Pénalisation de la transmission volontaire du VIH/Sida
D’imminents experts en droit et en matière de VIH/Sida se sont farouchement opposés à la pénalisation de la transmission volontaire du VIH/Sida. Ces panélistes ont considéré que la pénalisation de la transmission du VIH est néfaste à la santé publique et aux droits humains. Adopté par le conseil des ministres et soumis au parlement sénégalais, ce projet de loi va, selon eux, engendrer l’annihilation des acquis et toutes les avancées notées dans cette lutte contre les maladies sexuellement transmises.
Cette déclaration répond à la tendance croissante des gouvernements à adopter des lois pour punir la transmission du VIH dans l’espoir de limiter l’épidémie. «Au contraire une telle approche risque de porter préjudice aux femmes», a souligné Magatte Mbodj de la société civile au Sénégal. Qualifiée de scélérate, cette loi donne une impression de «fausse sécurité». Rappelons que cette répression de la transmission volontaire du VIH était une des propositions de la loi type de Ndjamena pour freiner la propagation du sida. Les experts admettent que le soubassement et l’intention originelle étaient d’obtenir des salaires. Mais dés son application, les pays qui l’ont adoptées se sont rendus compte qu’ils ont ouvert la boîte aux pandores.
A l’état actuel, le Sénégal est en voie de l’adopter, tandis que le Togo et le Burkina Faso l’appliquent déjà.
Le Sénégal face à la criminalisation du VIH/sida
La Directrice Générale de l’Alliance Nationale contre le Sida au Sénégal, Magatte Mbodj est convaincue que ce projet de loi va réduire à néant les efforts tant au niveau de la prévention que de la prise en charge. Et l’actrice de la société civile d’ajouter que le Sénégal est un pays fortement ancré aux valeurs socio culturelles d’où l’application de cette loi va engendrer voire accentuer des difficultés particulièrement à l’endroit des femmes vivant avec le VIH. Dans un contexte de polygamie, rien qu’en imposant le port du préservatif peut être source de tension voire même de punition de la part de leur conjoint. «Déjà victimes de stigmatisation, cette loi pousse les femmes à se cacher du fait de la fréquence des prises de médicaments. Le fait de ne pas allaiter suscite beaucoup d’interrogation dans le contexte africain», a-t-elle analysé. Dans le même sillage, elle pose le problème d’affirmation de leur séropositivité.
Les limites et conséquences de cette loi
La mise en application de cette loi annihile tous les efforts de prévention dans la mesure où la connaissance du statut sérologique est considérée comme la porte d’entrée de tous les programmes de prévention. A quoi bon de connaître son statut sérologique alors que cela peut vous coûter la prison. En Afrique -10% des personnes qui vivent avec le VIH connaissent leurs statuts sérologiques. Sachant que la voie sexuelle demeure le mode de transmission du sida le plus répandu en Afrique, mettre en vigueur cette loi revient à interdire aux personnes d’entretenir des rapports sexuels.
«Une telle démarche reste utopique dans la mesure où on connaît les réalités dans les prisons en Afrique avec les nombreuses questions de viol. En sus de tous ces manquements notés vient s’ajouter la question de la preuve scientifique : qui a contaminé qui ? En quelle période», a commenté l’experte. La loi n’est pas, selon elle, participative car toutes les dispositions n’ont pas été prises pour amener tous les acteurs à s’impliquer. Pour elle, «last but not least, la loi donne le sentiment de créer deux groupes : les personnes vivants avec le VIH que l’on cristallise et les personne qui ne portent pas le virus».
Est-ce que la société civile a joué son rôle de veille?
A l’image de Magatte Mbodj, Baba Goumbala affirme avoir repris le draft de cette loi suite à une réunion à Saly. Il a, par ailleurs, avoué qu’ils n’ont pas tout nettoyé et que cette loi n’est pas parfaite car toutes leurs recommandations n’ont pas été prises en compte. Mais loin de baisser les bras, ils ont rassuré de la continuité en insistant sur le plaidoyer afin d’influencer les gouvernements et les parlementaires.
Cette déclaration répond à la tendance croissante des gouvernements à adopter des lois pour punir la transmission du VIH dans l’espoir de limiter l’épidémie. «Au contraire une telle approche risque de porter préjudice aux femmes», a souligné Magatte Mbodj de la société civile au Sénégal. Qualifiée de scélérate, cette loi donne une impression de «fausse sécurité». Rappelons que cette répression de la transmission volontaire du VIH était une des propositions de la loi type de Ndjamena pour freiner la propagation du sida. Les experts admettent que le soubassement et l’intention originelle étaient d’obtenir des salaires. Mais dés son application, les pays qui l’ont adoptées se sont rendus compte qu’ils ont ouvert la boîte aux pandores.
A l’état actuel, le Sénégal est en voie de l’adopter, tandis que le Togo et le Burkina Faso l’appliquent déjà.
Le Sénégal face à la criminalisation du VIH/sida
La Directrice Générale de l’Alliance Nationale contre le Sida au Sénégal, Magatte Mbodj est convaincue que ce projet de loi va réduire à néant les efforts tant au niveau de la prévention que de la prise en charge. Et l’actrice de la société civile d’ajouter que le Sénégal est un pays fortement ancré aux valeurs socio culturelles d’où l’application de cette loi va engendrer voire accentuer des difficultés particulièrement à l’endroit des femmes vivant avec le VIH. Dans un contexte de polygamie, rien qu’en imposant le port du préservatif peut être source de tension voire même de punition de la part de leur conjoint. «Déjà victimes de stigmatisation, cette loi pousse les femmes à se cacher du fait de la fréquence des prises de médicaments. Le fait de ne pas allaiter suscite beaucoup d’interrogation dans le contexte africain», a-t-elle analysé. Dans le même sillage, elle pose le problème d’affirmation de leur séropositivité.
Les limites et conséquences de cette loi
La mise en application de cette loi annihile tous les efforts de prévention dans la mesure où la connaissance du statut sérologique est considérée comme la porte d’entrée de tous les programmes de prévention. A quoi bon de connaître son statut sérologique alors que cela peut vous coûter la prison. En Afrique -10% des personnes qui vivent avec le VIH connaissent leurs statuts sérologiques. Sachant que la voie sexuelle demeure le mode de transmission du sida le plus répandu en Afrique, mettre en vigueur cette loi revient à interdire aux personnes d’entretenir des rapports sexuels.
«Une telle démarche reste utopique dans la mesure où on connaît les réalités dans les prisons en Afrique avec les nombreuses questions de viol. En sus de tous ces manquements notés vient s’ajouter la question de la preuve scientifique : qui a contaminé qui ? En quelle période», a commenté l’experte. La loi n’est pas, selon elle, participative car toutes les dispositions n’ont pas été prises pour amener tous les acteurs à s’impliquer. Pour elle, «last but not least, la loi donne le sentiment de créer deux groupes : les personnes vivants avec le VIH que l’on cristallise et les personne qui ne portent pas le virus».
Est-ce que la société civile a joué son rôle de veille?
A l’image de Magatte Mbodj, Baba Goumbala affirme avoir repris le draft de cette loi suite à une réunion à Saly. Il a, par ailleurs, avoué qu’ils n’ont pas tout nettoyé et que cette loi n’est pas parfaite car toutes leurs recommandations n’ont pas été prises en compte. Mais loin de baisser les bras, ils ont rassuré de la continuité en insistant sur le plaidoyer afin d’influencer les gouvernements et les parlementaires.