Egypte avec l’ébouriffant Mohamed Salah, le Sénégal et ses « Lions » disséminés à travers l’Europe, avec à leur tête Sadio Mané, le Nigeria, première puissance économique du continent, le Maroc, redevenu compétitif grâce au « sorcier blanc » Hervé Renard, et la Tunisie, peut-être la moins bien lotie mais au comportement honorable en qualifications… Ces cinq pays ont généré bien des espoirs et laissé penser que les fruits passeraient la promesse des fleurs.
Au lieu de quoi on est retombé, chez Poutine, dans le gaspillage et l’échec. Il y a toujours une philosophie pour l’échec. Et on ne fera pas, un peu partout, l’économie d’un immense fourmillement de commentaires et de critiques que cette quintuple et inattendue élimination provoque autour d’elle.
Tout d’abord, sortons de l’ambiguïté : l’Afrique n’est pas une et indivisible. Chaque pays a son histoire, ses particularismes et ses réalités. Ceux qui, aujourd’hui, versent des larmes de crocodile savent qu’on n’échoue pas partout de la même manière. Mais il y a, ici ou là, quelques dénominateurs communs : compétitions locales à l’organisation souvent inexistante, nominations approximatives ou orientées à la tête des institutions chargées de conduire le football, enrôlements parfois en dépit du bon sens de techniciens venus d’ailleurs, ce qui a pour effet d’uniformiser et d’aseptiser les comportements.
Préserver une maigre avance
Les sélectionneurs, souvent recrutés en Europe, cherchent à faire appliquer à merveille la sentence selon laquelle « pour gagner, il faut prendre un but de moins que l’adversaire ». Dans les faits, c’est tourner le dos au penchant des footballeurs africains : jouer pour marquer. Au nom du réalisme et d’une pseudo-rigueur.
En Russie, les équipes africaines ont été éliminées parce qu’elles ont pratiquement toutes voulu soit préserver leur maigre avance, soit garder leur cage inviolée, au lieu de partir à l’assaut des forteresses adverses. Or quand on laisse le jeu à l’adversaire, on s’expose fatalement et on finit par prendre « le but qui tue ». Hormis l’Egypte, rapidement démoralisée par les infortunes du pharaon Mohamed Salah, les autres équipes ont été rejointes ou dépassées quand le temps restant à jouer n’était plus en leur faveur.
Les leçons à tirer de cet échec massif sont nombreuses et à méditer. Mais en premier lieu, il faut garder en tête que l’Afrique ne tirera son épingle du jeu que lorsqu’elle aura retrouvé un esprit : le sien. Celui que le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002 ont fait souffler sur la compétition.
Le Monde
Au lieu de quoi on est retombé, chez Poutine, dans le gaspillage et l’échec. Il y a toujours une philosophie pour l’échec. Et on ne fera pas, un peu partout, l’économie d’un immense fourmillement de commentaires et de critiques que cette quintuple et inattendue élimination provoque autour d’elle.
Tout d’abord, sortons de l’ambiguïté : l’Afrique n’est pas une et indivisible. Chaque pays a son histoire, ses particularismes et ses réalités. Ceux qui, aujourd’hui, versent des larmes de crocodile savent qu’on n’échoue pas partout de la même manière. Mais il y a, ici ou là, quelques dénominateurs communs : compétitions locales à l’organisation souvent inexistante, nominations approximatives ou orientées à la tête des institutions chargées de conduire le football, enrôlements parfois en dépit du bon sens de techniciens venus d’ailleurs, ce qui a pour effet d’uniformiser et d’aseptiser les comportements.
Préserver une maigre avance
Les sélectionneurs, souvent recrutés en Europe, cherchent à faire appliquer à merveille la sentence selon laquelle « pour gagner, il faut prendre un but de moins que l’adversaire ». Dans les faits, c’est tourner le dos au penchant des footballeurs africains : jouer pour marquer. Au nom du réalisme et d’une pseudo-rigueur.
En Russie, les équipes africaines ont été éliminées parce qu’elles ont pratiquement toutes voulu soit préserver leur maigre avance, soit garder leur cage inviolée, au lieu de partir à l’assaut des forteresses adverses. Or quand on laisse le jeu à l’adversaire, on s’expose fatalement et on finit par prendre « le but qui tue ». Hormis l’Egypte, rapidement démoralisée par les infortunes du pharaon Mohamed Salah, les autres équipes ont été rejointes ou dépassées quand le temps restant à jouer n’était plus en leur faveur.
Les leçons à tirer de cet échec massif sont nombreuses et à méditer. Mais en premier lieu, il faut garder en tête que l’Afrique ne tirera son épingle du jeu que lorsqu’elle aura retrouvé un esprit : le sien. Celui que le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002 ont fait souffler sur la compétition.
Le Monde
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