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Philippines: l'effort humanitaire perturbé par le chaos ambiant

Une semaine après le passage du super typhon Haiyan, les régions les plus touchées, particulièrement Samar et Leyte, attendent toujours l’aide internationale. Eau potable, nourriture, matériel pour enterrer les morts, tout manque dans ces zones dévastées. Selon un dernier bilan des Nations unies, 4 460 personnes auraient perdu la vie. De son côté, le gouvernement philippin annonce 3 621 morts. Reportages sur l’île de Cébu et à Tacloban avec nos envoyés spéciaux présents sur place.



Philippines: l'effort humanitaire perturbé par le chaos ambiant

A l’est de l’archipel, de premiers colis d’aide humanitaire commencent à parvenir aux sinistrés, mais les autorités se heurtent toujours à de nombreux problèmes logistiques.
 

Les choses donnent l’impression de bouger enfin. On a vu par exemple, jeudi 14 novembre, les hélicoptères de l’armée américaine déposer de grands réservoirs d’eau potable. A Cebu, qui sert de base arrière, de très nombreux avions venus de partout dans le monde commencent à arriver.
 

Mais faire parvenir l’aide là où elle est vraiment attendue reste compliqué car l’acheminement est ralenti par une série de petits goulots d’étranglement. Sur l’aéroport de Tacloban par exemple, il n’y a qu’un transpalette pour charger tous les camions. Les stocks descendus des avions militaires s’entassent sur la piste et ne peuvent quitter l’aéroport qu’au rythme de la seule machine disponible.


Philippines: l'effort humanitaire perturbé par le chaos ambiant

Le nombre de camions dont dispose la municipalité de Tacloban l’oblige à faire des choix. Quand les locaux ont reproché au maire de ne pas ramasser les cadavres qui jusqu’à jeudi continuaient de joncher les rues, ce dernier a tout simplement répondu qu’il ne pouvait pas utiliser le camion qui servait le matin à distribuer des vivres ou transporter des rescapés pour ramasser des cadavres l’après-midi.

Quant aux corps, il n’y a pas de sacs mortuaires pour les conserver et ils sont aujourd’hui dans un état tellement avancé de décomposition qu’ils ne sont absolument pas transportables. Un habitant raconte l’histoire d’un corps qui aurait explosé tant il était dégradé. Il y a bien eu une tentative de creuser une fosse commune, mais, là encore, un autre problème technique est venue perturber les opérations : le bulldozer est tombé en panne. Autant de petits exemples qui illustrent comment des obstacles plus ou moins importants à tous les niveaux de l’organisation peuvent entraver l’ensemble de l’effort et de la tâche, qui reste absolument gigantesque.
 

Autre conséquence du retard pris sur l’acheminement de l’aide dans les zones sinistrées prioritaires, les zones qui étaient considérées comme de seconde gravité parce que moins détruites voient leur situation empirer. Sans eau propre, sans nourriture et sans électricité, elles deviennent à leur tour des zones prioritaires à traiter d’urgence. C’est le cas notamment de la ville de Daanbantayan, où le maire vient de déclarer qu’il craint des épidémies car la municipalité n’a rien reçu depuis une semaine jours.


Philippines: l'effort humanitaire perturbé par le chaos ambiant

Dans les îles de Samar et de Leyte, les plus touchées par le typhon Haiyan, une des priorités des secouristes et des rescapés reste la gestion des corps. Enterrer les cadavres et retrouver les dépouilles sous les décombres est crucial pour tenter de contenir une éventuelle propagation de maladies.
 

Jeudi matin, aux abords de Tacloban, on pouvait encore compter plus d’une centaine de corps entreposés sous le soleil, avant qu'ils soient emmenés dans des sacs mortuaires, puis chargés dans un camion prêt à partir vers un site d’inhumation collective.
 

Sur place, tout n’est que ruines, branchages et débris divers. Les opérations de déblaiement permettent de découvrir de nouvelles victimes, une semaine après le passage du typhon. Les secouristes tiennent une comptabilité précise de leurs macabres découvertes : pour la seule journée de jeudi, leur tableau d’affichage mentionne 19 adultes et 10 enfants.
 

 Dévastée par le typhon, la ville de Tacloban est en proie aux pillages
 

On compte des dizaines de milliers de sans-abri. Dans une école transformée en centre d’hébergement, les rescapés s’entassent - jusqu’à treize familles par pièce - sans aucune perspective de relogement pour l’instant. Dans le centre-ville, de longues files d’attente se forment aux points de distribution d’eau, où l’on patiente avec son récipient avant de le remplir au robinet d’une station d’épuration mobile. Riz et médicaments sont aussi distribués aux rescapés.


Rfi.fr

Vendredi 15 Novembre 2013 - 15:44


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