La première audience préalable à un probable procès se tient ce lundi 6 juin 2011 à Manhattan dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn. Pour la première fois depuis l'arrestation de l'ex-directeur du FMI le 14 mai, l’accusation et la défense vont présenter leurs arguments devant le juge. Inculpé pour actes sexuels criminels au premier degré, DSK a prévu de plaider non coupable. La plaignante ne sera pas présente.
C’est une gigantesque bataille judiciaire qui va débuter ce lundi 6 juin autour de 9h30 locales (13h30 TU) lorsque Dominique Strauss-Kahn et ses avocats vont se présenter devant le juge Michael Obus, au 13e étage du tribunal de Manhattan, à New York. Pour la première fois depuis l’arrestation de l’ancien directeur du Fonds monétaire international le 14 mai à l’aéroport JFK, l’accusation et la défense vont présenter les éléments de preuve dont ils disposent à l’occasion de cette première audience préalable appelée « arraignment » en droit américain. Nafissatou Diallo, la plaignante de 32 ans dont on n’a pas encore vu le visage, ne sera pas présente.
La bataille judiciaire aura également des airs de partie de poker car les deux camps ne sont pas tenus de divulguer tous les éléments dont ils disposent, à ce stade de la procédure. Grâce aux importants moyens financiers et humains déployés de chaque côté, l’accusation et la défense vont se livrer un combat sans merci où tous les coups seront permis. De part et d’autre, chacun a mis ces deux dernières semaines à profit pour approfondir ses enquêtes, compléter ses équipes et mettre sur pied sa stratégie.
Déterminé, pour des raisons multiples, à faire incarcérer DSK, le procureur Cyrus Vance Jr – représenté lundi par son adjoint John McDonnell – va user de tout le poids de l’appareil judicaire du comté de New York pour parvenir à ses fins. Il vient d’ailleurs de s’attacher les services de deux expertes en criminologie sexuelle, Joan Illuzi-Orbon et Ann Prunty, toutes deux réputées pour ne rien lâcher dans ce type d’affaire. Traces d’ADN provenant de l’accusé, vidéos fournies par l’hôtel, multiples témoignages à charge recueillis sur place après les faits présumés, le procureur ne part pas sans munitions face à son illustre prévenu.
Un procès sous six mois
De son côté, Benjamin Brafman, l’avocat principal de DSK avec William Taylor, mettra tout en œuvre pour discréditer la plaignante, notamment en fouillant dans son passé. Il a déjà dépêché un bataillon de détectives aux quatre coins de New York et jusqu’en Guinée, pays d’origine de l’accusatrice, pour réunir des éléments susceptibles de la décrédibiliser aux yeux des douze jurés s’il y a un procès. Dans la loi américaine, il suffirait en effet qu’un seul des jurés en question émette des « doutes raisonnables » quant à la véracité du récit de la plaignante pour que DSK soit acquitté. Mais nous n’en sommes pas encore là.
DSK le 25 mai lors de l'une de ses rares sorties depuis son assignation à résidence.
Libéré contre une caution d’un million de dollars le 19 mai, et assigné à résidence sous haute surveillance à Manhattan, Dominique Strauss-Kahn devrait plaider non coupable ; c’est du moins ce qu’a affirmé Benjamin Brafman à plusieurs médias la semaine dernière. Cette ligne de défense peut toutefois changer à n’importe quel moment de la procédure, sachant que les deux camps continueront de s’expliquer devant le juge jusqu’au procès. Celui-ci aura lieu si DSK continue jusqu’au bout à plaider non coupable (v. infographie). Il pourrait également se dérouler dans le cas où la défense changerait de stratégie et qu’aucun accord satisfaisant n’était pas trouvé entre les deux parties sur une peine minorée, un scénario possible mais peu probable.
Jusqu'à 74 ans de prison
Ce lundi, Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, se verra lire par le juge Obus les sept chefs d’accusation dont il est accusé par la femme de chambre de l’hôtel Sofitel. Cumulés, ils pourraient lui valoir jusqu’à 74 années de prison ; cinq au minimum, d’après plusieurs experts, si seulement les faits mineurs étaient retenus contre lui.
Après avoir écouté les deux parties, le juge devrait fixer un calendrier avec une date limite pour la présentation des preuves et aussi la date d’ouverture du procès qui devrait débuter dans les six prochains mois.
On ne sait pas encore si les caméras seront admises au tribunal car les deux camps, ainsi que le juge, peuvent exiger que l’audience ne soit pas filmée. A priori, Dominique Strauss-Kahn ne devrait pas prendre la parole ce lundi, comme lui auront conseillé ses avocats.
Source: Rfi
C’est une gigantesque bataille judiciaire qui va débuter ce lundi 6 juin autour de 9h30 locales (13h30 TU) lorsque Dominique Strauss-Kahn et ses avocats vont se présenter devant le juge Michael Obus, au 13e étage du tribunal de Manhattan, à New York. Pour la première fois depuis l’arrestation de l’ancien directeur du Fonds monétaire international le 14 mai à l’aéroport JFK, l’accusation et la défense vont présenter les éléments de preuve dont ils disposent à l’occasion de cette première audience préalable appelée « arraignment » en droit américain. Nafissatou Diallo, la plaignante de 32 ans dont on n’a pas encore vu le visage, ne sera pas présente.
La bataille judiciaire aura également des airs de partie de poker car les deux camps ne sont pas tenus de divulguer tous les éléments dont ils disposent, à ce stade de la procédure. Grâce aux importants moyens financiers et humains déployés de chaque côté, l’accusation et la défense vont se livrer un combat sans merci où tous les coups seront permis. De part et d’autre, chacun a mis ces deux dernières semaines à profit pour approfondir ses enquêtes, compléter ses équipes et mettre sur pied sa stratégie.
Déterminé, pour des raisons multiples, à faire incarcérer DSK, le procureur Cyrus Vance Jr – représenté lundi par son adjoint John McDonnell – va user de tout le poids de l’appareil judicaire du comté de New York pour parvenir à ses fins. Il vient d’ailleurs de s’attacher les services de deux expertes en criminologie sexuelle, Joan Illuzi-Orbon et Ann Prunty, toutes deux réputées pour ne rien lâcher dans ce type d’affaire. Traces d’ADN provenant de l’accusé, vidéos fournies par l’hôtel, multiples témoignages à charge recueillis sur place après les faits présumés, le procureur ne part pas sans munitions face à son illustre prévenu.
Un procès sous six mois
De son côté, Benjamin Brafman, l’avocat principal de DSK avec William Taylor, mettra tout en œuvre pour discréditer la plaignante, notamment en fouillant dans son passé. Il a déjà dépêché un bataillon de détectives aux quatre coins de New York et jusqu’en Guinée, pays d’origine de l’accusatrice, pour réunir des éléments susceptibles de la décrédibiliser aux yeux des douze jurés s’il y a un procès. Dans la loi américaine, il suffirait en effet qu’un seul des jurés en question émette des « doutes raisonnables » quant à la véracité du récit de la plaignante pour que DSK soit acquitté. Mais nous n’en sommes pas encore là.
DSK le 25 mai lors de l'une de ses rares sorties depuis son assignation à résidence.
Libéré contre une caution d’un million de dollars le 19 mai, et assigné à résidence sous haute surveillance à Manhattan, Dominique Strauss-Kahn devrait plaider non coupable ; c’est du moins ce qu’a affirmé Benjamin Brafman à plusieurs médias la semaine dernière. Cette ligne de défense peut toutefois changer à n’importe quel moment de la procédure, sachant que les deux camps continueront de s’expliquer devant le juge jusqu’au procès. Celui-ci aura lieu si DSK continue jusqu’au bout à plaider non coupable (v. infographie). Il pourrait également se dérouler dans le cas où la défense changerait de stratégie et qu’aucun accord satisfaisant n’était pas trouvé entre les deux parties sur une peine minorée, un scénario possible mais peu probable.
Jusqu'à 74 ans de prison
Ce lundi, Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, se verra lire par le juge Obus les sept chefs d’accusation dont il est accusé par la femme de chambre de l’hôtel Sofitel. Cumulés, ils pourraient lui valoir jusqu’à 74 années de prison ; cinq au minimum, d’après plusieurs experts, si seulement les faits mineurs étaient retenus contre lui.
Après avoir écouté les deux parties, le juge devrait fixer un calendrier avec une date limite pour la présentation des preuves et aussi la date d’ouverture du procès qui devrait débuter dans les six prochains mois.
On ne sait pas encore si les caméras seront admises au tribunal car les deux camps, ainsi que le juge, peuvent exiger que l’audience ne soit pas filmée. A priori, Dominique Strauss-Kahn ne devrait pas prendre la parole ce lundi, comme lui auront conseillé ses avocats.
Source: Rfi