Oussouye : Un enseignant, victime d'un rapt des rebelles, raconte sa mésaventure



Dans une correspondance, un enseignant natif du village d’Essaout (département d'Oussouye) et officiant dans cette même localité, a été victime des méfaits d’éléments supposés appartenir au MFDC, qui ont fait irruption la nuit du Jeudi 10 Février 2011 à Essaout dans la communauté rurale de Santhiaba Manjaque dans le département de Oussouye.

«Vers 21 heures, nous avions entendu des cris de mes enfants juste derrière ma maison. Voulant aller à leur secours, des hommes fortement armés nous ont braqué des fusils, nous ont terrorisé et nous ont demandé de ne pas bouger au risque de nous tuer», raconte la victime. «Après avoir arraché les téléphones portables, ils ont fait sortir toute la famille: ma maman, mes enfants, ma grande sœur. Ils nous ont éloignés de la maison puis un des assaillant est retourné dans la maison prendre ma moto SI, des habits, mon poste radio, l'ordinateur portable et ses accessoires du CEM de Boukitingho qui était à ma disposition pour une recharge», a ajouté l’ancien directeur de l'école publique de Loudia Diola.

« De retour sur le lieu où ils nous ont parqué, il a demandé à qui appartenait la moto. C’est ainsi qu’il m’ordonna de la pousser jusqu'à la boutique. Au moment où je saisissais la moto pour la pousser, il me donna un coup terrible de câble sur le dos», raconte, amer l’enseignant qui détaille qu'ils ont été rassemblés près de la boutique du village.
«La boutique était le lieu de rencontre de toutes les personnes délogées et de rassemblement de tous les biens qu'ils ont ramassés à leur passage», renseigne-t-il.
«On assista à une scène dramatique et pitoyable entre les assaillants et beaucoup de personnes parmi lesquelles le boutiquier du village. Après avoir vidé toute la boutique de ses marchandises, ils ont sélectionné 9 jeunes pour aller chercher 9 vaches dans un troupeau», narre l’infortuné qui a été sélectionné pour le transport du «butin».

«Pour convoyer tout ce bien, j'ai était chargé de pousser ma moto avec un sac rempli d'effets. Chemin faisant, j'ai retrouvé toute ma famille chacun transportant de lourds bagages. Ma maman avait sur sa tête un bidon de 20 litres de pétrole alors qu'elle ne se portait pas bien», indique Léopold qui a voulu raisonner les assaillants.
«J'ai demandé aux assaillants de me laisser prendre de plus le bidon de ma maman car elle ne se sent pas bien. Là il n' y avait pas d'opposition et elle est rentrée à la maison. Nous avons fait le chemin presque toute la nuit traversant forêt, rizière, cours d’eau, dans la boue, avant d'arriver au parc de Santhiaba Manjaque où nous sommes libérés», a fait cas l’enseignant.

«A quelques mètres seulement du parc, ils nous ont demandé de déposer les bagages et de retourner au village. Le chemin était tellement long que nous sommes arrivés chez nous qu' à 6 heures du matin».


Charles Thialice SENGHOR

Mardi 22 Février 2011 16:50


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