Les accusations russes sont graves car elles sont formulées par le Comité d’enquête, un organe chargé des affaires criminelles, et notamment les plus sensibles. Cet équivalent russe du FBI a annoncé vendredi 30 mai l’ouverture d’une enquête à Moscou. Il accuse les forces armées ukrainiennes de violations de la Convention de Genève de 1949, un texte qui porte sur la protection des civils « en cas de guerre déclarée ou de tout autre conflit armé».
L’enquête vise également des membres de la Garde nationale et du groupe paramilitaire Pravy Sektor qui auraient, selon Moscou, « utilisé volontairement les armes, l'artillerie, l'aviation (...), les blindés dans le but de tuer des civils ». Le Comité d’enquête dit « rassembler des preuves de la responsabilité de chaque individu impliqué dans ces crimes ».
Victimisation des insurgés pro-russes
Sur le fond, Moscou reste fidèle à sa ligne : « Si les politiques, à Kiev ou à l’Ouest, préfèrent vivre dans une réalité virtuelle, c’est leur problème. Mais en Russie, nous n’allons pas nous interdire d’avoir un regard lucide sur les faits, notamment sur l’effondrement de l’Etat en Ukraine et son incapacité à protéger les droits et les libertés des citoyens ».
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui de nouveau appelé les autorités de Kiev à cesser immédiatement leurs opérations militaires dans l’est du pays. Depuis le début de l’opération antiterroriste menée par l’armée ukrainienne pour reprendre le contrôle du sud-est du pays, le Kremlin parle d’opération punitive et de guerre fratricide.
Le communiqué du comité d’enquête russe est un pas de plus dans la diabolisation du pouvoir central ukrainien et la victimisation des insurgés. Les combats se sont intensifiés ces derniers jours, faisant toujours plus de morts aussi bien parmi les séparatistes que dans les rangs des forces loyalistes ukrainiennes.
Source : Rfi.fr