Macky Sall avait quitté le Pds suite à la volonté du président Abdoulaye Wade de ramener le mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq ans à un an renouvelable. Pensez-vous qu’il faut rétablir le quinquennat ?
Yéro Deh : Une bonne démocratie suppose des institutions stables. Pour moi, le président de l’Assemblée nationale est élu pour cinq ans. Il a une mission à accomplir et il l’accomplit comme le président de la République.
Vous savez, les institutions instables produisent de nombreux effets pervers. Je me rappelle encore du texte qui allait faire de Mbaye Jacques Diop, président du CRAES (Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales, devenu avec Ousmane Masseck Ndiaye, Conseil économique et social, Ndlr). Je crois que nous avions fait trois réunions en Conseil des ministres sur la question. A chaque fois, la même question revenait. Faut-il le mettre pour un an, deux ans ou cinq ans ?
C’est peut-être que les gens n’avaient pas confiance en lui. Ou peut-être qu’ils pensaient qu’il fallait le mettre pendant une période transitoire. Mais qu’est ce qui va se passer ? Ce qui va se passer, c’est que celui qui va diriger l’institution, ne va pas se croire crédible. Or, sans une situation pérenne l’institution ne fonctionne pas normalement.
Avec l’Assemblée nationale, il faut juste aller demander aux députés, celui qu’ils veulent choisir pour être le président pour accomplir la mission. C’est tout !
La Ligue démocratique faisait partie de la coalition qui avait porté Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000. En 2012, elle est de celle qui a porté Macky Sall au pouvoir. Etes-vous des faiseurs de roi ?
(Eclats de rire). Ce sont les électeurs qui font les rois. Ce n’est pas nous de la LD. Disons que nous participons à des coalitions qui ont la chance soit de gagner soit de bien se positionner.
C’est parce que nous analysons très bien les situations politiques et nous voyons dans quel sens doit évoluer la société sénégalaise. Et nous allons dans ce sens là.
Votre compagnonnage avec Wade avait fait long feu. Aujourd’hui qu’attendez vous de Macky Sall ?
Ce que nous attendons de Macky Sall, c’est ce que nous attendions d’Abdoulaye Wade. Nous attendons à ce que la société sénégalaise soit plus démocratique et plus prospère et que les Sénégalais puissent en profiter. C’est ce que nous attendions de Wade. Nous avions en son temps dit, ce que nous pensions être le bon chemin. Wade ne nous a pas suivis.
Aujourd’hui, nous sommes avec Macky Sall. Nous ne nous priverons pas de lui dire, ce que nous pensons. Nous ne disons pas que nous avons nécessairement raison. Mais, nous savons que nous connaissons très bien la société sénégalaise. Nous sommes en mesure d’analyser les sociétés et d’indiquer des pistes de travail qui sont acceptables, recevables. Après les élections législatives nous allons analyser la situation et nous dirons ce que nous pensons être le bon chemin. S’il (Macky Sall, Ndlr) nous suit ce sera très bien. S’il ne nous suit pas, eh bien, nous en prendrons acte.
La région de Matam est une des plus pauvres du Sénégal. De Matam à Ballel, par exemple, il n’y a que deux villages qui bénéficient de l’électricité. Il y a aussi le problème de l’enclavement. Que comptez-vous faire pour changer le visage de la région ?
Déjà, lors du premier tour de l’élection présidentielle, j’avais dit au président Moustapha Niasse que nous avions des problèmes, non seulement d’infrastructures, mais aussi d’électrification. Je lui avais aussi dit que nous avions des problèmes par rapport à l’agriculture, à l’élevage. J’avais même soulevé des questions d’ordre sociétal.
J’avais clairement dit au président Moustapha Niasse qu’il fallait nécessairement goudronner la bretelle Ballel-Matam, procéder à l’électrification des villages qui sont sur cet axe.
Si l’occasion, m’est aussi donnée d’échanger avec le président Macky Sall, je lui dirais la même chose. Parce que les infrastructures sont très importantes ici. D’autant plus que c’est une zone qui est potentiellement très importante.
Il y a les terres du walo, l’eau du fleuve et la disponibilité des gens. Ça se voit. Les populations sont décidées à retourner à la terre. C’est une zone riche. Elle attend juste que les forces vives de la localité, appuyées par l’Etat, mettent en valeur la terre.
Les cadres et hommes politiques de la région sont aujourd’hui bousculés par les émigrés qui, en plus de leur pouvoir économique lorgnent du côté du pouvoir politique. Ne nourrissez-vous pas de crainte par rapport à la cote dont ils bénéficient ?
Le Fouta est une zone d’émigration. Dans la première phase, quand les gens revenaient, ils achetaient des tissus et ils les distribuaient aux parents. Dans la deuxième phase, ils ont construit leurs maisons, des écoles, des postes de santé, des forages des infrastructures de base, etc.
Aujourd’hui, ce que nous attendons des migrants, c’est justement qu’ils investissent dans la pêche, dans l’élevage, dans l’agriculture. Et surtout dans la transformation des produits agricoles.
C’est cette troisième phase là, qui est la plus importante. C’est en cela que l’arrivée des migrants dans la politique, qui sont conscients de peser économiquement et qui veulent peser politiquement, devient important. C’est une mutation qui doit se faire. Je crois d’ailleurs, c’est pour cette raison que les migrants se sont beaucoup investis dans le champ politique.
Nous sommes dans une phase de développement. Il faut juste penser à une méthode qualitative différente.
Yéro Deh : Une bonne démocratie suppose des institutions stables. Pour moi, le président de l’Assemblée nationale est élu pour cinq ans. Il a une mission à accomplir et il l’accomplit comme le président de la République.
Vous savez, les institutions instables produisent de nombreux effets pervers. Je me rappelle encore du texte qui allait faire de Mbaye Jacques Diop, président du CRAES (Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales, devenu avec Ousmane Masseck Ndiaye, Conseil économique et social, Ndlr). Je crois que nous avions fait trois réunions en Conseil des ministres sur la question. A chaque fois, la même question revenait. Faut-il le mettre pour un an, deux ans ou cinq ans ?
C’est peut-être que les gens n’avaient pas confiance en lui. Ou peut-être qu’ils pensaient qu’il fallait le mettre pendant une période transitoire. Mais qu’est ce qui va se passer ? Ce qui va se passer, c’est que celui qui va diriger l’institution, ne va pas se croire crédible. Or, sans une situation pérenne l’institution ne fonctionne pas normalement.
Avec l’Assemblée nationale, il faut juste aller demander aux députés, celui qu’ils veulent choisir pour être le président pour accomplir la mission. C’est tout !
La Ligue démocratique faisait partie de la coalition qui avait porté Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000. En 2012, elle est de celle qui a porté Macky Sall au pouvoir. Etes-vous des faiseurs de roi ?
(Eclats de rire). Ce sont les électeurs qui font les rois. Ce n’est pas nous de la LD. Disons que nous participons à des coalitions qui ont la chance soit de gagner soit de bien se positionner.
C’est parce que nous analysons très bien les situations politiques et nous voyons dans quel sens doit évoluer la société sénégalaise. Et nous allons dans ce sens là.
Votre compagnonnage avec Wade avait fait long feu. Aujourd’hui qu’attendez vous de Macky Sall ?
Ce que nous attendons de Macky Sall, c’est ce que nous attendions d’Abdoulaye Wade. Nous attendons à ce que la société sénégalaise soit plus démocratique et plus prospère et que les Sénégalais puissent en profiter. C’est ce que nous attendions de Wade. Nous avions en son temps dit, ce que nous pensions être le bon chemin. Wade ne nous a pas suivis.
Aujourd’hui, nous sommes avec Macky Sall. Nous ne nous priverons pas de lui dire, ce que nous pensons. Nous ne disons pas que nous avons nécessairement raison. Mais, nous savons que nous connaissons très bien la société sénégalaise. Nous sommes en mesure d’analyser les sociétés et d’indiquer des pistes de travail qui sont acceptables, recevables. Après les élections législatives nous allons analyser la situation et nous dirons ce que nous pensons être le bon chemin. S’il (Macky Sall, Ndlr) nous suit ce sera très bien. S’il ne nous suit pas, eh bien, nous en prendrons acte.
La région de Matam est une des plus pauvres du Sénégal. De Matam à Ballel, par exemple, il n’y a que deux villages qui bénéficient de l’électricité. Il y a aussi le problème de l’enclavement. Que comptez-vous faire pour changer le visage de la région ?
Déjà, lors du premier tour de l’élection présidentielle, j’avais dit au président Moustapha Niasse que nous avions des problèmes, non seulement d’infrastructures, mais aussi d’électrification. Je lui avais aussi dit que nous avions des problèmes par rapport à l’agriculture, à l’élevage. J’avais même soulevé des questions d’ordre sociétal.
J’avais clairement dit au président Moustapha Niasse qu’il fallait nécessairement goudronner la bretelle Ballel-Matam, procéder à l’électrification des villages qui sont sur cet axe.
Si l’occasion, m’est aussi donnée d’échanger avec le président Macky Sall, je lui dirais la même chose. Parce que les infrastructures sont très importantes ici. D’autant plus que c’est une zone qui est potentiellement très importante.
Il y a les terres du walo, l’eau du fleuve et la disponibilité des gens. Ça se voit. Les populations sont décidées à retourner à la terre. C’est une zone riche. Elle attend juste que les forces vives de la localité, appuyées par l’Etat, mettent en valeur la terre.
Les cadres et hommes politiques de la région sont aujourd’hui bousculés par les émigrés qui, en plus de leur pouvoir économique lorgnent du côté du pouvoir politique. Ne nourrissez-vous pas de crainte par rapport à la cote dont ils bénéficient ?
Le Fouta est une zone d’émigration. Dans la première phase, quand les gens revenaient, ils achetaient des tissus et ils les distribuaient aux parents. Dans la deuxième phase, ils ont construit leurs maisons, des écoles, des postes de santé, des forages des infrastructures de base, etc.
Aujourd’hui, ce que nous attendons des migrants, c’est justement qu’ils investissent dans la pêche, dans l’élevage, dans l’agriculture. Et surtout dans la transformation des produits agricoles.
C’est cette troisième phase là, qui est la plus importante. C’est en cela que l’arrivée des migrants dans la politique, qui sont conscients de peser économiquement et qui veulent peser politiquement, devient important. C’est une mutation qui doit se faire. Je crois d’ailleurs, c’est pour cette raison que les migrants se sont beaucoup investis dans le champ politique.
Nous sommes dans une phase de développement. Il faut juste penser à une méthode qualitative différente.