Présidentielle malgache: les deux candidats réaffirment leur victoire avant les résultats

La Commission électorale reçoit les procès verbaux et publie les résultats du second tour de la présidentielle au compte-goutte. Dimanche soir, les résultats de 3 500 bureaux de vote sur 20 000 ont été délivrés. Mais les deux candidats s’estiment tous les deux vainqueurs, avec entre 60 à 65% des voix. Une situation qui fait réagir diversement les observateurs internationaux.



Un bureau de vote d'Antananarivo, le vendredi 20 décembre 2013. REUTERS/Thomas Mukoya

La Commission électorale et les missions d’observation s’accordent et interpellent depuis la fin du vote, vendredi, les deux candidats pour qu’ils respectent - et surtout attendent - les résultats de l'élection présidentielle, comme les 22 millions de Malgaches.
 

Les missions d’observation ont appelé les candidats à utiliser les voies légales en cas de contestation. Celle de l’Union africaine, notamment, s’est adressée directement aux deux finalistes, par la voix de son dirigeant, Ibrahima Fall :

« Aux deux candidats, la mission recommande d’attendre les résultats dans le calme et la sérénité. Ensuite, d’honorer les engagements qu’ils ont pris de respecter la volonté du peuple malgache à travers la voie des urnes. »
 

Pour autant, rien n’y fait. Dimanche matin, à la sortie d'une conférence de la médiation de la SADC, Robinson Jean Louis a réaffirmé qu’il avait gagné, malgré les fraudes que son camp dit avoir observées.

 

« Avec les candidats qui se sont ralliés à nous, on gagne largement, assure Robinson Jean Louis. On a constaté plusieurs irrégularités, plusieurs urnes ont été bourrées par des bulletins pré-cochés. Malgré tout cela, on gagne très largement. »

En fin de journée, toujours ce dimanche, son adversaire Hery Rajaonarimampianina a convié la presse internationale à son domicile dans le centre de la capitale. Tranquillement installé dans un fauteuil en cuir, il a revendiqué lui aussi la victoire, et a critiqué son adversaire sur les soupçons de fraudes.
 

Selon lui, les déclarations de l'autre camp reflètent en effet « le comportement ou les réactions de mauvais perdants ». Et d'ajouter : « J’ai gagné. Je parle de tendances, c’est vrai, ce n’est pas officiel, mais c’est sur la base de ces informations que je le dis : je n’ai pas de doute sur la victoire. »


 

Pour le Premier ministre malgache Jean Omer Beriziky, « les hauts responsables du pays devraient penser à jouer la carte de l’apaisement plutôt que de provoquer des troubles ». Mais l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur dans la crise malgache, n’est pas inquiet. Selon lui, les prétentions de victoire des deux candidats font partie du jeu.
 

« Dans tous les processus électoraux, on trouve des choses pareilles, rappelle-t-il. C’est peut-être une tentative pour donner le moral aux supporters. C’est comme dans un match de football, on fait des réclamations pendant le match parce qu’il y a un penalty, mais à la fin, ils vont accepter. »
 

L'Union européenne a déployé 123 observateurs à Madagascar pour suivre l'élection présidentielle. Maria Muniz de Urquiza, chef de cette mission d'observation, estime que le scrutin a été bien organisé, transparent et crédible jusqu'à maintenant.

Source : Rfi.fr
 


Dépêche

Lundi 23 Décembre 2013 09:56


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