Lundi, la Commission électorale indépendante (Inec) a commencé à donner des chiffres. Pour le moment, c’est encore insuffisant pour avoir une idée très claire sur un candidat ou bien un parti qui se distingue des autres. Chaque représentant de la Commission électorale de chaque Etat déclare publiquement les résultats engrangés pour les sénatoriales, les législatives et la présidentielle. D'un ton distinct et solennel, ces délégués viennent tour à tour rapporter les détails du scrutin dans leur zone.
Et les premières tendances indiquent que la coalition du Congrès progressiste (APC) de l’opposition conduite par Muhammadu Buhari, maintient ses assises dans le nord du pays. Buhari est originaire de l’Etat de Katsina, où sa formation est loin devant les autres partis, avec plus d’1,3 million de voix. L'APC remporte la majorité des suffrages dans l’Adamawa, les Etats de Kano, de Kaduna et de Jigawa. Pour le reste du pays, cette formation domine dans six autres Etats.
De son côté, Goodluck Jonathan et son parti le PDP (Parti démocratique populaire), sont majoritaires dans sept Etats. Il s’agit notamment d’Ekiti, d’Abia, d’Anamba, de Nasarawa ou encore d’Enugu (dans le Sud) où le PDP obtient 14 157 voix.
Mais alors que les résultats officiels sont progressivement annoncés, des foyers de contestation se confirment. C’est le cas dans l’Etat de Rivers, où des violences ont éclaté le jour du vote. Là-bas, des responsables de l’opposition dénoncent des fraudes massives et demandent l’annulation des scrutins. Le couvre-feu a d'ailleurs été imposé pour des raisons de sécurité, lundi soir.
Les observateurs satisfaits
Bien loin d’Abuja, en marge des négociations sur le programme nucléaire iranien à Lausanne, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a exprimé de vives inquiétudes quant à des indications d’une possible manipulation lors de ce scrutin.
A l'instar de l'Union africaine, la Commission électorale s'est dite satisfaite du scrutin et a repoussé les craintes « d'interférences politiques » formulées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. L'Union africaine a par ailleurs appelé à recourir « aux moyens légaux existants » au cas où il y aurait contestation des résultats.
De son côté, Chrys Fomunyoh, observateur du National democratic institut (NDI) au Nigeria, se dit satisfait du déroulement du scrutin et estime que les résultats devraient être publiés assez rapidement. « Je crois que c’est dans l’intérêt du Nigeria que les résultats soient connus assez rapidement pour ne pas créer une psychose ; pour ne pas laisser prospérer des rumeurs comme quoi un parti politique ou un autre soit en train de vouloir influencer les résultats qui seront annoncés par la Commission électorale », a-t-il déclaré.