Pour le Nigeria, la lutte contre Boko Haram passe par l’expulsion d’immigrés clandestins

Le gouvernement nigérian annonce avoir expulsé vingt-deux mille immigrés clandestins au cours des derniers mois. La plupart sont issus du Niger, du Tchad et du Cameroun, des pays qui partagent des frontières avec le Nigeria, notamment dans le nord-est du pays, fief de la secte islamiste Boko Haram. Les attaques menées par Boko Haram contre les symboles et les forces de l'Etat se sont intensifiées au cours des trois dernières années. Les autorités nigérianes ont déclaré en mai l'état d'urgence dans trois provinces du nord du pays dans le cadre d'une vaste offensive militaire contre la secte islamiste proche d'al-Qaïda au Maghreb islamique. Les expulsions de clandestins se sont déroulées dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, affirme le gouvernement nigérian.



Capture d'écran d'une vidéo publiée sur Youtube le 12 avril 2012. Au centre, Abubakar Shekau, leader de Boko Haram. AFP / YOUTUBE
Pour les services de renseignements nigérians, il ne fait aucun doute que Boko Haram a pu radicaliser son action grâce à l'appui apporté par des éléments étrangers.
Les autorités militaires ont pu le vérifier lors d'affrontements avec des combattants de la secte islamiste. C'est tout du moins ce qu'affirme le ministre de l'Intérieur Patrick Abba Moro : «Après avoir riposté à une série d'attaques de Boko Haram contre des prisons et des troupes de police dans l'Etat de Kano, nous avons arrêté cinq personnes qui venaient du Tchad et du Niger. Et plus récemment à Damaturu, nous avons arrêté des membres de Boko Haram qui sont des ressortissants du Cameroun. C'est ce qui nous a amené à regarder de plus près la situation des étrangers au Nigeria ».
Ce lien entre immigration clandestine et Boko Haram a en effet conduit le gouvernement à adopter une politique de tolérance zéro contre les étrangers qui refusent de régulariser leur situation.
Abuja assure que le département d'Etat américain s'est engagé à lui fournir des équipements pour renforcer la surveillance aux frontières. Des contrats sont par ailleurs sur le point d'être conclus avec des entreprises chinoises. Quant aux étrangers présumés membres de Boko Haram maintenus en détention au Nigeria, le gouvernement refuse pour l'heure de donner des informations chiffrées.

Source : Rfi.fr

Dépéche

Mardi 27 Aout 2013 10:05


Dans la même rubrique :