad Ag Aly. De sources bien introduites, les combattants du MNLA ont tout simplement regagné  les rangs des jihadistes.
Le ministre de l’artisanat et du tourisme, M Yéhia Ag Mohamed Ali (également vice-président du club de football de D1, la  Jeanne d’Arc de Bamako) est très respecté dans la région et s’est montré, jusqu’aujourd’hui, très distant des mouvements jihadistes et séparatistes. Il aurait, en tout état de cause, facilité la rencontre d’Iyad Ag Aly avec Oumar Mariko.

Les échanges  avec les islamistes à Niafounké  ont duré deux heures de temps (11 h – 13 h) avant que la délégation ne regagne Tombouctou d’où elle emprunta le même appareil en direction de Bamako. Elle (la délégation) n’a jamais rencontré les populations locales sur place ni fait de compte-rendu aux autorités officielles de la transition. Normal, dira-t-on, Oumar Mariko ne les reconnait pas encore à ce jour. Et de facto, ne saurait par elles, avoir été mandaté. maliweb.net. Mais la situation est désormais loin d’être simple depuis ces révélations de la presse française: «les 8, 9 et 10 janvier, les services de renseignement relèvent un fait troublant : les groupes terroristes, et particulièrement Ançar-Dine, sont en contact permanent avec les leaders des manifestants qui, à Bamako, exigent, depuis quelques jours, le départ du président Traoré» (Nouvel Observateur – France) ; révélations suivies de l’interpellation d’Oumar Mariko avec cette déclaration des services de sécurité malienne: «Mariko constitue aujourd’hui une menace pour la sûreté de l’Etat» (source Maliweb).

La délivrance d’un mandat d’arrêt contre les suspects jihadistes expliquerait donc aujourd’hui l’interpellation de l’ancien leader de l’AEEM par le service de sécurité d’Etat malien pour être le «contact» des combattants islamistes à Bamako. Alors question : l’actuel ministre de l’artisanat et non moins facilitateur de la rencontre d’avec Iyad Ag Aly serait-il à son tour entendu ?
 
 
Source : Maliba Infos



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