Présidentielle au Sénégal : la candidature de Wade confirmée, celle de Youssou N’Dour annulée

C'est définitif, le Conseil constitutionnel sénégalais confirme la candidature d’Abdoulaye Wade à la présidentielle. Les opposants Macky Sall, Idrissa Seck et Cheikh Tidiane Gadio, -dont l'invalidation des candidatures avait été demandée par le camp Wade-, pourront y participer aussi. En revanche, le dossier du chanteur Youssou Ndour a de nouveau été rejeté. Le chanteur ne pourra donc pas se présenter à la magistrature suprême en février prochain. Au total, 14 candidats sont en lice, parmi lesquels Ousmane Tanor Dieng et Moustafa Niasse.



Le principal point sur lequel cette décision était attendue c’était la constitutionnalité de la candidature d’Abdoulaye Wade, le président sortant. Le Conseil confirme aujourd’hui qu’il juge cette candidature recevable et il tranche le débat qui avait été posé autour des articles 27 et 104 de la Constitution. Il affirme que la première élection d’Abdoulaye Wade en 2000 s’est faite sous l’empire de la Constitution de 1963 et que donc ce mandat ne peut être comptabilisé comme l’un des deux mandats autorisés par la Constitution de 2001.

Dans ce débat, certains constitutionnalistes avaient rappelé une déclaration de Wade en 2007, disant qu’il avait limité le nombre de mandats et qu’il ne pouvait pas se représenter. Pour le Conseil constitutionnel, cette opinion ne peut valoir règle de droit dès lors qu’elle ne s’est pas traduite par un acte législatif ou règlementaire.

Concernant le recours de Youssou N’Dour, il est rejeté. Le chanteur ne pourra donc pas briguer les suffrages des électeurs sénégalais.

Et puis, le Conseil constitutionnel a également rejeté le recours déposé par Abdoulaye Wade contre Macky Sall, Idrissa Seck et Cheikh Tidiane Gadio. Il a estimé que la violation de la législation fiscale alléguée n’était pas établie. La requête ne peut donc prospérer.

A 85 ans, le président Wade va donc se présenter pour la troisième fois. Amadou Sall, son porte-parole de campagne s'en félicite.

Par ailleurs, l'opposition reste mobilisée. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées hier soir devant le commissariat central de Dakar, pour réclamer la libération d'Alioune Tine. Le coordinateur du mouvement d'opposition M23 et secrétaire général de la Raddho, Rencontre africaine de défense des droits de l'homme, a été arrêté samedi avec des dizaines d'autres militants. Il était toujours interrogé cette nuit sur son rôle éventuel dans les violences qui avaient suivi l'annonce de la liste des candidats, vendredi dernier. Un policier avait trouvé la mort.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Lundi 30 Janvier 2012 08:31


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