Le gouvernement rwandais a annoncé mercredi le limogeage de plusieurs officiers de haut rang, après avoir remplacé la veille le ministre de la Défense, son numéro 2 et le chef d'état-major des armées, sans donner d'explications à ce large remaniement.
De premiers changements à des postes-clés des forces armées ont été annoncés mardi dans un communiqué de la présidence, avec le remplacement du ministre de la Défense Alfred Murasira en poste depuis 2018 par Juvenal Marizamunda, ainsi que les nominations d'un nouveau chef d'état-major de la Défense, le général Mubarakh Muganga, et d'un nouveau chef d'état-major des Armées, le général Vincent Nyakarundi.
D'autres changements ont été opérés à la tête du renseignement militaire et de la sécurité intérieure, ainsi que dans la force rwandaise déployée dans le nord du Mozambique pour aider les autorités locales à contrer une insurrection jihadiste.
Mercredi matin, le ministère de la Défense a annoncé que le président et commandant en chef des forces armées Paul Kagame avait également "renvoyé des Forces de défense rwandaises le général Aloys Muganga, le général de brigade Francis Mutiganda ainsi que 14 officiers", dont les noms n'ont pas été communiqués.
"Il a également autorisé le renvoi de 116 autres gradés et approuvé la résiliation des contrats de service de 112 autres gradés (avec) effet immédiat", ajoute le communiqué.
Le général Muganga commandait les forces mécanisées depuis 2019 et le général Mutiganda avait été rattaché au quartier-général de l'armée rwandaise en 2018 à un poste non spécifié.
Le 30 mai, l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) a accusé l'armée rwandaise et la rébellion du M23 de planifier une attaque contre la ville de Goma, dans l'est de la RDC.
Le M23 ("Mouvement du 23 mars") est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière et conquis de larges portions d'un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Depuis, la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir le M23, ce qu'ont établi des experts de l'ONU, malgré les démentis de Kigali.