Parlez-nous du projet "Sembene à travers l’Afrique" ?
Le projet "Sembene à travers l'Afrique", c'est le projet dont nous venons de parler. Il s'agit pendant trois (3) jours, du 9 au 11 juin 2017 de célébrer le dixième anniversaire du décès de Sembène en montrant notre documentaire "Sembene..." à travers tout le continent. Et, l'objectif, c'est de présenter Sembène à ceux qui ne le connaissaient pas et le rappeler à ceux qui le connaissaient. Mais surtout d'attirer les gens sur la nécessité de découvrir nos propres cultures de créateurs. Voilà l'objectif du "Sembene across Africa"
Tout dernièrement vous disiez que l’héritage d’Ousmane Sembene était en train de pourrir. Est-ce que la situation s'est améliorée ou a empiré ?
Mais absolument, il est en train de pourrir. Allez devant sa maison à Gallé Ceddo et regardez le film, vous verrez qu'il y a des bobines de film qui sont complètement rouillées. Mais, il ne faut pas le prendre littéralement, il faut le prendre sur le plan symbolique. Si rien n'est fait, si la plante n'est pas arrosée, qu'est-ce qui se passe ? Elle s'étiole. Si rien n'est fait aujourd'hui au Sénégal pour réhabiliter l'œuvre de Sembene eh bien cet œuvre-là va disparaître. Et, c'est comme si elle avait pourri réellement.
Vous êtes réalisateur, écrivain, producteur, comment se porte le secteur aujourd’hui ?
Aujourd'hui, disons que la littérature est un secteur qui est extrêmement vivant, ici au Sénégal et en Afrique. Il y a des jeunes qui écrivent. Il y a des moins jeunes qui écrivent. Il y a même des textes ici au Sénégal qui sont écrits en Wolof. Mais une fois de plus encore, c'est le même scénario qu'avec le cinéma. Il faudrait qu'il y ait des structures de distribution et de diffusion. Et il faudrait aussi qu'on encourage la lecture de ces œuvres là au niveau de nos lycées, au niveau de nos collèges et au niveau de nos universités. Sinon, on pourrait écrire des tonnes de livres tous les jours, mais si ces livres ne sont pas des lectures obligatoires dans nos programmes, ce sera uniquement destiné aux étrangers.
Selon vous, qu'est-ce que les jeunes devraient retenir d’Ousmane Sembene ?
Les gens me disent: "Sembène a fait ceci, il a fait cela...". Oui, il est souhaitable que la nouvelle génération dépasse Sembène parce qu'il a parlé de son temps. Mais dépasser ne veut pas dire renier. Vous savez, il a mis les bases de la fondation d'une certaine cinématographie, d'une certaine filmographie. Et je pense que les jeunes d'aujourd'hui ne doivent pas jeter tout cela à la poubelle. Ils doivent voir ce qu'il y a de positif dans ce cinéma là et essayer de le dépasser c'est-à-dire poser leurs propres problèmes. Je pense que, bien que l'œuvre de Sembene soit intemporel, il y a des problèmes aigus auxquels les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés et que Sembene n'a pas vécu. Alors qu'ils prennent leur caméra et que cette caméra soit leur miroir.
Vous aviez publié en septembre 2007, «Ousmane Sembene : une conscience Africaine ». Pourquoi ce choix ?
Tout simplement je pense qu'à travers toute l'œuvre de Sembène, il nous invite à avoir une différente conscience de l'Afrique, que nous allions au-delà de cette Afrique que nous découvrons à travers les écrits des Occidentaux, que nous découvrions une Afrique au-delà de la caméra des occidentaux, que nous réinventions une autre réalité qui est l'Afrique. Voilà pourquoi je dis une conscience africaine. Donc Sembène nous propose une certaine prise de conscience de cette Afrique et d'une certaine réalité de l'Afrique.
Le projet "Sembene à travers l'Afrique", c'est le projet dont nous venons de parler. Il s'agit pendant trois (3) jours, du 9 au 11 juin 2017 de célébrer le dixième anniversaire du décès de Sembène en montrant notre documentaire "Sembene..." à travers tout le continent. Et, l'objectif, c'est de présenter Sembène à ceux qui ne le connaissaient pas et le rappeler à ceux qui le connaissaient. Mais surtout d'attirer les gens sur la nécessité de découvrir nos propres cultures de créateurs. Voilà l'objectif du "Sembene across Africa"
Tout dernièrement vous disiez que l’héritage d’Ousmane Sembene était en train de pourrir. Est-ce que la situation s'est améliorée ou a empiré ?
Mais absolument, il est en train de pourrir. Allez devant sa maison à Gallé Ceddo et regardez le film, vous verrez qu'il y a des bobines de film qui sont complètement rouillées. Mais, il ne faut pas le prendre littéralement, il faut le prendre sur le plan symbolique. Si rien n'est fait, si la plante n'est pas arrosée, qu'est-ce qui se passe ? Elle s'étiole. Si rien n'est fait aujourd'hui au Sénégal pour réhabiliter l'œuvre de Sembene eh bien cet œuvre-là va disparaître. Et, c'est comme si elle avait pourri réellement.
Vous êtes réalisateur, écrivain, producteur, comment se porte le secteur aujourd’hui ?
Aujourd'hui, disons que la littérature est un secteur qui est extrêmement vivant, ici au Sénégal et en Afrique. Il y a des jeunes qui écrivent. Il y a des moins jeunes qui écrivent. Il y a même des textes ici au Sénégal qui sont écrits en Wolof. Mais une fois de plus encore, c'est le même scénario qu'avec le cinéma. Il faudrait qu'il y ait des structures de distribution et de diffusion. Et il faudrait aussi qu'on encourage la lecture de ces œuvres là au niveau de nos lycées, au niveau de nos collèges et au niveau de nos universités. Sinon, on pourrait écrire des tonnes de livres tous les jours, mais si ces livres ne sont pas des lectures obligatoires dans nos programmes, ce sera uniquement destiné aux étrangers.
Selon vous, qu'est-ce que les jeunes devraient retenir d’Ousmane Sembene ?
Les gens me disent: "Sembène a fait ceci, il a fait cela...". Oui, il est souhaitable que la nouvelle génération dépasse Sembène parce qu'il a parlé de son temps. Mais dépasser ne veut pas dire renier. Vous savez, il a mis les bases de la fondation d'une certaine cinématographie, d'une certaine filmographie. Et je pense que les jeunes d'aujourd'hui ne doivent pas jeter tout cela à la poubelle. Ils doivent voir ce qu'il y a de positif dans ce cinéma là et essayer de le dépasser c'est-à-dire poser leurs propres problèmes. Je pense que, bien que l'œuvre de Sembene soit intemporel, il y a des problèmes aigus auxquels les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés et que Sembene n'a pas vécu. Alors qu'ils prennent leur caméra et que cette caméra soit leur miroir.
Vous aviez publié en septembre 2007, «Ousmane Sembene : une conscience Africaine ». Pourquoi ce choix ?
Tout simplement je pense qu'à travers toute l'œuvre de Sembène, il nous invite à avoir une différente conscience de l'Afrique, que nous allions au-delà de cette Afrique que nous découvrons à travers les écrits des Occidentaux, que nous découvrions une Afrique au-delà de la caméra des occidentaux, que nous réinventions une autre réalité qui est l'Afrique. Voilà pourquoi je dis une conscience africaine. Donc Sembène nous propose une certaine prise de conscience de cette Afrique et d'une certaine réalité de l'Afrique.