Pedro Chavarry est critiqué pratiquement depuis sa nomination il y a six mois, notamment lorsqu’un enregistrement a prouvé qu’il était en relation avec un réseau de juges corrompus du port du Callao. A cela est venue s’ajouter l’affaire Odebrecht.
Cette entreprise brésilienne de travaux publics a reconnu avoir versé des pots de vin et contribué à la campagne électorale de nombreux hommes politiques péruviens dont quatre anciens présidents, l’ancienne maire de Lima et la leader de l’opposition péruvienne, Keiko Fujimori.
Depuis sa nomination, Pedro Chavarry s’est toujours montré hostile aux deux procureurs qui faisaient avancer l’enquête sur l’affaire Odebrecht. Chavarry les a destitués le 31 décembre, pendant les fêtes, ce qui n’a fait que renforcer les soupçons de collusion et provoquer l’indignation des Péruviens.
Gina Pancorbo vit en Belgique depuis des années. Elle était de passage à Lima mais ressent la même colère que ses compatriotes restés au pays. « Nous sommes indignés par tant de corruption. Que le procureur agisse sans la moindre honte et prenne les gens pour des idiots. Nous ne méritons pas la justice que nous avons… »
« Destituer les procureurs prouve que le procureur général ne voulait pas que la vérité soit connue, poursuit-elle. Il voulait saboter les confessions d’Odebrecht et protéger Keiko Fujimori et Alan García, deux personnages puissants qui ont bénéficié de l’impunité pendant trop longtemps. Avant les gens ne manifestaient pas autant. Aujourd’hui les gens sortent plus. Il n’y a plus ce sentiment de peur, cette sensation que les puissants vont toujours s’en sortir. Les gens ont perdu la patience, ils n’en peuvent plus et c’est pour cela qu’ils crient qu’ils n’ont plus peur. »
« Nettoyer cette pestilence »
Peu de figures connues étaient présentes dans le cortège. Un député par ci, par là, quelques activistes mais surtout des Péruviens ordinaires comme Heiser Flores, indigène de la région amazonienne d’Ucayali, venu en costume typique. « Ce n’est pas la lutte des partis politiques. C’est la lutte des citoyens fatigués de tant de corruption à tous les niveaux de l’Etat. C’est la lutte des Péruviens contre l’impunité. Nous en avons assez de voir que les grands corrompus sont toujours là. »
Un sentiment partagé par Hector Molino. A ses 80 ans, ce retraité n’en pense pas moins à l’avenir. « En 2021, nous fêterons le bicentenaire de notre indépendance. L‘objectif de tous les présents est de nettoyer cette pestilence pour arriver en 2021 fiers de notre pays, avec des politiciens nouveaux et honnêtes ». Un souhait dont les manifestants ne veulent pas qu’il se transforme en vœux pieux. Comme première étape, tous affirment qu’ils continueront de protester tant que le procureur n’aura pas démissionné.
Le président de la République a déposé un projet de loi pour déclarer l’état d’urgence dans le ministère public. Ce texte, s’il est approuvé par le Congrès, permettra que tous les responsables du parquet soient remplacés par leurs suppléants. Malgré tout, jeudi soir, Pedro Chavarry se refusait toujours à démissionner, compromettant encore plus l’image et la réputation du ministère public péruvien.
Cette entreprise brésilienne de travaux publics a reconnu avoir versé des pots de vin et contribué à la campagne électorale de nombreux hommes politiques péruviens dont quatre anciens présidents, l’ancienne maire de Lima et la leader de l’opposition péruvienne, Keiko Fujimori.
Depuis sa nomination, Pedro Chavarry s’est toujours montré hostile aux deux procureurs qui faisaient avancer l’enquête sur l’affaire Odebrecht. Chavarry les a destitués le 31 décembre, pendant les fêtes, ce qui n’a fait que renforcer les soupçons de collusion et provoquer l’indignation des Péruviens.
Ras-le-bol de la population
Des centaines de manifestants sont descendus dans la rue de Lima ce jeudi pour demander sa démission. Ils sont partis de la Plaza San Martin dans le quartier historique de la capitale, agglutinés autour d’un gigantesque drapeau. Gina Pancorbo vit en Belgique depuis des années. Elle était de passage à Lima mais ressent la même colère que ses compatriotes restés au pays. « Nous sommes indignés par tant de corruption. Que le procureur agisse sans la moindre honte et prenne les gens pour des idiots. Nous ne méritons pas la justice que nous avons… »
« Destituer les procureurs prouve que le procureur général ne voulait pas que la vérité soit connue, poursuit-elle. Il voulait saboter les confessions d’Odebrecht et protéger Keiko Fujimori et Alan García, deux personnages puissants qui ont bénéficié de l’impunité pendant trop longtemps. Avant les gens ne manifestaient pas autant. Aujourd’hui les gens sortent plus. Il n’y a plus ce sentiment de peur, cette sensation que les puissants vont toujours s’en sortir. Les gens ont perdu la patience, ils n’en peuvent plus et c’est pour cela qu’ils crient qu’ils n’ont plus peur. »
« Nettoyer cette pestilence »
Peu de figures connues étaient présentes dans le cortège. Un député par ci, par là, quelques activistes mais surtout des Péruviens ordinaires comme Heiser Flores, indigène de la région amazonienne d’Ucayali, venu en costume typique. « Ce n’est pas la lutte des partis politiques. C’est la lutte des citoyens fatigués de tant de corruption à tous les niveaux de l’Etat. C’est la lutte des Péruviens contre l’impunité. Nous en avons assez de voir que les grands corrompus sont toujours là. »
Un sentiment partagé par Hector Molino. A ses 80 ans, ce retraité n’en pense pas moins à l’avenir. « En 2021, nous fêterons le bicentenaire de notre indépendance. L‘objectif de tous les présents est de nettoyer cette pestilence pour arriver en 2021 fiers de notre pays, avec des politiciens nouveaux et honnêtes ». Un souhait dont les manifestants ne veulent pas qu’il se transforme en vœux pieux. Comme première étape, tous affirment qu’ils continueront de protester tant que le procureur n’aura pas démissionné.
Le président de la République a déposé un projet de loi pour déclarer l’état d’urgence dans le ministère public. Ce texte, s’il est approuvé par le Congrès, permettra que tous les responsables du parquet soient remplacés par leurs suppléants. Malgré tout, jeudi soir, Pedro Chavarry se refusait toujours à démissionner, compromettant encore plus l’image et la réputation du ministère public péruvien.