Abdoulaye Mbaye de son vrai nom, Pawlish (surnom donné par Waly Seck), est l’attraction du moment. Le phénomène à la tignasse dégradée, peroxydée reconnaissable parmi mille et au langage débridé, vient de loin. «L’Obs» a mené l’enquête sur la vie de ce boute-en-train né…
Il frime avec son téléphone dernier cri, le tout nouveau Galaxy Fold 2, acquis par la «force» de son humour. Comme quoi, ça ne badine pas avec Pawlish Mbaye. Le jeune homme, à force de faire le pitre, de jouer au zouave, a fini par imposer son style facétieux. Et par la même occasion, d’attirer les regards sur lui. Particulièrement ceux des filles qui ne cessent de le câbler pour tenter de décrocher un tête-à-tête avec le phénomène du moment… Ce sera le pied ! En attendant, il leur fait un pied de nez… Au bout du fil, il décroche. On perçoit une voix fluette qui s’intensifie au fil de la discussion… «Vous voyez cette fille, c’est ma nouvelle conquête. On ne s’est jamais vu, mais on sort déjà. Elle veut que je passe chez elle à Sacré-Cœur.
Les filles me courent après. Je suis fatigué, je ne reconnais pas celles qui m’aiment ou non. Toutefois, je suis loin d’être fou. Je ne peux même pas les compter. Elles sont au moins une vingtaine. Il m’arrive même d’oublier le nom de certaines d’entre elles, qui sont parfois frustrées, mais je n’en ai cure. Je profite de leur naïveté et de ma notoriété. Pourvu que cela dure. Si je dois retomber dans l’anonymat, je me suiciderais certainement», lâche-t-il derrière son sourire narquois et son air grave à la fois. C’est du Pawlish Mbaye ! Déconcertant et cash. Loin des projecteurs, du clinquant des strass et paillettes, du buzz suscité autour de lui, Abdoulaye Mbaye est ainsi. Véritable boute-en-train…
Ce dimanche 6 décembre, au détour d’une ruelle escarpée de Yoff (quartier dakarois), un immeuble peint en jaune surplombe des cantines de fortune. Au 1er étage de la grande bâtisse, Pawlish se tient comme un joyeux drille. Entre deux fous rires, il nous invite à pénétrer dans son intimité, une chambre qui tient sur quelques mètres, au décor minimaliste, rehaussé par des portraits à son effigie. Un climatiseur balaie d’un vent frais la pièce… Un «luxe» dont il se glorifie face aux caméras. Il n’aurait pas pu rêver mieux, il y a quelques années de cela. «Je dors maintenant dans une chambre climatisée et sur un matelas doux», s’enorgueillit-il. Le bonhomme revient de loin. Perché sur ses 23 piges, coincé dans une chemise aux manches courtes, sur un jean déchiré, Sneaker Roco noires au pied, Abdoulaye Mbaye sourit à la vie et profite des petits plaisirs qu’elle lui offre. Adepte du «bling-bling», il ne fait pas dans la demi-mesure. Boucles dorées aux deux oreilles, coupe de cheveux frisés et peroxydés, Pawlish est reconnaissable parmi mille. Il est tout aussi saugrenu. Autant dire que ça lui réussit plutôt pas mal.
Ses vidéos explosent le compteur des likes et des partages. Comme en atteste sa «Confrontation», une émission à laquelle il a participé avec les autres «phénomènes» Ouzin Keïta et 10 Mille Problèmes, et qui a frôlé le million de vues. Un buzz qui lui est visiblement monté à la tête. «Dama khew (je suis en vogue)», dit-il, sans sourciller.
Pour Abdoulaye Mbaye, la vie a été un combat de tous les jours. Une bataille rude et quotidienne. Il lui a fallu s’armer de courage et de détermination pour sortir de l’ornière. «Pour ne pas errer la nuit, j’avais décidé de travailler dans une boulangerie du quartier. Un boulot qui me permettait de ne pas divaguer dans les rues de Pikine avec tous les risques d’agression encourus. Je terminais à 6 heures du matin à la boulangerie, mais je restais quelque part jusqu’à 7 heures, avant de rejoindre la chambre familiale. Je profitais du petit matin pour dormir un peu», se souvient-il. «A l’époque, ajoute-t-il, je n’étais pas pressé que les fêtes de Tabaski et de Korité arrivent. Parce que je n’avais jamais de tenue à porter comme les autres enfants de mon âge. Pour faire le sacrifice d’Abraham, je faisais de petites économies afin de payer un petit mouton à ma grand-mère.» Jusqu’au jour où il commence à apercevoir le bout du tunnel…
Amuseur hors-pair, il prend conscience de son potentiel à faire rire et l’exploite. Grâce à son concept baptisé «Wakhi Dof», il impose sa marque de fabrique. Tout part de sa rencontre fortuite avec le chanteur Wally Seck qui, séduit par son allure loufoque, le prend sous son aile. Il a d’abord essayé de creuser son trou en chantant. Mais, il va vite déchanter : «Je n’irai jamais dans une soirée de célébrité pour chanter, car je ne sais pas chanter. D’abord, je n’ai pas la voix, ensuite, je ne dis que des bêtises. Aujourd’hui, je vis grâce à mes «Wahi Dof» (je suis beau, je suis gentil, je suis mignon) et aux bonnes volontés, comme Waly Seck, Mansour Bouna, El Hadji Montpelier et Tahirou Sarr. J’ai 3 voitures, dont une m’a été offerte par Waly. Ma chambre à une clim, je me baigne tout le temps à la piscine. Mon rêve d’enfance est devenu réalité.» Le paumé d’hier est-il devenu plein aux As ? «Je ne suis pas riche, balaie-t-il, d’un revers de main. Mais je rends grâce à Dieu. Je pouvais même louer un studio beaucoup plus cher et plus confortable, mais j’ai opté pour une chambre. L’important pour moi, c’est que j’ai changé de vie. Puisque je ne dors plus dans une chambre de fortune dont le toit est troué par endroits et le mur affaissé.»
Si Abdoulaye Mbaye est sorti de l’anonymat, adulé par la gent féminine et «traité» de fou par certains bien pensants, c’est grâce à un homme : Waly Ballago Seck. Le roi des Faramareen qui l’a pris sous son aile, lui avait même dédié une chanson, lors de son premier anniversaire célébré au Cices de Dakar, en 2017. «J’ai croisé Wally Seck, mon bienfaiteur, pour la première fois dans l’atelier d’un coiffeur du nom de Ma Kane, à Yoff-Diamalaye. Cela remonte à 10 ans. Ce jour-là, j’étais venu me coiffer, car mon Asc était qualifiée aux phases départementales et je devais disputer les matches de poule. Une fois au salon, on a échangé et le courant est vite passé. Il m’a demandé mon nom parce que, disait-il, j’étais comique et que mon humour lui plaisait beaucoup. C’est ce jour-là qu’il m’a donné le surnom de Pawlish et m’a offert 3 entrées pour son concert au Pencc Mi.» C’est comme ça qu’est venu le sobriquet de Pawlish et le début d’un compagnonnage entre Abdoulaye Mbaye et son «tuteur». Pawlish : «Waly est mon frère, mon grand ami. Outre un véhicule, il m’a offert un terrain et me soutient tout le temps.» Son manager Aziz Thiam adoube : «Je suis un grand ami de Waly Seck. Pawlish est mon protégé et je le considère comme mon fils. Malgré sa célébrité, il n’a jamais changé et garde toujours de très bonnes relations avec ses amis d’enfance. C’est un homme très généreux qui considère Waly comme son propre frère.»
Lors de son fameux voyage en Europe, Pawlish s’est essayé au métier de vendeur à la sauvette, mais cela n’a pas porté ces fruits. «Je n’étais pas à l’aise en Europe. En Italie, j’ai passé des nuits entières dans la rue et cela, pendant plus de deux mois. Je m’ennuyais seul et je n’avais personne pour m’aider ou m’héberger chez lui. Au final, j’ai décidé de rentrer au bercail», raconte-t-il, affligé. Encore plus affligeant, c’est le jour où il a été chassé comme un malpropre par son «grand». «A l’époque, il y avait le sieur Mame Mor que je considérais comme mon propre grand frère. Mais pour passer la nuit dans sa chambre à Pikine, j’étais obligé de lui payer un pot de ‘’Thiakry’’ (plat de couscous au millet doux mélangé à du lait caillé ou yaourt) à 500 FCfa. Mais un jour, je n’avais pas pu réunir cette somme, donc je suis rentré sans son pot. Alors que j’étais dans les bras de Morphée, il m’a réveillé en me disant qu’il voulait m’envoyer à la boutique. Je me suis levé et dès que j’ai franchi la porte de sa chambre, il l’a refermée et m’a dit d’aller dormir ailleurs. Je n’oublierai jamais de ma vie cette humiliation. J’ai pleuré à chaudes larmes et je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit.» Les trémolos gagnent sa voix, presque inaudible. Un goût amer en travers de la gorge qui lui rappelle sans doute, l’épisode qu’il a vécu avec son pater. Ce dernier avait refusé de le voir alors qu’il s’était déplacé jusqu’en Espagne pour lui. Toutefois, l’artiste semble avoir tourné cette page sombre de sa vie : «Je regrette mes propos, j’ai pardonné mon père. On a recollé les morceaux.» Abdoulaye Mbaye rêve même de réconcilier ses parents séparés depuis longtemps. Bintou Dieng, grand-mère de Pawlish : «Je n’ai pas eu la chance d’avoir un garçon, mais mon petit-fils a comblé ce vide. Abdoulaye Mbaye m’a été donné par sa mère dès son sevrage. Je l’ai couvé d’un amour maternel et aujourd’hui, il me le rend bien. Je ne manque plus de rien. Depuis qu’il s’est fait connaître au grand public, c’est lui qui m’achète le mouton de Tabaski. D’ailleurs, dans mon quartier, mon mouton attire toutes les convoitises.» Sacré Pawlish !
Les filles me courent après. Je suis fatigué, je ne reconnais pas celles qui m’aiment ou non. Toutefois, je suis loin d’être fou. Je ne peux même pas les compter. Elles sont au moins une vingtaine. Il m’arrive même d’oublier le nom de certaines d’entre elles, qui sont parfois frustrées, mais je n’en ai cure. Je profite de leur naïveté et de ma notoriété. Pourvu que cela dure. Si je dois retomber dans l’anonymat, je me suiciderais certainement», lâche-t-il derrière son sourire narquois et son air grave à la fois. C’est du Pawlish Mbaye ! Déconcertant et cash. Loin des projecteurs, du clinquant des strass et paillettes, du buzz suscité autour de lui, Abdoulaye Mbaye est ainsi. Véritable boute-en-train…
Ce dimanche 6 décembre, au détour d’une ruelle escarpée de Yoff (quartier dakarois), un immeuble peint en jaune surplombe des cantines de fortune. Au 1er étage de la grande bâtisse, Pawlish se tient comme un joyeux drille. Entre deux fous rires, il nous invite à pénétrer dans son intimité, une chambre qui tient sur quelques mètres, au décor minimaliste, rehaussé par des portraits à son effigie. Un climatiseur balaie d’un vent frais la pièce… Un «luxe» dont il se glorifie face aux caméras. Il n’aurait pas pu rêver mieux, il y a quelques années de cela. «Je dors maintenant dans une chambre climatisée et sur un matelas doux», s’enorgueillit-il. Le bonhomme revient de loin. Perché sur ses 23 piges, coincé dans une chemise aux manches courtes, sur un jean déchiré, Sneaker Roco noires au pied, Abdoulaye Mbaye sourit à la vie et profite des petits plaisirs qu’elle lui offre. Adepte du «bling-bling», il ne fait pas dans la demi-mesure. Boucles dorées aux deux oreilles, coupe de cheveux frisés et peroxydés, Pawlish est reconnaissable parmi mille. Il est tout aussi saugrenu. Autant dire que ça lui réussit plutôt pas mal.
Ses vidéos explosent le compteur des likes et des partages. Comme en atteste sa «Confrontation», une émission à laquelle il a participé avec les autres «phénomènes» Ouzin Keïta et 10 Mille Problèmes, et qui a frôlé le million de vues. Un buzz qui lui est visiblement monté à la tête. «Dama khew (je suis en vogue)», dit-il, sans sourciller.
Son enfance, ses galères et petits boulotsPawlish, c’est l’histoire d’un jeune né et grandi dans le populeux quartier Natangué de Pikine, banlieue de Dakar. Fils unique du couple divorcé, il a été élevé par sa grand-mère maternelle Bintou Dieng. Alors qu’il n’était encore qu’un gamin, il écumait les rues, coins et recoins «criminogènes» de Pikine. Rien ne le prédestinait à embrasser une carrière dans la musique. Du moins dans la comédie musicale. «Je viens de loin, de très loin. Je suis issu d’une fratrie de 8 enfants, dont je suis l’aîné. Mon père s’appelle Ibou Sène et ma mère Aïda Mbaye. Ils ne vivent pas ensemble (il évite d’aborder le sujet). Mais c’est ma grand-mère qui m’a élevé. Je répète souvent que j’étais paumé. J’ai vécu un passé difficile et traversé des moments inoubliables. A l’époque, je ne mangeais pas à ma faim et je vivais dans un petit local avec ma grand-mère et 5 de mes sœurs. Quand il pleuvait, notre chambre était inondée et, la nuit tombée, j’étais obligé de passer la nuit à la belle étoile.»
Pour Abdoulaye Mbaye, la vie a été un combat de tous les jours. Une bataille rude et quotidienne. Il lui a fallu s’armer de courage et de détermination pour sortir de l’ornière. «Pour ne pas errer la nuit, j’avais décidé de travailler dans une boulangerie du quartier. Un boulot qui me permettait de ne pas divaguer dans les rues de Pikine avec tous les risques d’agression encourus. Je terminais à 6 heures du matin à la boulangerie, mais je restais quelque part jusqu’à 7 heures, avant de rejoindre la chambre familiale. Je profitais du petit matin pour dormir un peu», se souvient-il. «A l’époque, ajoute-t-il, je n’étais pas pressé que les fêtes de Tabaski et de Korité arrivent. Parce que je n’avais jamais de tenue à porter comme les autres enfants de mon âge. Pour faire le sacrifice d’Abraham, je faisais de petites économies afin de payer un petit mouton à ma grand-mère.» Jusqu’au jour où il commence à apercevoir le bout du tunnel…
Amuseur hors-pair, il prend conscience de son potentiel à faire rire et l’exploite. Grâce à son concept baptisé «Wakhi Dof», il impose sa marque de fabrique. Tout part de sa rencontre fortuite avec le chanteur Wally Seck qui, séduit par son allure loufoque, le prend sous son aile. Il a d’abord essayé de creuser son trou en chantant. Mais, il va vite déchanter : «Je n’irai jamais dans une soirée de célébrité pour chanter, car je ne sais pas chanter. D’abord, je n’ai pas la voix, ensuite, je ne dis que des bêtises. Aujourd’hui, je vis grâce à mes «Wahi Dof» (je suis beau, je suis gentil, je suis mignon) et aux bonnes volontés, comme Waly Seck, Mansour Bouna, El Hadji Montpelier et Tahirou Sarr. J’ai 3 voitures, dont une m’a été offerte par Waly. Ma chambre à une clim, je me baigne tout le temps à la piscine. Mon rêve d’enfance est devenu réalité.» Le paumé d’hier est-il devenu plein aux As ? «Je ne suis pas riche, balaie-t-il, d’un revers de main. Mais je rends grâce à Dieu. Je pouvais même louer un studio beaucoup plus cher et plus confortable, mais j’ai opté pour une chambre. L’important pour moi, c’est que j’ai changé de vie. Puisque je ne dors plus dans une chambre de fortune dont le toit est troué par endroits et le mur affaissé.»
Sa rencontre avec Waly Ballago Seck, son surnom «Pawlish»…L’espoir d’une vie meilleure a pris vit le jour où il a croisé le chemin de Wally Ballago Seck. Sa petite sœur Zeyna Bâ, 20 ans, explique : «C’est Waly qui a apporté de la lumière dans la vie de Abdoulaye Mbaye. Ils se sont connus en 2008. Et depuis, ils sont devenus inséparables. Avant-hier, Pawlish est venu nous rendre visite dans la maison familiale à Pikine et nous a remis chacun 50 mille et un téléphone portable haut de gamme.» «La maman de Pawlish est ma grande sœur aînée de sang. Pawlish était un gosse très bouillant, turbulent et taquin. C’est grâce à lui qu’on ne mendie pas aujourd’hui. Notre maison était totalement délabrée, on n’avait pas où aller. C’est lui qui a tout reconstruit et a ensuite terminé la construction de la maison familiale à Tivaouane-Peul», ajoute Oumy Mbaye, tante de Pawlish.
Si Abdoulaye Mbaye est sorti de l’anonymat, adulé par la gent féminine et «traité» de fou par certains bien pensants, c’est grâce à un homme : Waly Ballago Seck. Le roi des Faramareen qui l’a pris sous son aile, lui avait même dédié une chanson, lors de son premier anniversaire célébré au Cices de Dakar, en 2017. «J’ai croisé Wally Seck, mon bienfaiteur, pour la première fois dans l’atelier d’un coiffeur du nom de Ma Kane, à Yoff-Diamalaye. Cela remonte à 10 ans. Ce jour-là, j’étais venu me coiffer, car mon Asc était qualifiée aux phases départementales et je devais disputer les matches de poule. Une fois au salon, on a échangé et le courant est vite passé. Il m’a demandé mon nom parce que, disait-il, j’étais comique et que mon humour lui plaisait beaucoup. C’est ce jour-là qu’il m’a donné le surnom de Pawlish et m’a offert 3 entrées pour son concert au Pencc Mi.» C’est comme ça qu’est venu le sobriquet de Pawlish et le début d’un compagnonnage entre Abdoulaye Mbaye et son «tuteur». Pawlish : «Waly est mon frère, mon grand ami. Outre un véhicule, il m’a offert un terrain et me soutient tout le temps.» Son manager Aziz Thiam adoube : «Je suis un grand ami de Waly Seck. Pawlish est mon protégé et je le considère comme mon fils. Malgré sa célébrité, il n’a jamais changé et garde toujours de très bonnes relations avec ses amis d’enfance. C’est un homme très généreux qui considère Waly comme son propre frère.»
Sa carrière ratée de danseur et son passé de footeuxFin dribbleur et passeur décisif, Pawlish était également la terreur des défenseurs de son quartier. «Je voulais faire carrière dans le foot au poste de milieu offensif. J’étais le numéro 10 de mon Asc Natangué de Pikine où j’ai fait la catégorie cadette et celle sénior en remportant beaucoup de trophées. Tenant compte de mon talent, Wally Seck m’a amené en France pour faire des tests en 2016, mais ça n’a pas marché. Je suis même allé en Italie où j’ai fait des tests concluants dans un club. Mais j’avais des soucis de paperasses administratives. Ce qui a tout faussé.» «Une saison de Navétane, Pawlish avait quitté l’Asc Natangué pour rejoindre l’Asc Dioko de Pikine qui avait, à la suite du tournoi, remporté la Coupe zonale. Pour se venger, les supporters de l’Asc Natangué sont venus casser le toit de notre maison, ils n’avaient pas digéré le fait que leur meilleur joueur soit l’artisan du triomphe de l’équipe adverse. Pawlish jouait très bien au football. Et c’est après sa rencontre avec Waly qu’il a d’abord tenté une carrière de footballeur, puis de danseur, mais ça n’a pas marché. C’est ainsi qu’il s’est reconverti en musicien», ajoute Oumy Mbaye.
Lors de son fameux voyage en Europe, Pawlish s’est essayé au métier de vendeur à la sauvette, mais cela n’a pas porté ces fruits. «Je n’étais pas à l’aise en Europe. En Italie, j’ai passé des nuits entières dans la rue et cela, pendant plus de deux mois. Je m’ennuyais seul et je n’avais personne pour m’aider ou m’héberger chez lui. Au final, j’ai décidé de rentrer au bercail», raconte-t-il, affligé. Encore plus affligeant, c’est le jour où il a été chassé comme un malpropre par son «grand». «A l’époque, il y avait le sieur Mame Mor que je considérais comme mon propre grand frère. Mais pour passer la nuit dans sa chambre à Pikine, j’étais obligé de lui payer un pot de ‘’Thiakry’’ (plat de couscous au millet doux mélangé à du lait caillé ou yaourt) à 500 FCfa. Mais un jour, je n’avais pas pu réunir cette somme, donc je suis rentré sans son pot. Alors que j’étais dans les bras de Morphée, il m’a réveillé en me disant qu’il voulait m’envoyer à la boutique. Je me suis levé et dès que j’ai franchi la porte de sa chambre, il l’a refermée et m’a dit d’aller dormir ailleurs. Je n’oublierai jamais de ma vie cette humiliation. J’ai pleuré à chaudes larmes et je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit.» Les trémolos gagnent sa voix, presque inaudible. Un goût amer en travers de la gorge qui lui rappelle sans doute, l’épisode qu’il a vécu avec son pater. Ce dernier avait refusé de le voir alors qu’il s’était déplacé jusqu’en Espagne pour lui. Toutefois, l’artiste semble avoir tourné cette page sombre de sa vie : «Je regrette mes propos, j’ai pardonné mon père. On a recollé les morceaux.» Abdoulaye Mbaye rêve même de réconcilier ses parents séparés depuis longtemps. Bintou Dieng, grand-mère de Pawlish : «Je n’ai pas eu la chance d’avoir un garçon, mais mon petit-fils a comblé ce vide. Abdoulaye Mbaye m’a été donné par sa mère dès son sevrage. Je l’ai couvé d’un amour maternel et aujourd’hui, il me le rend bien. Je ne manque plus de rien. Depuis qu’il s’est fait connaître au grand public, c’est lui qui m’achète le mouton de Tabaski. D’ailleurs, dans mon quartier, mon mouton attire toutes les convoitises.» Sacré Pawlish !