Présidence de l’UA : les arguments des deux camps

Le 14e sommet de l'Union africaine s'ouvre le 31 janvier à Addis Abeba, en Ethiopie, et à l'heure qu'il est on ne sait toujours pas qui présidera aux destinées de l'UA dans les 12 mois qui viennent. Dans les couloirs du centre de conférences d'Addis Abeba, la bataille fait rage entre la Libye et le Malawi.



Mouammar Kadhafi (D), chef de l'Etat libyen et président en exercice de l'Union africaine.
A priori, la Libye a des arguments pour continuer à diriger l’Union africaine. Depuis un an Mouammar Kadhafi préside avec beaucoup d’énergie, il a une vision, les Etats-Unis d’Afrique, et il a des moyens, les pétrodollars.

Mais le Malawi a pour lui un argument aussi fort, sinon plus. C’est la charte de l’Union africaine qui stipule que tous les ans la présidence de l’UA doit tourner. L’an dernier, elle était réservée à un pays d’Afrique du Nord, - ce fut la Libye -, cette année elle doit revenir à un Etat d’Afrique australe, et c’est justement le petit Malawi qui est a été choisi par ses voisins.

Dans ce bras de fer, la Libye compte sur ses amis de la Cen-Sad (la Communauté des Etats sahélo-sahariens), notamment en Afrique de l’Ouest. Mais le Malawi est soutenu par toute l’Afrique australe et toute l’Afrique de l’Est. Le Congo Kinshasa vote aussi pour le Malawi et le dit ouvertement.

En privé, beaucoup de délégués africains confient qu’ils ne comprennent pas pourquoi le colonel Kadhafi s’obstine à vouloir rester à la présidence de l’UA en dépit de la charte. Mais toute la question est de savoir si demain quand il faudra prendre position publiquement, ces mêmes délégués auront le courage de dire non au guide libyen.

Rfi

Samedi 30 Janvier 2010 11:06


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