Le ministre argentin de l'Économie face à un ultralibéral antisystème qui veut "tronçonner" l'État. Sergio Massa et Javier Milei sont arrivés en tête, dimanche 22 octobre, du premier tour de la présidentielle argentine, selon des résultats officiels partiels. Ils disputeront le second tour le 19 novembre, en vue d'une investiture le 10 décembre.
Sergio Massa, 51 ans, candidat du bloc gouvernemental de centre-gauche, a surmonté le handicap d'une inflation record en arrivant en tête avec 36,6 % des voix, devant Javier Milei, 53 ans, à 30 %, qui confirme sa percée depuis son irruption sur la scène politique il y a deux ans, selon les chiffres communiqués par l'Autorité électorale, avec 97 % des votes décomptés.
La candidate de l'alliance d'opposition (centre-droit) Patricia Bullrich, une ex-ministre de la Sécurité et protégée de l'ancien président libéral Mauricio Macri (2015-2019), est distancée, avec 23,8 % des voix.
Le taux de participation est estimé à 74 % en Argentine.
Une population aux abois Les Argentins ont voté dans un climat d'incertitude et d'inquiétude, comme rarement depuis le retour de la démocratie il y a 40 ans, sur fond d'endettement chronique et d'un taux d'inflation qui compte désormais parmi les plus élevés au monde.
Autour des bureaux de vote, les mots de "ras-le-bol", "anxiété", "pas de formule magique" revenaient chez les électeurs approchés par l'Agence France-Presse (AFP), traduisant une atmosphère partagée entre désir de changement et peur d'un "saut dans le vide".
"On a besoin d'un changement. Ce pays est un désastre, vraiment. Entre la pauvreté, l'inflation, les gens ne vont pas bien", se désolait Gabriela Paperini, 57 ans, près d'un bureau de vote du quartier de Palermo. Déception au QG de Javier Milei Les sondages, qui par le passé avaient sous-estimé l'ascension de Javier Milei, l'avaient placé en tête des intentions de vote ces dernières semaines, devançant Sergio Massa.
"Nous sommes préparés à faire le meilleur gouvernement de l'histoire", a lancé Javier Milei au moment de voter. Il a suivi depuis un fil rouge "dégagiste" contre la "caste parasite", composée selon lui des péronistes (centre-gauche) et libéraux qui alternent au pouvoir depuis vingt ans. "Qu'ils s'en aillent tous, qu'il n'en reste plus un !", a-t-il lancé.
À son QG de campagne dimanche soir, la déception était manifeste, après l'espoir suscité par les sondages depuis deux mois. "Mais je suis sûr qu'on va retourner ça. Beaucoup de voix qui n'ont pas porté sur lui reviendront au second tour", déclarait Nahuel Pasquale, 27 ans, en référence à des électeurs de Patricia Bullrich.
Dimanche soir, Javier Milei a salué "la meilleure élection de l'histoire du libéralisme", un "jour historique car deux tiers [des Argentins] ont voté pour un changement", en référence à ses électeurs et ceux de Patricia Bullrich. Et il a tendu la main à la candidate battue, pour que "tous ceux qui veulent ce changement travaillent ensemble pour récupérer notre pays".
Sergio Massa, un centriste qui s'était déjà présenté à la présidentielle en 2015 contre ses alliés péronistes d'aujourd'hui, a pris soin en campagne de se distancer de l'exécutif – ni le président Alberto Fernandez ni l'ex-cheffe de l'État Cristina Kirchner ne sont apparus à ses côtés.
Il a tenté de convaincre que "le pire de la crise" est passé, grâce à un prochain boom des exportations et la fin d'une sécheresse historique en 2022-23 – la pire en 100 ans – qui a privé l'Argentine, géant agro-exportateur, de 20 milliards de dollars de recettes.
Ces derniers mois, il a surtout multiplié les largesses budgétaires : réduction du nombre de personnes imposables, subventions, exemptions de TVA pour amortir le choc de l'inflation. "Irresponsabilité électoraliste", ont hurlé ses adversaires, alors que l'Argentine peine a rembourser au FMI un prêt de 44 milliards de dollars.
Dimanche soir, Sergio Massa a promis, s'il est élu, de convoquer un "gouvernement d'unité nationale", qui serait une première dans l'Argentine démocratique. Il a lancé un appel aux radicaux, l'aile modérée de l'alliance d'opposition, "à tous ceux qui partagent nos valeurs démocratiques".
Sergio Massa, 51 ans, candidat du bloc gouvernemental de centre-gauche, a surmonté le handicap d'une inflation record en arrivant en tête avec 36,6 % des voix, devant Javier Milei, 53 ans, à 30 %, qui confirme sa percée depuis son irruption sur la scène politique il y a deux ans, selon les chiffres communiqués par l'Autorité électorale, avec 97 % des votes décomptés.
La candidate de l'alliance d'opposition (centre-droit) Patricia Bullrich, une ex-ministre de la Sécurité et protégée de l'ancien président libéral Mauricio Macri (2015-2019), est distancée, avec 23,8 % des voix.
Le taux de participation est estimé à 74 % en Argentine.
Une population aux abois Les Argentins ont voté dans un climat d'incertitude et d'inquiétude, comme rarement depuis le retour de la démocratie il y a 40 ans, sur fond d'endettement chronique et d'un taux d'inflation qui compte désormais parmi les plus élevés au monde.
Autour des bureaux de vote, les mots de "ras-le-bol", "anxiété", "pas de formule magique" revenaient chez les électeurs approchés par l'Agence France-Presse (AFP), traduisant une atmosphère partagée entre désir de changement et peur d'un "saut dans le vide".
"On a besoin d'un changement. Ce pays est un désastre, vraiment. Entre la pauvreté, l'inflation, les gens ne vont pas bien", se désolait Gabriela Paperini, 57 ans, près d'un bureau de vote du quartier de Palermo. Déception au QG de Javier Milei Les sondages, qui par le passé avaient sous-estimé l'ascension de Javier Milei, l'avaient placé en tête des intentions de vote ces dernières semaines, devançant Sergio Massa.
"Nous sommes préparés à faire le meilleur gouvernement de l'histoire", a lancé Javier Milei au moment de voter. Il a suivi depuis un fil rouge "dégagiste" contre la "caste parasite", composée selon lui des péronistes (centre-gauche) et libéraux qui alternent au pouvoir depuis vingt ans. "Qu'ils s'en aillent tous, qu'il n'en reste plus un !", a-t-il lancé.
À son QG de campagne dimanche soir, la déception était manifeste, après l'espoir suscité par les sondages depuis deux mois. "Mais je suis sûr qu'on va retourner ça. Beaucoup de voix qui n'ont pas porté sur lui reviendront au second tour", déclarait Nahuel Pasquale, 27 ans, en référence à des électeurs de Patricia Bullrich.
Dimanche soir, Javier Milei a salué "la meilleure élection de l'histoire du libéralisme", un "jour historique car deux tiers [des Argentins] ont voté pour un changement", en référence à ses électeurs et ceux de Patricia Bullrich. Et il a tendu la main à la candidate battue, pour que "tous ceux qui veulent ce changement travaillent ensemble pour récupérer notre pays".
Sergio Massa, un centriste qui s'était déjà présenté à la présidentielle en 2015 contre ses alliés péronistes d'aujourd'hui, a pris soin en campagne de se distancer de l'exécutif – ni le président Alberto Fernandez ni l'ex-cheffe de l'État Cristina Kirchner ne sont apparus à ses côtés.
Il a tenté de convaincre que "le pire de la crise" est passé, grâce à un prochain boom des exportations et la fin d'une sécheresse historique en 2022-23 – la pire en 100 ans – qui a privé l'Argentine, géant agro-exportateur, de 20 milliards de dollars de recettes.
Ces derniers mois, il a surtout multiplié les largesses budgétaires : réduction du nombre de personnes imposables, subventions, exemptions de TVA pour amortir le choc de l'inflation. "Irresponsabilité électoraliste", ont hurlé ses adversaires, alors que l'Argentine peine a rembourser au FMI un prêt de 44 milliards de dollars.
Dimanche soir, Sergio Massa a promis, s'il est élu, de convoquer un "gouvernement d'unité nationale", qui serait une première dans l'Argentine démocratique. Il a lancé un appel aux radicaux, l'aile modérée de l'alliance d'opposition, "à tous ceux qui partagent nos valeurs démocratiques".