Plan ORSEC : la coalition de Sonko exige la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle pour éviter tout détournement de fonds



La coalition JOTNA/Patriotes pour l’alternative de Ousmane Sonko a exigé du gouvernement de Macky Sall, la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle indépendant, participatif et rigoureux pour éviter tout détournement de fonds ou de matériel par une « mafia du pompage » qui profite de la situation pour s’enrichir impunément. Ce, suite au déclenchement du plan Orsec pour lutter contre les inondations.
 
« Nous prenons acte du déclenchement par le gouvernement du Plan ORSEC. Cependant nous exigeons la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle indépendant, participatif et rigoureux pour éviter tout détournement de fonds ou de matériel par une « mafia du pompage » qui profite de la situation pour s’enrichir impunément. Le caractère urgent et catastrophique des situations d’inondation ne doit plus être un alibi aux pratiques de corruption », lit-on dans le communiqué du parti.
 
En outre, Sonko et compagnie déplorent l’absence d’anticipation du gouvernement malgré le contexte des changements climatiques et les prévisions saisonnières annoncées depuis plusieurs mois par les agences spécialisées. La croissance démographique et l’urbanisation sont également des tendances bien connues et les données à leur sujet sont disponibles pour les décideurs.
 
En 2005, rappelle la coalitions, d’importantes inondations notamment dans la banlieue dakaroise, avaient motivé la mise en œuvre d’un programme d’urgence d’assainissement des eaux pluviales et de relogement des sinistrés (Plan JAXAAY). En 2012 Macky SALL avait promis l’éradication du cauchemar que vivent les populations en zones d’inondation.
 
« Nous constatons malheureusement que, malgré la suppression du Sénat en 2012 pour accroître le budget de lutte contre les inondations, malgré le Programme décennal de gestion des inondations (PDGI 2012-2022) que nous vantait Macky Sall lors de la présidentielle de 2019 comme la solution miracle pour le règlement définitif, la situation semble s’empirer : rien n’est réglé, presque tout reste à faire », soutient la coalition.
 
Pourtant, poursuivent-ils, le gouvernement a annoncé que plus de 750 milliards ont été mobilisés depuis 2012 dans le PDGI. Les responsables de Jotna se disent étonnés de tant d’argent englouti sans résultat probant, avant de réclamer un audit technique et financier au vu de l’aggravation de la situation par la fréquence des sinistres, le nombre des impactés et la gravité des conséquences.
 
Pour ces opposants, tous ces désagréments graves sont les conséquences d’une politique incohérente d’aménagement du territoire et d’urbanisme et d’un laxisme des autorités dans l’application des dispositions réglementaires en matière d’occupation des sols. En effet, les inondations sont accentuées par les mauvaises politiques publiques et le laissez aller dans le secteur de l’urbanisme.

C’est pourquoi, ils exigent de ce gouvernement une plus grande planification et transparence dans la gestion des risques naturels et des politiques urbaines rationnelles et cohérentes. Selon eux, le gouvernement doit définitivement adopter une politique d’aménagement harmonieux du territoire et de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) opérationnelle et pragmatique qui s’adapte aux changements climatiques.
 
« Notre pays a toutes les ressources humaines et techniques nécessaires pour concevoir, piloter, gérer et améliorer la résilience des villes aux phénomènes de cette nature. Cependant la réponse politique est inadaptée. Il est regrettable qu’après 8 ans, ce régime reste incapable de répondre aux attentes légitimes des populations en matière de villes assainies, sûres, résilientes et durables », déplorent Sonko et partisans.
 

Salif SAKHANOKHO

Mardi 8 Septembre 2020 10:33


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