"Les gens sont tellement attachés à Macky que quand vous mettez des affiches, ils les détachent et les amènent chez eux", affirme Sémou Diouf, conseiller municipal et proche collaborateur de Macky Sall.
"La victoire est certaine, et elle sera claire et limpide. Le 25 mars, nous ferons plus que le 26 février", au premier tour de la présidentielle remporté dans la commune par Sall avec près de 75% des voix, cinq fois plus Wade, arrivé deuxième, assène-t-il.
Au niveau national, Wade a obtenu 34,81%, Sall, son ex-Premier ministre, 26,58%.
En prévision du second tour, Cheikh Oumar Kâne, commerçant, demande "plus de sécurité dans les bureaux de vote pour que la victoire de Macky, qui ne fait l'objet d'aucun doute, soit d'autant plus claire".
Abdou Diop, tailleur de 30 ans, dit soutenir Sall "non parce qu'il est fils de Fatick mais parce que comme maire, il rassure avec les nombreux chantiers" ouverts dans cette capitale régionale de quelque 30.000 habitants dont les principales activités sont le commerce, l'agriculture et l'exploitation du sel provenant du Sine, affluent du fleuve Saloum.
Diop fait référence à un programme spécial d'un coût de plus de 12 milliards FCFA (plus de 18 millions d'euros) initié dans cette commune rurale en vue de la fête de l'indépendance en 2005.
Il comprend des routes, des édifices administratifs, des éclairages publics, des travaux d'assainissement, un nouvel aéroport situé à la périphérie de la ville et dont seulement le mur de clôture, presque entièrement affaissé, a été construit.
Ville en chantier
Macky Sall, ingénieur-géologue de 50 ans, natif de Fatick, en est redevenu le maire en 2009, après avoir dirigé la municipalité de 2002 à 2008.
Il avait alors démissionné de tous ses mandats obtenus avec le Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) à la suite d'une brouille avec le président Wade, puis créé son propre parti, l'Alliance pour la République (APR).
"Il faut demander à Macky Sall pourquoi ces chantiers n'ont pas encore été livrés. L'Etat avait mis suffisamment d'argent", indique Mame Mbacké Ndiaye, une responsable locale du PDS.
Ces travaux en cours donnent à Fatick l'image d'un chantier, dans cette ville aux larges voies sablonneuses dont les principaux moyens de transports sont les motos, les calèches et les taxis usagers.
Chez les Sall, une maison blanche à étage sans luxe particulier, aucun protocole pour entrer. "C'est une famille qui a toujours été digne même dans la pauvreté", témoigne une habitante qui dit avoir connu les parents décédés du chef de l'APR, un gardien et une vendeuse de cacahuètes.
"Qu'a-t-il fait à Fatick comme maire? Tout ce qu'il y a dans cette ville a été initié par Wade" avec le programme spécial de 2005, estime un gardien d'établissement public. "Ces chantiers sont bloqués depuis que Macky Sall a eu des problèmes avec Wade", rétorque Sémou Diouf.
Pour Mame Mbacké Ndiaye, "l'image de Macky s'est bonifiée grâce aux réalisations de l'Etat dans la commune. Les populations les lui attribuent toutes alors que c'est Wade qui en a eu l'initiative".
Elle tranche: "en tant que maire, le bilan de Macky Sall est négatif. A part des toilettes au marché central et une morgue, il n'a fait aucune réalisation".
Source: StarAfrica.com