Il tombe beaucoup mais se relève de tout. Mathieu Valbuena, 29 ans, aime l'ambiance électrique des clasicos, se rappelle parfaitement de ce coup de Clément Chantôme qui lui cassa le nez un soir de novembre 2010. Dimanche, le meneur de jeu disputera peut-être son dernier match au Parc des Princes sous les couleurs de l'OM, et ce duel lui manquera.
Connaissez-vous l'écart qui vous sépare au classement du PSG ?
Mathieu Valbuena. Vingt points, non ?
18... Dans ce sens, à ce stade du championnat, c'est un record...
Paris est programmé pour remporter la Ligue des champions dès cette année.
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Mais j'ai un sentiment de regret. Dix-huit points, ça fait un sacré écart, même s'ils ne les ont pas volés. On les a bien aidés. On fait un championnat assez moyen vu nos objectifs, on a perdu trop de points bêtement. Avec beaucoup plus de régularité et de rigueur, on aurait pu notamment titiller Monaco.
Que peut espérer l'OM au Parc ?
Aujourd'hui, tout le monde nous condamne à une défaite, sauf peut-être quelques fans. On n'a rien à perdre, on doit jouer ce match avec une confiance totale, un état d'esprit irréprochable. Beaucoup se sont cassé les dents sur ce PSG, mais on peut rivaliser. On a un effectif de qualité qui, sur un match, peut se montrer à la hauteur des événements. On doit sortir sans amertume.
A l'inverse du match aller, le 6 octobre dernier ?
On fait un très bon début de match. Mais après le penalty, quand on mène 1-0, on recule, on est beaucoup plus attentistes, on manque d'ambition. L'an dernier, on perd 2-0 (le 24 février 2013) mais on fait un super match, on a plein d'occasions, à un moment donné, ils n'arrivent plus à ressortir les ballons. On s'est mis au niveau.
Vous restez quand même sur cinq défaites d'affilée à Paris. Vous sentez-vous parfois démunis ?
Il y a un peu d'impuissance, parce que tu sais en début de saison que ton championnat se résume à la 3e place. Mais sur une rencontre, tout est jouable. Lors de nos matchs aller contre Monaco et Paris, il y a eu des moments intéressants. On les a fait souffrir. Cela a été plus délicat lors des secondes périodes. Mais il faut être constant du début à la fin face à de telles équipes.
La défaite la plus lourde de l'OM au Parc remonte à 1978 (5-1). Vus les scores de certains matchs du PSG cette saison, craignez-vous un tel revers ?
Pas du tout. On se déplace avec de l'ambition, on veut tout donner, les embêter un peu. Tu ne penses pas à l'option valise ! Même si on s'attend à souffrir, on a la capacité de les perturber. Je n'y vais pas pour prendre une valise mais pour gagner !
Ce PSG est-il la meilleure équipe de l'histoire moderne de la L 1 ?
Oui, je pense. Ils sont costauds à tous les postes, ce sont des internationaux avec de l'expérience et surtout, ça joue au ballon. On voit une vraie équipe, ce n'est plus une compilation d'individualités comme la saison dernière. Ils ont un bloc-équipe, un état d'esprit, cette capacité à aller vers l'avant, à défendre ensemble. Paris peut battre tout le monde, même des grandes équipes en Ligue des champions.
Peut-on considérer Ibrahimovic comme un génie ?
Tout le monde s'attarde sur lui et j'ai l'impression que les gens sont surpris ! Mais attendez, on le connaissait avant, non ? Je n'ai pas attendu qu'il soit à Paris pour savoir qu'il était fort. Je ne comprends pas trop. Il était à Milan, l'Inter, la Juve, le Barça, il marquait ses buts. Et le public français ne savait pas qu'Ibra était un génie ?
Vous êtes plutôt Ibra ou Cavani ?
Alors Cavani, c'est vraiment un exemple. Il n'est pas avare d'efforts, il va bosser, il a un coffre de fou. Quand tu défends comme ça, il faut être frais devant le but ! Ibra défend un peu moins, mais quand il a le ballon, il va faire des trucs extraordinaires avec. Ce sont des gens nés pour marquer. Ils ont une grosse frappe, ils sont physiquement puissants et très inspirés. Il ne leur faut pas 36 occasions pour mettre un ballon au fond. Et ce sont des mecs qui n'ont pas besoin de motivation pour un clasico, celle-ci est innée. Ibra sait que c'est un rendez-vous, il est là pour être performant, il laisse le folklore à d'autres.
Qui recruteriez-vous à Paris pour le mettre dans votre équipe ?
Ibra. Ou Blaise Matuidi qui raffole du box-to-box (d'une surface à l'autre), il nous fait du bien en équipe de France, il casse les lignes, se projette vite vers l'avant.
Comment jugez-vous votre saison ?
Mitigée. J'ai fait une énorme saison l'an dernier. J'ai réalisé un bon début d'exercice avant deux mois compliqués puis une blessure à Lille qui m'a écarté des terrains pendant six semaines. Ce n'est pas la meilleure saison que j'ai pu faire, mais je compte sur le sprint final pour être plus performant.
Comment avez-vous vécu la convalescence ?
Ça m'a permis de me régénérer. Au fil des matchs, j'ai plus de peps. Les blessures ne sont jamais anodines. Ça m'a permis de me laver la tête, d'avoir plus de recul. Il y a une forme de solitude aussi, mais le docteur de l'OM, Christophe Baudot, est un ami et il a été aux petits soins. Ma compagne Fanny a aussi veillé sur moi.
Vous n'avez pas tourné en rond ?
Un peu ! Une semaine à la maison sans rien faire, c'est déjà très dur. J'en ai profité pour regarder des séries. J'aime bien « Dexter », « Homeland », « Braquo », « Mafiosa ».
Quelle différence y a-t-il entre le Valbuena d'aujourd'hui et le Valbuena de 2006 ?
Il a pris de l'âge ! Attention, il n'est pas vieux, il n'a pas encore d'arthrose ! J'ai pris de la maturité.
Le Brésil, vous y pensez le matin en vous rasant ?
Depuis pas mal de temps. J'imagine des images de foule, de fête autour du stade, dedans, des couleurs vives, notamment celles du Brésil. Je rêve d'une grande Coupe du monde.
Vous êtes apprécié par les fans de l'équipe de France mais souvent sifflé dans les stades en France...
Oui, c'est un peu paradoxal ! Quand l'OM se déplace, je suis souvent le plus sifflé. Peut-être que je suis aussi l'emblème de cette équipe. Parfois, les gens ne font pas l'assemblage entre le joueur de l'Olympique de Marseille et l'international. Ça ne me dérange pas sur le terrain. Je sais que je suis globalement apprécié, je suis quelqu'un qui ne triche pas. Et ça ne changera jamais.
Connaissez-vous l'écart qui vous sépare au classement du PSG ?
Mathieu Valbuena. Vingt points, non ?
18... Dans ce sens, à ce stade du championnat, c'est un record...
Paris est programmé pour remporter la Ligue des champions dès cette année.
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Que peut espérer l'OM au Parc ?
Aujourd'hui, tout le monde nous condamne à une défaite, sauf peut-être quelques fans. On n'a rien à perdre, on doit jouer ce match avec une confiance totale, un état d'esprit irréprochable. Beaucoup se sont cassé les dents sur ce PSG, mais on peut rivaliser. On a un effectif de qualité qui, sur un match, peut se montrer à la hauteur des événements. On doit sortir sans amertume.
A l'inverse du match aller, le 6 octobre dernier ?
On fait un très bon début de match. Mais après le penalty, quand on mène 1-0, on recule, on est beaucoup plus attentistes, on manque d'ambition. L'an dernier, on perd 2-0 (le 24 février 2013) mais on fait un super match, on a plein d'occasions, à un moment donné, ils n'arrivent plus à ressortir les ballons. On s'est mis au niveau.
Vous restez quand même sur cinq défaites d'affilée à Paris. Vous sentez-vous parfois démunis ?
Il y a un peu d'impuissance, parce que tu sais en début de saison que ton championnat se résume à la 3e place. Mais sur une rencontre, tout est jouable. Lors de nos matchs aller contre Monaco et Paris, il y a eu des moments intéressants. On les a fait souffrir. Cela a été plus délicat lors des secondes périodes. Mais il faut être constant du début à la fin face à de telles équipes.
La défaite la plus lourde de l'OM au Parc remonte à 1978 (5-1). Vus les scores de certains matchs du PSG cette saison, craignez-vous un tel revers ?
Pas du tout. On se déplace avec de l'ambition, on veut tout donner, les embêter un peu. Tu ne penses pas à l'option valise ! Même si on s'attend à souffrir, on a la capacité de les perturber. Je n'y vais pas pour prendre une valise mais pour gagner !
Ce PSG est-il la meilleure équipe de l'histoire moderne de la L 1 ?
Oui, je pense. Ils sont costauds à tous les postes, ce sont des internationaux avec de l'expérience et surtout, ça joue au ballon. On voit une vraie équipe, ce n'est plus une compilation d'individualités comme la saison dernière. Ils ont un bloc-équipe, un état d'esprit, cette capacité à aller vers l'avant, à défendre ensemble. Paris peut battre tout le monde, même des grandes équipes en Ligue des champions.
Peut-on considérer Ibrahimovic comme un génie ?
Tout le monde s'attarde sur lui et j'ai l'impression que les gens sont surpris ! Mais attendez, on le connaissait avant, non ? Je n'ai pas attendu qu'il soit à Paris pour savoir qu'il était fort. Je ne comprends pas trop. Il était à Milan, l'Inter, la Juve, le Barça, il marquait ses buts. Et le public français ne savait pas qu'Ibra était un génie ?
Vous êtes plutôt Ibra ou Cavani ?
Alors Cavani, c'est vraiment un exemple. Il n'est pas avare d'efforts, il va bosser, il a un coffre de fou. Quand tu défends comme ça, il faut être frais devant le but ! Ibra défend un peu moins, mais quand il a le ballon, il va faire des trucs extraordinaires avec. Ce sont des gens nés pour marquer. Ils ont une grosse frappe, ils sont physiquement puissants et très inspirés. Il ne leur faut pas 36 occasions pour mettre un ballon au fond. Et ce sont des mecs qui n'ont pas besoin de motivation pour un clasico, celle-ci est innée. Ibra sait que c'est un rendez-vous, il est là pour être performant, il laisse le folklore à d'autres.
Qui recruteriez-vous à Paris pour le mettre dans votre équipe ?
Ibra. Ou Blaise Matuidi qui raffole du box-to-box (d'une surface à l'autre), il nous fait du bien en équipe de France, il casse les lignes, se projette vite vers l'avant.
Comment jugez-vous votre saison ?
Mitigée. J'ai fait une énorme saison l'an dernier. J'ai réalisé un bon début d'exercice avant deux mois compliqués puis une blessure à Lille qui m'a écarté des terrains pendant six semaines. Ce n'est pas la meilleure saison que j'ai pu faire, mais je compte sur le sprint final pour être plus performant.
Comment avez-vous vécu la convalescence ?
Ça m'a permis de me régénérer. Au fil des matchs, j'ai plus de peps. Les blessures ne sont jamais anodines. Ça m'a permis de me laver la tête, d'avoir plus de recul. Il y a une forme de solitude aussi, mais le docteur de l'OM, Christophe Baudot, est un ami et il a été aux petits soins. Ma compagne Fanny a aussi veillé sur moi.
Vous n'avez pas tourné en rond ?
Un peu ! Une semaine à la maison sans rien faire, c'est déjà très dur. J'en ai profité pour regarder des séries. J'aime bien « Dexter », « Homeland », « Braquo », « Mafiosa ».
Quelle différence y a-t-il entre le Valbuena d'aujourd'hui et le Valbuena de 2006 ?
Il a pris de l'âge ! Attention, il n'est pas vieux, il n'a pas encore d'arthrose ! J'ai pris de la maturité.
Le Brésil, vous y pensez le matin en vous rasant ?
Depuis pas mal de temps. J'imagine des images de foule, de fête autour du stade, dedans, des couleurs vives, notamment celles du Brésil. Je rêve d'une grande Coupe du monde.
Vous êtes apprécié par les fans de l'équipe de France mais souvent sifflé dans les stades en France...
Oui, c'est un peu paradoxal ! Quand l'OM se déplace, je suis souvent le plus sifflé. Peut-être que je suis aussi l'emblème de cette équipe. Parfois, les gens ne font pas l'assemblage entre le joueur de l'Olympique de Marseille et l'international. Ça ne me dérange pas sur le terrain. Je sais que je suis globalement apprécié, je suis quelqu'un qui ne triche pas. Et ça ne changera jamais.