L'Union européenne, qui s'est fortement impliquée depuis une semaine pour régler ce différend qui prive de gaz et de chauffage des centaines de milliers d'Européens, apparaît quant à elle de plus en plus impuissante à faire émerger une solution.
Comme promis lundi par Gazprom, le gaz a recommencé à circuler dans les conduits à la frontière russo-ukrainienne peu après 7h00 GMT, mais l'optimisme a été de courte durée.
Dès le milieu de la matinée, l'UE a indiqué que "très peu ou pas du tout de gaz" lui parvenait, appelant l'Ukraine et la Russie à mettre tout en oeuvre pour remédier à cette situation.
"Nous pensions hier que la porte était ouverte pour le gaz russe mais il est à nouveau bloqué par les Ukrainiens", a aussitôt déclaré Alexander Medvedev, le directeur adjoint du géant gazier russe.
Il a ensuite annoncé que Gazprom avait déclaré un cas de force majeure concernant ses exportations de gaz vers l'Europe, ajoutant que le groupe espérait toujours fournir 100 millions de mètres cubes de gaz de transit à l'Europe via l'Ukraine mercredi, la même quantité prévue initialement pour mardi.
De son côté, la compagnie ukrainienne Naftogaz a reconnu que du gaz russe était parvenu en Ukraine mais a immédiatement indiqué que le manque d'information sur les volumes et le chemin de ce gaz ainsi qu'une quantité insuffisante d'hydrocarbure, l'avait empêché de le faire transiter dans de bonnes conditions.
"Ceci viole gravement les pratiques établies en matière de bon fonctionnement du système de transit du gaz", a déclaré Naftogaz dans un communiqué.
"Si nous avions répondu aux demandes Gazprom, nous aurions laissé sans gaz (...) Luhansk, Odessa, Donetsk et la moitié de la région de Dniepropetrovsk", a ensuite précisé le dirigeant de Naftogaz, Oleh Doubina.
Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, a quant à lui déclaré que seul une reprise des livraisons russes aux niveaux de décembre permettrait une fourniture normale à l'Europe.
L'UE IMPUISSANTE
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est entretenu en milieu de la journée de la situation avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
Il lui a indiqué qu'il était déçu du niveau de gaz russe à destination de l'Union européenne et il s'est également inquiété du niveau d'accès réservé aux observateurs censés surveiller le transit du gaz russe par l'Ukraine.
Selon un porte-parole de la Commission européenne, ces derniers n'ont pas obtenu un accès total aux salles d'observation des centres de transit du gaz, que ce soit en Russie ou en Ukraine.
Moscou, Kiev et l'UE avaient signé lundi soir un accord sur la surveillance de ce transit, qui aurait normalement dû ouvrir la voie à une reprise des livraisons à destination de l'Europe.
Des responsables de Naftogaz avaient indiqué lundi au commissaire à l'Energie, Andris Pieblags, que 10 à 12 heures au minimum seraient nécessaires, en cas de coopération optimale avec Gazprom, pour que le gaz russe parvienne à la frontière de l'UE. Un délai de 36 heures avait auparavant été évoqué.
Vladimir Poutine a quant à lui indiqué au président de l'exécutif européen mardi que l'Ukraine bloquait le transit du gaz russe vers l'Europe.
"Le chef du gouvernement a informé celui de la Commission européenne que la gaz russe de transit, qui a partiellement repris ses flux, ne traversait pas le complexe de gazoducs ukrainiens. Il est fermé", écrivait l'agence Interfax, citant le service de presse du gouvernement.
SLOVAQUIE ET BULGARIE LES PLUS TOUCHÉES
Impuissante à faire émerger une solution pour que le gaz russe reprenne la route de l'Europe, l'Union européenne l'est aussi pour venir en aide à court terme à ses membres les plus touchés par la crise, au premier rang desquels se trouvent la Slovaquie et la Bulgarie.
"La Bulgarie et la Slovaquie sont les pays les plus affectés car ils ne possèdent aucun interconnexion énergétique avec leurs voisins", confiait ainsi mardi un expert de la Commission, expliquant que la situation était désormais "extrêmement grave".
Alors que la présidence tchèque de l'UE est restée en retrait depuis les retards successifs d'un premier accord sur la surveillance du gaz qu'elle avait pourtant semblé réussir à faire émerger au cours du week-end, le gouvernement russe a d'ailleurs annoncé que les Premiers ministres bulgare, Sergueï Stanishev, et slovaque, Robert Fico, allaient rencontrer directement Vladimir Poutine.
L'entreprise bulgare Bulgargaz a confirmé mardi avoir été informé par Gazprom que le gaz russe n'atteindrait pas le Sud-Est de l'Europe pour le moment, laissant des centaines de milliers de personnes livrées au froid.
De son côté, la Slovaquie, qui redoute une coupure d'électricité de grande ampleur, a remis à plus tard sa décision de reprendre l'activité d'une centrale nucléaire fermée lors de son adhésion à l'UE après avoir été menacée par Bruxelles d'être poursuivie en justice.
(Julien Toyer, avec les bureaux de Moscoun, Kiev, Bratislava, Sofia, avec la collaboration de Benoit Van Overstraeten à Paris, édité par Stanislas Dembinski)
Source : Reuters
Comme promis lundi par Gazprom, le gaz a recommencé à circuler dans les conduits à la frontière russo-ukrainienne peu après 7h00 GMT, mais l'optimisme a été de courte durée.
Dès le milieu de la matinée, l'UE a indiqué que "très peu ou pas du tout de gaz" lui parvenait, appelant l'Ukraine et la Russie à mettre tout en oeuvre pour remédier à cette situation.
"Nous pensions hier que la porte était ouverte pour le gaz russe mais il est à nouveau bloqué par les Ukrainiens", a aussitôt déclaré Alexander Medvedev, le directeur adjoint du géant gazier russe.
Il a ensuite annoncé que Gazprom avait déclaré un cas de force majeure concernant ses exportations de gaz vers l'Europe, ajoutant que le groupe espérait toujours fournir 100 millions de mètres cubes de gaz de transit à l'Europe via l'Ukraine mercredi, la même quantité prévue initialement pour mardi.
De son côté, la compagnie ukrainienne Naftogaz a reconnu que du gaz russe était parvenu en Ukraine mais a immédiatement indiqué que le manque d'information sur les volumes et le chemin de ce gaz ainsi qu'une quantité insuffisante d'hydrocarbure, l'avait empêché de le faire transiter dans de bonnes conditions.
"Ceci viole gravement les pratiques établies en matière de bon fonctionnement du système de transit du gaz", a déclaré Naftogaz dans un communiqué.
"Si nous avions répondu aux demandes Gazprom, nous aurions laissé sans gaz (...) Luhansk, Odessa, Donetsk et la moitié de la région de Dniepropetrovsk", a ensuite précisé le dirigeant de Naftogaz, Oleh Doubina.
Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, a quant à lui déclaré que seul une reprise des livraisons russes aux niveaux de décembre permettrait une fourniture normale à l'Europe.
L'UE IMPUISSANTE
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est entretenu en milieu de la journée de la situation avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
Il lui a indiqué qu'il était déçu du niveau de gaz russe à destination de l'Union européenne et il s'est également inquiété du niveau d'accès réservé aux observateurs censés surveiller le transit du gaz russe par l'Ukraine.
Selon un porte-parole de la Commission européenne, ces derniers n'ont pas obtenu un accès total aux salles d'observation des centres de transit du gaz, que ce soit en Russie ou en Ukraine.
Moscou, Kiev et l'UE avaient signé lundi soir un accord sur la surveillance de ce transit, qui aurait normalement dû ouvrir la voie à une reprise des livraisons à destination de l'Europe.
Des responsables de Naftogaz avaient indiqué lundi au commissaire à l'Energie, Andris Pieblags, que 10 à 12 heures au minimum seraient nécessaires, en cas de coopération optimale avec Gazprom, pour que le gaz russe parvienne à la frontière de l'UE. Un délai de 36 heures avait auparavant été évoqué.
Vladimir Poutine a quant à lui indiqué au président de l'exécutif européen mardi que l'Ukraine bloquait le transit du gaz russe vers l'Europe.
"Le chef du gouvernement a informé celui de la Commission européenne que la gaz russe de transit, qui a partiellement repris ses flux, ne traversait pas le complexe de gazoducs ukrainiens. Il est fermé", écrivait l'agence Interfax, citant le service de presse du gouvernement.
SLOVAQUIE ET BULGARIE LES PLUS TOUCHÉES
Impuissante à faire émerger une solution pour que le gaz russe reprenne la route de l'Europe, l'Union européenne l'est aussi pour venir en aide à court terme à ses membres les plus touchés par la crise, au premier rang desquels se trouvent la Slovaquie et la Bulgarie.
"La Bulgarie et la Slovaquie sont les pays les plus affectés car ils ne possèdent aucun interconnexion énergétique avec leurs voisins", confiait ainsi mardi un expert de la Commission, expliquant que la situation était désormais "extrêmement grave".
Alors que la présidence tchèque de l'UE est restée en retrait depuis les retards successifs d'un premier accord sur la surveillance du gaz qu'elle avait pourtant semblé réussir à faire émerger au cours du week-end, le gouvernement russe a d'ailleurs annoncé que les Premiers ministres bulgare, Sergueï Stanishev, et slovaque, Robert Fico, allaient rencontrer directement Vladimir Poutine.
L'entreprise bulgare Bulgargaz a confirmé mardi avoir été informé par Gazprom que le gaz russe n'atteindrait pas le Sud-Est de l'Europe pour le moment, laissant des centaines de milliers de personnes livrées au froid.
De son côté, la Slovaquie, qui redoute une coupure d'électricité de grande ampleur, a remis à plus tard sa décision de reprendre l'activité d'une centrale nucléaire fermée lors de son adhésion à l'UE après avoir été menacée par Bruxelles d'être poursuivie en justice.
(Julien Toyer, avec les bureaux de Moscoun, Kiev, Bratislava, Sofia, avec la collaboration de Benoit Van Overstraeten à Paris, édité par Stanislas Dembinski)
Source : Reuters