Attraits à la barre du tribunal de Dakar, les prévenus ont d'emblée tous à l'unanimité niés les faits qui leurs sont reprochés. Mais cela n'aura duré qu'un bref instant. En effet, après les avoir tous aligné devant le prétoire, la présidente a procédé à un interrogatoire individuel.
Ce qui a fait réagir Alassane Thiandoum. Hésitant au début, il avoue à la salle son penchant sexuel. "Oui, j'accepte que suis un homosexuel. Mais on m'a pas surpris en plein ébats sexuels", lâche t-il avec son pantacours, noir blanc assorti d'un t-shirt qui camoufle son dessous débardeur multicolore efféminé.
Un habillement qui a attiré l'attention de la Procureure, qui lui a demandé d'enlever son tee-shirt blanc. Il s'est exécuté sans rechigner. Et c'est par là que la représente de ministère public a lancé: "il ne vous reste que des seins pour votre débardeur féminin".
La présidente de reprendre la parole à la Procureure pour rajouter une question : "comment vous pouvez dire que vous n'avez pas eu de relations sexuelles avec l'un d'entre eux comment expliquer qu'on vous trouve dans une chambre torse nue avec des hommes ?"
Le prévenu de répondre: "on était au nombre de 4 dans la chambre. On s'était déshabillé pour changer de tenue et c'est par la suite qu'on nous a pris à partie". Avant de souligner: "Matar Diaw m'a convié à un anniversaire et non à un mariage"
La juge de poursuivre son interrogatoire tout en lui signifiant que les preuves matérielles trouvées sur les lieux montrent clairement deux banderoles. L'un inscrit "Heureux Ménage" et l'autre "Happy Birthday".
Matar Diaw, tailleur de son état, né en 1996 et qui devait fêter son anniversaire prend la parole pour éclairer la lanterne de la salle. "A tous ce que j'ai invité au mariage nous partageons le même penchant sexuel. D'ailleurs nous avons des signes particuliers pour nous reconnaitre. Mais j'ai pas eu de relations avec d'aucuns entre eux", confie t-il, la tête baissée. La présidente du tribunal de revenir à la charge pour demander le pourquoi de la présence sur les lieux deux alliances et d'une chaine.
Diaw répond qu'il devait se marier avec le nommé Yahya Ndiaye qui est son copain. "Yahya est ma copine", lâche t-il fièrement, le regard visé sur son compagnon. Presque tous les prévenus, tailleurs de profession, sont venus assister à cet événement et tous les invités étaient des hommes.
Abdoulaye Hann, quant à lui déclare à la salle: "c'est par le biais de mon frère que je suis invité à cet anniversaire. Mon frère m'a dit c'est Matar son tailleur. Une fois arrivé j'ai trouvé l'affaire un peu bizarre parce que tous les invités étaient des hommes. Mais je me suis dit c'est leur problème. Et c'est par-là que la police a débarqué. Au début, je croyais même que c'était des agresseurs. Parce-que l'un d'eux m'a insulté avant de me traiter d'homosexuel"
Au tour de Mamadou Diéye, seul homme marié de la bande et père d'une fille, de dire ses vérités à la juge: "Matar Diaw est mon tailleur et celui également de ma femme et de ma fille". Et quant la procureure s'intéresse à sa présence sur les lieux et pourquoi il était torse nu au moment de son interpellation. Il se défend: "j'ai juste enlevé mon Jellaba pour faire mes ablutions. Parce que je devais prier. J'avais même prévu d'amener ma fille et ma femme. Donc si je savais que Matar était un homo j'allais pas penser à amener ma famille"
L'appartement a été loué pour dahira et nous avons tous des "copines"
Quand la présidente a voulu savoir comment Matar Diaw a pu obtenir un appartement à Sacré-Cœur, l'intéressé de répondre qu'il a eu par le biais de son ami Omar Cisse. Ce dernier qui devant les enquêteurs a mentionné que Matar Diaw lui a dit que c'était pour un dahira.
Tous sont accusés d' acte contre-nature, les 20 prévenus ont tous dit à la présidente qu'ils ont des copines (filles). Tout en avouant à la présidente du tribunal qu'ils ont également des petits-copains et qu'ils sont des homosexuels. Et c'est le cas de Lamine Faye Thiaw qui avoue avoir eu des relations sexuelles à deux reprise avec l'un deux.
Le ministère public requiert deux ans de prison ferme
La main de la représente du Ministère public n'a pas tremblé quand il s'est agit de réprimer les "actes contre nature". Estimant que toutes les preuves matérielles ( lubrifiants, tests de VIH, banderole heureux ménage, rouge à lèvre, préservatifs) trouvées les lieux, sont contre les prévenus. "Au vu de l'article 319 du Code pénal sénégalais, je requiers une peine d'emprisonnement de 2 ans d'emprisonnement ferme", a déclaré la Procureure.
Que dit la loi sur "l’homosexualité" au Sénégal ?
L’homosexualité est punie au Sénégal aux termes de l’article 319 du code pénal sénégalais, alinéa 3, issu de la loi no 66-16 du 12 février 1966 : « Sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé ».
Au point 15 de son 5e rapport en 2019, l’Organisation des Nations Unies a demandé au Sénégal de procéder à la légalisation de l’homosexualité. Ce qui n'est toujours pas le cas.
Ce qui a fait réagir Alassane Thiandoum. Hésitant au début, il avoue à la salle son penchant sexuel. "Oui, j'accepte que suis un homosexuel. Mais on m'a pas surpris en plein ébats sexuels", lâche t-il avec son pantacours, noir blanc assorti d'un t-shirt qui camoufle son dessous débardeur multicolore efféminé.
Un habillement qui a attiré l'attention de la Procureure, qui lui a demandé d'enlever son tee-shirt blanc. Il s'est exécuté sans rechigner. Et c'est par là que la représente de ministère public a lancé: "il ne vous reste que des seins pour votre débardeur féminin".
La présidente de reprendre la parole à la Procureure pour rajouter une question : "comment vous pouvez dire que vous n'avez pas eu de relations sexuelles avec l'un d'entre eux comment expliquer qu'on vous trouve dans une chambre torse nue avec des hommes ?"
Le prévenu de répondre: "on était au nombre de 4 dans la chambre. On s'était déshabillé pour changer de tenue et c'est par la suite qu'on nous a pris à partie". Avant de souligner: "Matar Diaw m'a convié à un anniversaire et non à un mariage"
La juge de poursuivre son interrogatoire tout en lui signifiant que les preuves matérielles trouvées sur les lieux montrent clairement deux banderoles. L'un inscrit "Heureux Ménage" et l'autre "Happy Birthday".
Matar Diaw, tailleur de son état, né en 1996 et qui devait fêter son anniversaire prend la parole pour éclairer la lanterne de la salle. "A tous ce que j'ai invité au mariage nous partageons le même penchant sexuel. D'ailleurs nous avons des signes particuliers pour nous reconnaitre. Mais j'ai pas eu de relations avec d'aucuns entre eux", confie t-il, la tête baissée. La présidente du tribunal de revenir à la charge pour demander le pourquoi de la présence sur les lieux deux alliances et d'une chaine.
Diaw répond qu'il devait se marier avec le nommé Yahya Ndiaye qui est son copain. "Yahya est ma copine", lâche t-il fièrement, le regard visé sur son compagnon. Presque tous les prévenus, tailleurs de profession, sont venus assister à cet événement et tous les invités étaient des hommes.
Abdoulaye Hann, quant à lui déclare à la salle: "c'est par le biais de mon frère que je suis invité à cet anniversaire. Mon frère m'a dit c'est Matar son tailleur. Une fois arrivé j'ai trouvé l'affaire un peu bizarre parce que tous les invités étaient des hommes. Mais je me suis dit c'est leur problème. Et c'est par-là que la police a débarqué. Au début, je croyais même que c'était des agresseurs. Parce-que l'un d'eux m'a insulté avant de me traiter d'homosexuel"
Au tour de Mamadou Diéye, seul homme marié de la bande et père d'une fille, de dire ses vérités à la juge: "Matar Diaw est mon tailleur et celui également de ma femme et de ma fille". Et quant la procureure s'intéresse à sa présence sur les lieux et pourquoi il était torse nu au moment de son interpellation. Il se défend: "j'ai juste enlevé mon Jellaba pour faire mes ablutions. Parce que je devais prier. J'avais même prévu d'amener ma fille et ma femme. Donc si je savais que Matar était un homo j'allais pas penser à amener ma famille"
L'appartement a été loué pour dahira et nous avons tous des "copines"
Quand la présidente a voulu savoir comment Matar Diaw a pu obtenir un appartement à Sacré-Cœur, l'intéressé de répondre qu'il a eu par le biais de son ami Omar Cisse. Ce dernier qui devant les enquêteurs a mentionné que Matar Diaw lui a dit que c'était pour un dahira.
Tous sont accusés d' acte contre-nature, les 20 prévenus ont tous dit à la présidente qu'ils ont des copines (filles). Tout en avouant à la présidente du tribunal qu'ils ont également des petits-copains et qu'ils sont des homosexuels. Et c'est le cas de Lamine Faye Thiaw qui avoue avoir eu des relations sexuelles à deux reprise avec l'un deux.
Le ministère public requiert deux ans de prison ferme
La main de la représente du Ministère public n'a pas tremblé quand il s'est agit de réprimer les "actes contre nature". Estimant que toutes les preuves matérielles ( lubrifiants, tests de VIH, banderole heureux ménage, rouge à lèvre, préservatifs) trouvées les lieux, sont contre les prévenus. "Au vu de l'article 319 du Code pénal sénégalais, je requiers une peine d'emprisonnement de 2 ans d'emprisonnement ferme", a déclaré la Procureure.
Que dit la loi sur "l’homosexualité" au Sénégal ?
L’homosexualité est punie au Sénégal aux termes de l’article 319 du code pénal sénégalais, alinéa 3, issu de la loi no 66-16 du 12 février 1966 : « Sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé ».
Au point 15 de son 5e rapport en 2019, l’Organisation des Nations Unies a demandé au Sénégal de procéder à la légalisation de l’homosexualité. Ce qui n'est toujours pas le cas.