Pape Malickou Diakhaté: "Je ne suis pas né pour être n° 2"

Revenu victorieux du duel face au Cameroun avec la sélection du Sénégal, le défenseur central de l'OL, Pape Diakhaté, se dit prêt à aborder une fin de saison importante sur le plan collectif et individuel.



Pape Diakhaté, êtes-vous prêt pour le sprint final ?

Oui, certains sont partis en sélection, d’autres sont restés à Lyon et tous ont rechargé les batteries. Il reste dix matches à disputer dans cette fin de saison et nous savons que nous n’avons plus le droit à l’erreur. Sans être effrayant, ce sprint final s’annonce excitant et finalement, cette position du chasseur nous convient bien parce que nous avons l’expérience de ces matches au couteau. Il faut gagner un maximum de matches, ce qui ne sera pas facile mais à Lyon, il faut être prêt pour ce genre de défi.

Jean-Michel Aulas avait estimé après le match nul contre Rennes (1-1), que le titre s’était éloigné. Depuis, il a révisé son jugement. Quel est votre sentiment ?

Nous sommes acteurs donc on se remet en question systématiquement, après chaque match. On ne peut pas se permettre de cogiter parce que si on s’arrête sur chaque faux pas, on n’a rien à faire sur un terrain. D’autant que nos concurrents sont des humains et peuvent perdre des points aussi. A nous de profiter de leurs moments de faiblesse pour leur passer devant.

Economiquement, la Ligue des Champions est indispensable au club. L’objectif est-il toujours le titre ou seulement la qualification pour la prochaine Ligue des Champions ?

Le plus important, c’est le côté sportif, on laisse le côté financier aux administratifs. Donc on veut absolument accrocher une qualification pour la prochaine Ligue des Champions, pour pouvoir disputer de nouveau cette compétition. Mais on veut aussi gagner des titres, surtout ici, dans le plus grand club de France. Donc il faut allier les deux objectifs.

"Pas l’impression de jouer mon avenir"

Vous êtes prêté avec option d’achat. Comment vivez-vous le fait de ne pas être fixé sur votre avenir
?

Ce n’est pas quelque chose qui me trotte dans la tête, j’essaye surtout d’être constant dans mes prestations. Certains sont aptes à juger mes performances mais je n’ai pas l’impression de jouer mon avenir sur ces dix derniers matches. Je prie surtout pour la santé de mes proches, parce que le foot, même si c’est mon métier, reste un jeu.

Vous êtes toujours trois défenseurs centraux pour deux postes…

Cette configuration existe depuis que je suis arrivé à l’OL. On sait très bien comment ça fonctionne : une personne est apte à faire des choix et ensuite, nous devons les respecter. Je les respecte. Dire que je les accepte, c’est beaucoup dire parce que je ne suis pas né pour être numéro 2, je suis né pour jouer et gagner. Quand on est compétiteur, c’est difficile d’être sur un banc de touche. C’est un poste qui nécessite de la complicité et de la complémentarité.

Dimanche, vous allez à Nice. Après l’élimination en Coupe de France mi-janvier, êtes-vous revanchard ?

On sait ce qui nous attend. On est supposé être favori mais on se rappelle le dernier match là-bas. Nous avons des choses à nous reprocher au niveau de l’engagement et de la détermination. Maintenant, il faut se mettre en tête qu’il reste dix matches de Ligue des Champions jusqu’à la fin de la saison et qu’il va donc falloir hisser notre niveau de jeu. On est dans le money time comme disent les basketteurs, donc faire un match nul à Nice, ce serait un faux pas.

Durant la trêve internationale, le débat sur Yoann Gourcuff ne s’est pas arrêté

Il y a une machination sur Yoann qui n’en vaut pas la peine. Parfois, la presse est un peu sado-maso ! C’est un très bon joueur qui est toujours critiqué. Ce n’est pas un surhumain et il n’a même pas demandé sa notoriété. En ce moment, il est un peu moins bien mais qui le connaît sait que c’est un travailleur de l’ombre, qui ne parle pas beaucoup. En tout cas, il se donne les moyens de revenir à son meilleur niveau tous les jours à l’entraînement.

"Plus proche de Lovren que de Cris ? No comment… "

Un autre joueur fait débat en ce moment, c’est Cris. Quel regard portez-vous sur sa situation ?

Déjà, j’ai beaucoup de respect pour l’homme et pour le joueur. Quoi qu’on puisse dire, il est à Lyon depuis huit ans et on connaît son palmarès. Certains le critiquent mais c’est le sort du footballeur : parfois encensé, parfois critiqué. Il faut prendre de la hauteur par rapport à ça mais il est expérimenté, il n’a pas besoin de mes conseils.

En terme d’affinité, vous sentez-vous plus proche de Lovren que de Cris ?

Il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit ! Je n’ai jamais fait de déclaration en ce sens, donc no comment…

Le week-end dernier, vous avez battu le Cameroun (1-0) avec le Sénégal. Est-ce un pas définitif pour la qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations ?

On est dans une phase de reconstruction depuis un bon moment. On a prouvé qu’on avait une équipe très costaud, face à l’une des meilleures équipes africaines. On a franchi un palier au niveau du groupe et l’impact va être énorme au Sénégal. Ça va faire du bien au peuple sénégalais, et c’est le plus important. Malheureusement, je serai suspendu pour le match retour mais on peut faire de grandes choses avec cette équipe si on garde les pieds sur terre.

Football365/FootSud

Jeudi 31 Mars 2011 13:21


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