La plupart des pays visés par la fin des exemptions américaines sont des pays asiatiques : la Chine, Taiwan, l'Inde, le Japon et la Corée. Mais il y a aussi la Turquie, la Grèce et l'Italie. Tous continuaient à importer du pétrole d'Iran, sans s'exposer aux sanctions américaines en vigueur depuis six mois. Mais, à partir de maintenant, ils seront soumis aux mêmes contraintes que les autres. Washington veut ainsi mettre un maximum de pression sur l'Iran en privant totalement le pays de sa principale source de revenus. Le but est de faire fléchir le régime, en l'affaiblissant économiquement. Téhéran dénonce une mesure illégale.
Le président Rohani appelle ses concitoyens à renforcer la production et l'exportation d'autres produits, non pétroliers, pour compenser les pertes financières.
Certains pays s'inquiètent également des répercussions de la fin des exportations pétrolières iraniennes sur le marché mondial. « Cela pourrait intensifier la tourmente actuelle », affirme la Chine. En réponse, l'Arabie saoudite, grand allié des États-Unis et grand rival de l'Iran, se dit prête à produire davantage de pétrole pour stabiliser le marché.
Avec la décision américaine, les exportations du pétrole pourraient encore baisser. Elles ont déjà chuté de plus de 50% depuis la sortie des États-Unis de l'accord nucléaire en mai 2018 et le retour progressif des sanctions américaines.
Cette baisse représente un manque à gagner considérable pour le gouvernement, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. D'ores et déjà, la valeur de la monnaie iranienne a chuté de plus de 60% et l'inflation dépasse les 30%.
Malgré ces difficultés, les responsables iraniens ne cessent d'affirmer que Washington ne pourra pas ramener à zéro les exportations iraniennes de pétrole, comme l'a encore affirmé mercredi le président Hassan Rohani. « Nous vendrons notre pétrole grâce à Dieu. Ce que disent les Américains est sans fondement. La force est des Américains est plus faible que ce qu'ils prétendent », a déclaré le président iranien.
Mais dans le même, le président iranien a reconnu que la situation pourrait être encore difficile pour les Iraniens durant la prochaine année.
Les prix de tous les produits ne cessent d'augmenter comme l'affirme Majid, un homme d'affaires d'une cinquantaine d'années : « Les prix sont incontrôlés et tout augmente. Personne ne sait ce qui va se passer. Il n'y a plus de contrôle sur les prix ». Selon le FMI, l'inflation pourrait dépasser les 40% voire même les 50% en 2019. Depuis deux jours, la monnaie iranienne a de nouveau commencé à baisser.
La Turquie, l’un des pays concernés, a vivement protesté contre une mesure qui risque de la mettre en difficulté économique. L’Iran était encore récemment son premier fournisseur de brut. Lorsque Washington lui a signifié qu’elle ne pourrait plus acheter de pétrole iranien, la Turquie a semblé vouloir tenir tête, jugeant les sanctions « inacceptables ».
En réalité, dès que les États-Unis ont rétabli leur embargo sur l’Iran, et avant même que sa dérogation ne prenne fin, Ankara avait quasiment tari ses achats de pétrole à Téhéran, souligne Elnur Ismayil, chercheur au think tank turc Bilgesam : « à une époque, l’Iran a représenté jusqu’à 50% des importations turques de pétrole. Mais, en novembre 2018, par exemple, la Turquie n’a pas acheté de pétrole iranien. Les importations ont un peu repris en janvier – de l’ordre de 10% –, mais clairement, la politique turque est de chercher des alternatives. À partir d’aujourd’hui, on peut considérer que la Turquie va se conformer aux sanctions américaines et n’importera plus de pétrole iranien ».
Dépourvue d’hydrocarbures, la Turquie est contrainte aux importations. L’Iran était un fournisseur de premier choix, en raison de sa proximité, mais aussi de la nature de son pétrole, parfaitement adapté aux raffineries de Tüpras, leader du marché turc. Ankara devrait se tourner principalement vers l’Irak et la Russie pour satisfaire ses besoins, même si ces alternatives ont un coût : « C’est vrai surtout pour le pétrole russe, qui n’est pas transporté par oléoduc comme le pétrole irakien, mais par tanker, ce qui augmente les coûts. La Turquie va en souffrir économiquement. Cela aura un impact sur son déficit courant, et cela va aussi provoquer une augmentation des coûts du pétrole et de ses produits dérivés, notamment pour les industriels ».
Un coût supplémentaire dont la Turquie se serait bien passée, alors qu’elle affronte des taux d’inflation record et une récession économique depuis fin 2018.
Le président Rohani appelle ses concitoyens à renforcer la production et l'exportation d'autres produits, non pétroliers, pour compenser les pertes financières.
Certains pays s'inquiètent également des répercussions de la fin des exportations pétrolières iraniennes sur le marché mondial. « Cela pourrait intensifier la tourmente actuelle », affirme la Chine. En réponse, l'Arabie saoudite, grand allié des États-Unis et grand rival de l'Iran, se dit prête à produire davantage de pétrole pour stabiliser le marché.
Avec la décision américaine, les exportations du pétrole pourraient encore baisser. Elles ont déjà chuté de plus de 50% depuis la sortie des États-Unis de l'accord nucléaire en mai 2018 et le retour progressif des sanctions américaines.
Cette baisse représente un manque à gagner considérable pour le gouvernement, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. D'ores et déjà, la valeur de la monnaie iranienne a chuté de plus de 60% et l'inflation dépasse les 30%.
Malgré ces difficultés, les responsables iraniens ne cessent d'affirmer que Washington ne pourra pas ramener à zéro les exportations iraniennes de pétrole, comme l'a encore affirmé mercredi le président Hassan Rohani. « Nous vendrons notre pétrole grâce à Dieu. Ce que disent les Américains est sans fondement. La force est des Américains est plus faible que ce qu'ils prétendent », a déclaré le président iranien.
Mais dans le même, le président iranien a reconnu que la situation pourrait être encore difficile pour les Iraniens durant la prochaine année.
Les prix de tous les produits ne cessent d'augmenter comme l'affirme Majid, un homme d'affaires d'une cinquantaine d'années : « Les prix sont incontrôlés et tout augmente. Personne ne sait ce qui va se passer. Il n'y a plus de contrôle sur les prix ». Selon le FMI, l'inflation pourrait dépasser les 40% voire même les 50% en 2019. Depuis deux jours, la monnaie iranienne a de nouveau commencé à baisser.
La Turquie, l’un des pays concernés, a vivement protesté contre une mesure qui risque de la mettre en difficulté économique. L’Iran était encore récemment son premier fournisseur de brut. Lorsque Washington lui a signifié qu’elle ne pourrait plus acheter de pétrole iranien, la Turquie a semblé vouloir tenir tête, jugeant les sanctions « inacceptables ».
En réalité, dès que les États-Unis ont rétabli leur embargo sur l’Iran, et avant même que sa dérogation ne prenne fin, Ankara avait quasiment tari ses achats de pétrole à Téhéran, souligne Elnur Ismayil, chercheur au think tank turc Bilgesam : « à une époque, l’Iran a représenté jusqu’à 50% des importations turques de pétrole. Mais, en novembre 2018, par exemple, la Turquie n’a pas acheté de pétrole iranien. Les importations ont un peu repris en janvier – de l’ordre de 10% –, mais clairement, la politique turque est de chercher des alternatives. À partir d’aujourd’hui, on peut considérer que la Turquie va se conformer aux sanctions américaines et n’importera plus de pétrole iranien ».
Dépourvue d’hydrocarbures, la Turquie est contrainte aux importations. L’Iran était un fournisseur de premier choix, en raison de sa proximité, mais aussi de la nature de son pétrole, parfaitement adapté aux raffineries de Tüpras, leader du marché turc. Ankara devrait se tourner principalement vers l’Irak et la Russie pour satisfaire ses besoins, même si ces alternatives ont un coût : « C’est vrai surtout pour le pétrole russe, qui n’est pas transporté par oléoduc comme le pétrole irakien, mais par tanker, ce qui augmente les coûts. La Turquie va en souffrir économiquement. Cela aura un impact sur son déficit courant, et cela va aussi provoquer une augmentation des coûts du pétrole et de ses produits dérivés, notamment pour les industriels ».
Un coût supplémentaire dont la Turquie se serait bien passée, alors qu’elle affronte des taux d’inflation record et une récession économique depuis fin 2018.