Paris: l'arrivée de Wade perturbée par des slogans comme "non à la France à fric"



Une centaine de personnes, essentiellement issues des diasporas africaines, se sont rassemblées à proximité de l'Unesco pour manifester «contre la corruption» des gouvernements africains et pour dénoncer les réseaux opaques de la Françafrique, relève nos confrères de la RFI. Bien gardés par des gendarmes mobiles, certains scandaient : «J'aime la France, j'aime l'Afrique, mais je n'aime pas la France-à-fric». «A bas la Françafrique !»

Les manifestants, originaires de plusieurs pays d`Afrique de l`Ouest, s`étaient rassemblés non loin du siège parisien de l`Unesco, où étaient réunis les présidents ivoirien Alassane Ouattara, sénégalais Abdoulaye Wade et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, à l`occasion de la remise d`un prix.

"Heureusement que des hommes comme Bourgi parlent. Le roi est nu aujourd`hui. Wade doit partir. Et emmener son fils (Karim Wade, qui détient 5 portefeuilles ministériels) avec lui", a déclaré à l`AFP Cheikhna Camara, représentant du Parti socialiste sénégalais en France.

"Wade a donné 5 milliads de francs CFA (environ 7,6 millions d`euros) à Chirac. Avec cet argent, il aurait pu régler les problèmes d’inondations et d`alimentation en électricité de tout Dakar", a affirmé pour sa part Zaccaria Coulibali, représentant du parti d’opposition de l’Alliance pour la République.

De leur côté, les opposants mauritaniens ont dénoncé la "politique raciste" du régime du président Ould Abdel Aziz, dénonçant les conditions de l`organisation d`un recensement de la population qui vise, selon eux, "à priver de leur citoyenneté les Mauritaniens noirs".

Cette manifestation des gens de la diaspora intervient quelques jours seulement après le rocambolesque déballage de Robert Bourgi, ce conseiller de l'ombre de l'Elysée pour les affaires africaines qui a évoqué des mallettes de billets remises par des chefs d'Etat africains à l'ancien président français Jacques Chirac.

Pour ce qui est de la cérémonie de remise de prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de l’Unesco, c’est l’ONG argentine des Grands-mères de la place de Mai qui a été récompensée. L’association de défense des droits de l'homme a été fondée par des proches de personnes disparues sous la dictature militaire en Argentine (1976-1983).

Jean Louis DJIBA

Jeudi 15 Septembre 2011 12:10


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