Plus de 3 millions de pèlerins se sont rassemblés à La Mecque en 2012. Cette année le nombre de visas accordés aux musulmans étrangers a été réduit. Reuters/Ammar Awad
Pour l’instant, aucun cas de coronavirus n’a été détecté parmi les pèlerins. Ce virus proche du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) a tué 58 personnes dont 49 en Arabie saoudite. Bien entendu, les autorités saoudiennes ont mis en place des mesures drastiques et d'impressionnants moyens en hommes.
Six cents employés du ministère de la Santé assurent la sécurité sanitaire à l’aéroport international de Jeddah pour vérifier que chaque pèlerin est bien vacciné.Tous ont l’obligation de porter un masque de protection. Par précaution, les autorités saoudiennes ont demandé aux personnes âgées et malades d’éviter le hadj cette année.
→ A (RE)LIRE : Coronavirus: l'Arabie saoudite joue la carte de la transparence
Les autorités saoudiennes ont limité le nombre de visas accordés aux fidèles cette année. 20% de pèlerins étrangers et 50% de fidèles saoudiens n’effectueront pas le hadj cette année. Officiellement, le ministère de l’Intérieur invoque des travaux d’extension de l’esplanade de la Grande Mosquée à la Mecque. Ce lieu sacré, qui accueille aujourd’hui 1 million 500 000 pèlerins, pourra en accueillir 2 millions 200 000 très prochainement.
Coût de l’investissement : 8 milliards d’euros. Durée des travaux : trois ans. En clair, cela signifie que la réduction des visas sera appliquée jusqu’en 2017. Mais les musulmans du monde entier ne sont pas dupes ; ils ont bien compris que les autorités saoudiennes craignaient surtout une propagation du coronavirus dans un espace restreint où plus de 3 millions de pèlerins vont se côtoyer.
95 000 hommes sur le terrain
Outre la déception des musulmans, l’Arabie saoudite devra renoncer à une véritable manne financière, sachant que le grand pèlerinage et la omra constituent la deuxième ressource financière pour l’Etat saoudien après le pétrole. Pour donner une petite idée, le pétrole procure un revenu de 730 milliards de dollars cette année.
Le prince Mohamed Bin Nayef a d’ores et déjà confirmé que le pèlerinage ne pouvait en aucun cas faire l’objet d’une intrumentalisation politique et de conflits confessionnels. Le ministre de l’Intérieur vise en particulier les Frères musulmans d’Egypte qui ont appelé, par voie de presse, les fidèles à manifester à La Mecque. Pour assurer la sécurité des pèlerins, Mohamed Bin Nayef a mobilisé une armée de 95 000 hommes sur le terrain.
Manifestations d'Iraniens chiites
Le prince envisage dans les mois à venir la création de forces spéciales affectées au hadj et à la omra, le petit pèlerinage qui se déroule tout au long de l’année. Cette unité recensera 40 000 hommes. Quant au ministre de la Garde nationale, le prince Mitab bin Abdallah, il n’autorisera aucun slogan ou discours qui pourraient perturber la sérénité de l’évènement.
Dans un contexte régional en ébullition, Riyad pourrait craindre, entre autres, des manifestations de pèlerins iraniens chiites. Les agitateurs potentiels sont désormais prévenus : les autorités saoudiennes sont sur le pied de guerre.
Source : Rfi.fr
Six cents employés du ministère de la Santé assurent la sécurité sanitaire à l’aéroport international de Jeddah pour vérifier que chaque pèlerin est bien vacciné.Tous ont l’obligation de porter un masque de protection. Par précaution, les autorités saoudiennes ont demandé aux personnes âgées et malades d’éviter le hadj cette année.
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Les autorités saoudiennes ont limité le nombre de visas accordés aux fidèles cette année. 20% de pèlerins étrangers et 50% de fidèles saoudiens n’effectueront pas le hadj cette année. Officiellement, le ministère de l’Intérieur invoque des travaux d’extension de l’esplanade de la Grande Mosquée à la Mecque. Ce lieu sacré, qui accueille aujourd’hui 1 million 500 000 pèlerins, pourra en accueillir 2 millions 200 000 très prochainement.
Coût de l’investissement : 8 milliards d’euros. Durée des travaux : trois ans. En clair, cela signifie que la réduction des visas sera appliquée jusqu’en 2017. Mais les musulmans du monde entier ne sont pas dupes ; ils ont bien compris que les autorités saoudiennes craignaient surtout une propagation du coronavirus dans un espace restreint où plus de 3 millions de pèlerins vont se côtoyer.
95 000 hommes sur le terrain
Outre la déception des musulmans, l’Arabie saoudite devra renoncer à une véritable manne financière, sachant que le grand pèlerinage et la omra constituent la deuxième ressource financière pour l’Etat saoudien après le pétrole. Pour donner une petite idée, le pétrole procure un revenu de 730 milliards de dollars cette année.
Le prince Mohamed Bin Nayef a d’ores et déjà confirmé que le pèlerinage ne pouvait en aucun cas faire l’objet d’une intrumentalisation politique et de conflits confessionnels. Le ministre de l’Intérieur vise en particulier les Frères musulmans d’Egypte qui ont appelé, par voie de presse, les fidèles à manifester à La Mecque. Pour assurer la sécurité des pèlerins, Mohamed Bin Nayef a mobilisé une armée de 95 000 hommes sur le terrain.
Manifestations d'Iraniens chiites
Le prince envisage dans les mois à venir la création de forces spéciales affectées au hadj et à la omra, le petit pèlerinage qui se déroule tout au long de l’année. Cette unité recensera 40 000 hommes. Quant au ministre de la Garde nationale, le prince Mitab bin Abdallah, il n’autorisera aucun slogan ou discours qui pourraient perturber la sérénité de l’évènement.
Dans un contexte régional en ébullition, Riyad pourrait craindre, entre autres, des manifestations de pèlerins iraniens chiites. Les agitateurs potentiels sont désormais prévenus : les autorités saoudiennes sont sur le pied de guerre.
Source : Rfi.fr