Pillage organisé des ressources du Plan Jaxaay : Une arnaque de haut vol



Les enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie ont réussi à reconstruire la fortune de Aïda Ndiongue ramassée grâce aux marchés du Plan Jaxaay. Propriétaire de plusieurs sociétés, elle a, à chaque fois, raflé la mise à son grand bonheur. Se basant sur ces enquêtes, le Parquet a saisi le juge d’instruction qui a mis Aïda Ndiongue, Aziz Diop, Madou Sall et Marième Bousso Ndiaye dans le même sac en les plaçant sous mandat de dépôt.
 
Les produits phytosanitaires ont infecté le ministère de l’Urbanisme, drivé par Oumar Sarr jusqu’à la chute du régime libéral, sur toutes les largeurs. L’enquête, réalisée par la Section de recherche, a dévoilé un business florissant qui a profité à une poignée de personnes à hauteur de 20, 688 milliards de F CFA.  Placés sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics, faux et usage de faux en écritures publiques, les  ex-responsables du Plan Jaxaay ont les pieds dans des eaux boueuses. En même temps, ils sont trempés dans un dossier sulfureux transvasé par les investigations des gendarmes. Jusqu’ici en sursis, Oumar Sarr reste toujours protégé par le privilège de juridiction. Mais, les déflagrations de cette affaire risquent de l’atteindre avec l’installation récente de la Haute cour de justice.


A la lumière de l’enquête, Aïda Ndiongue, ex-sénatrice libérale, femme d’affaires dont la fortune s’est consolidée grâce à des marchés du Jaxaay et Abdou Aziz Diop, ex-directeur de cabinet du ministre de l’Urbanisme et coordonnateur de ce plan et Modou Sall, secrétaire général de ce ministère, se retrouvent comme les principaux animateurs de ce marché hivernal qui a brassé plusieurs milliards. Mis en place en 2006 par un arrêté ministériel, le Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les inondations et les bidonvilles était un formidable outil politique. Chargé de lutter contre les inondations, il est doté d’une capacité financière et administré par un coordonnateur sous la supervision du secrétaire général et du ministre de tutelle. Pendant plusieurs années, il a fonctionné comme une structure détachée des rigueurs de l’Administration nationale et de ses règles élémentaires de bonne gouvernance des fonds publics.


De 2006 à 2011, le projet fonctionnait avec cette incongruité. Alors que l’article 9 de l’arrêté ministériel portant création de l’organisation du Plan Jaxaay stipule qu’il est impératif qu’un Acp soit nommé pour tenir les comptes. Avant l’avènement de celui-ci, le coordonnateur du projet était le comptable de fait. Il ordonnait et payait toutes les dépenses.  Une mission de la Cour des comptes a remis en cause ce fonctionnement en enjoignant aux responsables de Jaxaay de recourir aux compétences d’un Agent comptable particulier (Acp) pour hiérarchiser les responsabilités dans la gestion des deniers publics engloutis dans les pluies diluviennes.


Après plusieurs mois d’enquête et de contre-investigations, les autorités ont réussi à assembler comme les pièces d’un puzzle plusieurs pièces à conviction qui ont poussé le juge d’instruction à placer les ex-responsables de Jaxaay sous mandat de dépôt. Perspicaces, les enquêteurs ont su retracer 20,6 milliards de francs Cfa  absorbés par la baronne libérale à travers plusieurs marchés payés et livrés par fractionnements, livre le journal "le quotidien". 

Magueye Sow

Jeudi 26 Décembre 2013 11:51


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