La polémique a été installée par la section universitaire Cheikh Anta Diop du Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Supérieur (Sudes/Esr). Ce dernier a émis un communiqué lundi, accusant le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de tenter d’insérer le professeur Ismaïla Madior Fall à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN).
Réagissant à ces allégations, le professeur Mbaye Thiam, porte-parole du Recteur, a clarifié que la procédure se déroule dans le respect des règlements en vigueur. Il souligne que le retour de Ismaïla Madior Fall à sa faculté d’origine permettrait à ce dernier de solliciter son affectation à l’IFAN. Cependant, la décision finale n'appartient pas au recteur, mais est validée par les instances concernées tant au niveau de la faculté que de l’IFAN.
« Ce n’est pas au Recteur d’affecter quelqu’un à l’IFAN. Pour être envoyé à l’IFAN, le département d’origine de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques doit émettre un avis favorable », a expliqué le professeur Mbaye Thiam à la Rfm. Il ajoute que l’IFAN doit également donner son accord pour accueillir l’enseignant.
Face à cette controverse, Ismaïla Madior Fall a tenu à clarifier la situation. Il affirme que c'est de sa propre initiative qu'il a sollicité cette mutation.
« Après avoir formé une cinquantaine de docteurs et des professeurs agrégés, présidé le concours d'agrégation de droit public du CAMES et accumulé une expérience gouvernementale décennale, j'ai considéré que, de retour à l'Université, je serai plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance plutôt que de donner des enseignements sur les disciplines classiques que les professeurs que j'ai formés assurent de manière remarquable », a-t-il précisé dans un post sur Facebook.
« Ce n’est pas au Recteur d’affecter quelqu’un à l’IFAN. Pour être envoyé à l’IFAN, le département d’origine de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques doit émettre un avis favorable », a expliqué le professeur Mbaye Thiam à la Rfm. Il ajoute que l’IFAN doit également donner son accord pour accueillir l’enseignant.
Face à cette controverse, Ismaïla Madior Fall a tenu à clarifier la situation. Il affirme que c'est de sa propre initiative qu'il a sollicité cette mutation.
« Après avoir formé une cinquantaine de docteurs et des professeurs agrégés, présidé le concours d'agrégation de droit public du CAMES et accumulé une expérience gouvernementale décennale, j'ai considéré que, de retour à l'Université, je serai plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance plutôt que de donner des enseignements sur les disciplines classiques que les professeurs que j'ai formés assurent de manière remarquable », a-t-il précisé dans un post sur Facebook.
Des voix émanant du milieu universitaire se lèvent en faveur du Professeur Ismaïla Madior Fall
Parmi ces voix, figurent celle du Professeur Cheikh Fall de l'Université Chicoutimi du Québec, au Canada, ainsi qu'un autre universitaire de l'IFAN, qui a préféré garder l'anonymat.
Le Professeur Cheikh Fall exprime son désarroi quant au comportement du syndicat en question. « Franchement ! Quelle perte que de ne pas pouvoir bénéficier de cette expérience ! Est-ce que le Sénégal peut se le permettre au nom de raisons crypto-personnelles ? Je ne le pense pas, en toute humilité et objectivité. Depuis la sortie du SUDES, je me suis gardé d'intervenir, car mes positions à ce sujet sont connues. Mais, je ne peux m'empêcher de critiquer l'attitude des responsables du SUDES. Ils dirigent un SYNDICAT ! Un syndicat est censé PROTÉGER les travailleurs, quelles que soient leurs croyances, prises de positions ou affiliations partisanes. Ils ont trahi l'esprit du syndicalisme en menant un combat contre un travailleur comme eux. C'est une faute grave qui témoigne de leur méconnaissance des origines, missions et traditions d'un syndicat. Ils auraient dû chercher un compromis entre les membres du syndicat qui ne veulent pas voir le Pr IMF (Ismaïla Madior Fall) et celui-ci. Mais prendre position contre un travailleur, c'est vraiment dépasser les bornes ! C'est la parole d'un ancien Inspecteur du Travail doublé d'un ancien Secrétaire général de Syndicat. »
Quant au second universitaire, membre de l'IFAN, il aborde deux points majeurs. Premièrement, il souligne qu' « aucun chercheur de l’IFAN n’a dit que le Pr Fall ne devait pas nous rejoindre dans le cadre d’une affectation. Nous recevons beaucoup de collègues de la FAC. »
Ensuite, il met en lumière deux problèmes : « 1. Il n’y a pas de laboratoire de droit à l’IFAN (mais cela est secondaire). 2. Le deuxième point, et c’est extrêmement grave, est qu'il existe des textes qui encadrent les détachements à l’IFAN, et le recteur semble avoir voulu les violer. La procédure est la suivante : la demande est adressée au comité scientifique de l’IFAN, qui saisit le département concerné. Une fois que le département valide, l’Assemblée de l’IFAN se prononce. Ensuite, la demande est déposée à l’Assemblée de l’Université. Si elle valide, le ministre peut signer l’arrêté d’affectation. »
Dans cette histoire, le recteur n’a rien à faire, défend notre interlocuteur. « IMF ne devait pas passer par lui et la tutelle ne peut pas affecter qui elle veut où elle veut. J’ai été recruté en tant que chercheur à l’IFAN. Si on laisse passer ça, demain, le recteur peut se réveiller un bon matin pour me forcer à enseigner la linguistique japonaise à la FAC. IMF a toute sa place dans notre institution, si la procédure est respectée. »
Le Professeur Cheikh Fall exprime son désarroi quant au comportement du syndicat en question. « Franchement ! Quelle perte que de ne pas pouvoir bénéficier de cette expérience ! Est-ce que le Sénégal peut se le permettre au nom de raisons crypto-personnelles ? Je ne le pense pas, en toute humilité et objectivité. Depuis la sortie du SUDES, je me suis gardé d'intervenir, car mes positions à ce sujet sont connues. Mais, je ne peux m'empêcher de critiquer l'attitude des responsables du SUDES. Ils dirigent un SYNDICAT ! Un syndicat est censé PROTÉGER les travailleurs, quelles que soient leurs croyances, prises de positions ou affiliations partisanes. Ils ont trahi l'esprit du syndicalisme en menant un combat contre un travailleur comme eux. C'est une faute grave qui témoigne de leur méconnaissance des origines, missions et traditions d'un syndicat. Ils auraient dû chercher un compromis entre les membres du syndicat qui ne veulent pas voir le Pr IMF (Ismaïla Madior Fall) et celui-ci. Mais prendre position contre un travailleur, c'est vraiment dépasser les bornes ! C'est la parole d'un ancien Inspecteur du Travail doublé d'un ancien Secrétaire général de Syndicat. »
Quant au second universitaire, membre de l'IFAN, il aborde deux points majeurs. Premièrement, il souligne qu' « aucun chercheur de l’IFAN n’a dit que le Pr Fall ne devait pas nous rejoindre dans le cadre d’une affectation. Nous recevons beaucoup de collègues de la FAC. »
Ensuite, il met en lumière deux problèmes : « 1. Il n’y a pas de laboratoire de droit à l’IFAN (mais cela est secondaire). 2. Le deuxième point, et c’est extrêmement grave, est qu'il existe des textes qui encadrent les détachements à l’IFAN, et le recteur semble avoir voulu les violer. La procédure est la suivante : la demande est adressée au comité scientifique de l’IFAN, qui saisit le département concerné. Une fois que le département valide, l’Assemblée de l’IFAN se prononce. Ensuite, la demande est déposée à l’Assemblée de l’Université. Si elle valide, le ministre peut signer l’arrêté d’affectation. »
Dans cette histoire, le recteur n’a rien à faire, défend notre interlocuteur. « IMF ne devait pas passer par lui et la tutelle ne peut pas affecter qui elle veut où elle veut. J’ai été recruté en tant que chercheur à l’IFAN. Si on laisse passer ça, demain, le recteur peut se réveiller un bon matin pour me forcer à enseigner la linguistique japonaise à la FAC. IMF a toute sa place dans notre institution, si la procédure est respectée. »