M. Fabius était en visite bilatérale à Washington lundi et mardi - sa première depuis qu'il dirige la diplomatie française - après la visite d'Etat en février du président François Hollande, lequel avait vanté l'amitié "pour toujours" entre les deux alliés. Mais quelques jours avant l'arrivée de Laurent Fabius, les Etats-Unis avaient enfoncé un coin dans "l'alliance transformée" entre Washington et Paris.
Le département d'Etat et des élus avaient fait part de leurs "inquiétudes" quant à la vente par Paris à Moscou de deux bateaux militaires Mistral, en pleine crise ukrainienne et au moment où les Occidentaux prennent des sanctions contre la Russie. Pour l'industrie de la défense française, il s'agit d'un méga-contrat d'1,2 milliard d'euros signé en 2011 pour deux bâtiments devant être livrés en octobre et en 2015 et censés transporter hélicoptères et tanks.
Le secrétaire d'Etat John Kerry devait aborder ce dossier en voyant M. Fabius mardi. A peine sorti de l'entretien, le ministre français a assuré que son homologue américain ne lui avait pas demandé de renoncer à la vente des Mistral et il a répliqué aux admonestations américaines. "La France n'a de leçons de fermeté à recevoir absolument de personne. (...) La France fait son devoir, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou qu'il s'agisse d'ailleurs", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse. "La France remplit toutes ses obligations, la France est à la fois pour la dialogue et la fermeté", a-t-il prévenu, visiblement irrité.
Dès la semaine dernière, des sources gouvernementales françaises avaient fustigé des "déclarations tonitruantes" de Washington sur les Mistral. Puis, M. Fabius a porté l'estocade sur la politique étrangère du président Obama, surtout sur la Syrie. Il est revenu sur les frappes contre le régime de Damas prévues l'été dernier par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni et auxquelles M. Obama avait renoncé à la dernière minute: "Nous le regrettons parce que nous pensons que ça aurait changé beaucoup de choses, à beaucoup d'égards, mais c'est un fait et nous n'allons pas reconstruire l'Histoire", a attaqué le ministre français des Affaires étrangères.
A l'époque, "il s'agissait de l'utilisation massive des armes chimiques. Et à l'époque un grand dirigeant avait dit c'est la +ligne rouge+", a rappelé M. Fabius, dans une pique en allusion à la formule que M. Obama avait maintes fois utilisée en guise d'avertissement au président syrien Bachar al-Assad. "En matière de Syrie et de fermeté, personne ne peut donner de leçons à la France", a enfoncé le chef de la diplomatie française, affirmant que les Français "ne donnaient pas de leçons, n'étaient pas arrogants". En septembre, des diplomates français et américains ne cachaient pas que la décision soudaine du président américain de ne pas frapper la Syrie avait provoqué l'irritation de Paris et des tiraillements entre les deux alliés.
Au contraire de l'Irak 10 ans plus tôt, Paris et Washington semblaient sur la même longueur d'onde contre Damas. Le projet ayant été abandonné et pour répondre à la frustration de Paris, Barack Obama avait convié François Hollande en visite d'Etat en février. Mardi, un haut fonctionnaire américain a répliqué à M. Fabius, vantant la destruction de 92% de l'arsenal chimique syrien grâce à un accord international. "Rien ne prouve qu'une frappe nous aurait permis de supprimer cette quantité d'armes chimiques", a-t-il défendu.
Le département d'Etat et des élus avaient fait part de leurs "inquiétudes" quant à la vente par Paris à Moscou de deux bateaux militaires Mistral, en pleine crise ukrainienne et au moment où les Occidentaux prennent des sanctions contre la Russie. Pour l'industrie de la défense française, il s'agit d'un méga-contrat d'1,2 milliard d'euros signé en 2011 pour deux bâtiments devant être livrés en octobre et en 2015 et censés transporter hélicoptères et tanks.
Le secrétaire d'Etat John Kerry devait aborder ce dossier en voyant M. Fabius mardi. A peine sorti de l'entretien, le ministre français a assuré que son homologue américain ne lui avait pas demandé de renoncer à la vente des Mistral et il a répliqué aux admonestations américaines. "La France n'a de leçons de fermeté à recevoir absolument de personne. (...) La France fait son devoir, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou qu'il s'agisse d'ailleurs", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse. "La France remplit toutes ses obligations, la France est à la fois pour la dialogue et la fermeté", a-t-il prévenu, visiblement irrité.
Dès la semaine dernière, des sources gouvernementales françaises avaient fustigé des "déclarations tonitruantes" de Washington sur les Mistral. Puis, M. Fabius a porté l'estocade sur la politique étrangère du président Obama, surtout sur la Syrie. Il est revenu sur les frappes contre le régime de Damas prévues l'été dernier par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni et auxquelles M. Obama avait renoncé à la dernière minute: "Nous le regrettons parce que nous pensons que ça aurait changé beaucoup de choses, à beaucoup d'égards, mais c'est un fait et nous n'allons pas reconstruire l'Histoire", a attaqué le ministre français des Affaires étrangères.
A l'époque, "il s'agissait de l'utilisation massive des armes chimiques. Et à l'époque un grand dirigeant avait dit c'est la +ligne rouge+", a rappelé M. Fabius, dans une pique en allusion à la formule que M. Obama avait maintes fois utilisée en guise d'avertissement au président syrien Bachar al-Assad. "En matière de Syrie et de fermeté, personne ne peut donner de leçons à la France", a enfoncé le chef de la diplomatie française, affirmant que les Français "ne donnaient pas de leçons, n'étaient pas arrogants". En septembre, des diplomates français et américains ne cachaient pas que la décision soudaine du président américain de ne pas frapper la Syrie avait provoqué l'irritation de Paris et des tiraillements entre les deux alliés.
Au contraire de l'Irak 10 ans plus tôt, Paris et Washington semblaient sur la même longueur d'onde contre Damas. Le projet ayant été abandonné et pour répondre à la frustration de Paris, Barack Obama avait convié François Hollande en visite d'Etat en février. Mardi, un haut fonctionnaire américain a répliqué à M. Fabius, vantant la destruction de 92% de l'arsenal chimique syrien grâce à un accord international. "Rien ne prouve qu'une frappe nous aurait permis de supprimer cette quantité d'armes chimiques", a-t-il défendu.
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