Les avocats des victimes et des organisations de défense des droits de l’homme n’aiment pas du tout entendre parler du financement du procès de Hissène Habré par le président Tchadien, Idriss Déby. Ils ont invité la presse et l’opinion à dépersonnaliser le bien public de celui des chefs d’Etat. “Pour l’argent, ce n’est pas celui de Déby. Il n’a rien fait. Il faut arrêter de personnaliser les choses. Ce sont les Etats qui contribuent. Il y a eu une table ronde des bailleurs. Le Sénégal, les USA, la France et d’autres Etats ont contribué”, a tenu à déclarer le président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’homme (LSDH), Assane Dioma Ndiaye lors de la conférence de presse des victimes de l’ancien président Tchadien tenue ce mercredi à Dakar. Pour lui, “il faut se féliciter que l’Etat du Tchad contribue. Le Sénégal devrait donner plus de deux milliards”. Et de supplier les journalistes: “de grâce qu’on ne nous parle plus de Déby a donné. Les générations futures doivent savoir que l’argent public n’est pas celui du président de la République”.
Les victimes ainsi que les avocats ont affirmé leur volonté pour une justice équitable. C’est dans pour cette raison qu’ils se disent préoccuper par le boycott annoncé par les avocats de Hissène Habré. “Le boycott nous préoccupe beaucoup parce que nous voulons un procès juste et équitable, un procès contradictoire pour que Habré puisse répondre des charges qui pèsent sur lui. Tous les dictateurs ont eu un tel réflexe. Sadam l’avait fait de même que Charles Taylor. Mais ils ont finalement parlé”, a-t-il déclaré.
Assane Dioma Ndiaye a essayé d’établir la responsabilité principale de Habré de tous les crimes commis. “La responsabilité pénale internationale, c’est le chef qui est au niveau le plus élevé. Elle est établie par le lien direct entre le crime et les ordres donnés par Habré. Cela devra être un procès symbole pour l’humanité. Notre plainte est dirigée contre Hissène Habré pour les faits entre 82 et 90”. Le président de la LSDH a, dans la foulée, estimé que “le procureur a été très clément contre Hissène Habré parce qu’il y a eu des épurations ethniques. Il devait être poursuivi pour crime de génocide”. Sur le cas de victime “créée de toute pièce” une accusation qui revient souvent dans cette affaire, il a confié: “on a souvent parlé de victime fictive, pour chacun nous avons des éléments objectifs. Nous avons des documents signés par la DDS, la police politique de Habré”.
S’agissant de la responsabilité de l’actuel président du Tchad dans les “crimes” de Habré, Me Jacqueline Moudeina a fait savoir que “dans toutes nos recherches, on n’a nullement trouvé Idriss Déby chef de la police. Il était chef d’Etat major. Ce n’est pas parce que nous voulons faire la part belle à Déby. On ne fait pas de la complaisance. Il appartient à la justice, aux juges de faire leur travail, de viser des personnes”.
Me Assane Dioma Ndiaye s’est chargé de démonter les arguments selon lesquels “les chambres africaines extraordinaires ne le sont que de nom parce que tous les juges qui y siègent sont sénégalais”. Selon lui, “selon la composition des chambres africaines, le tiers des juges qui devront juger Habré ne sera pas des sénégalais”. Et même pour ce qui est du parquet et de la commission d’instruction, a-t-il expliqué “du point de vue de leur fonction, ces juges ne sont pas des sénégalais parce que c’est l’Union Africaine qui les a nommé. Ce sont des chambres africaines au sein des juridictions sénégalaises”.
Me Jacqueline Moudeina, l’avocate Tchadienne a souligné que “contrairement à ce que veut faire croire ses avocats, Hissène Habré n’a jamais été jugé. Il a été inculpé en 2000 par le doyen des juges à Dakar. En 2005, il a été inculpé par le juge belge. Inculpé à 2 reprises mais il n’a jamais été jugé. Aujourd’hui c’est possible grâce à la persévérance et la ténacité des victimes”.
Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis 1990, l'année de sa chute du pouvoir. L'ancien président tchadien avait été arrêté dimanche 30 juin et placé en garde à vue à la demande du parquet du tribunal spécial. Après quarante-huit heures, il a été présenté à la commission d’instruction qui lui a notifié son inculpation et son placement sous mandat de dépôt. Après un bref passage à Rebeuss, Habré est transféré au Pavillon spécial de l’hopital Aristide Le Dantec.
Les victimes ainsi que les avocats ont affirmé leur volonté pour une justice équitable. C’est dans pour cette raison qu’ils se disent préoccuper par le boycott annoncé par les avocats de Hissène Habré. “Le boycott nous préoccupe beaucoup parce que nous voulons un procès juste et équitable, un procès contradictoire pour que Habré puisse répondre des charges qui pèsent sur lui. Tous les dictateurs ont eu un tel réflexe. Sadam l’avait fait de même que Charles Taylor. Mais ils ont finalement parlé”, a-t-il déclaré.
Assane Dioma Ndiaye a essayé d’établir la responsabilité principale de Habré de tous les crimes commis. “La responsabilité pénale internationale, c’est le chef qui est au niveau le plus élevé. Elle est établie par le lien direct entre le crime et les ordres donnés par Habré. Cela devra être un procès symbole pour l’humanité. Notre plainte est dirigée contre Hissène Habré pour les faits entre 82 et 90”. Le président de la LSDH a, dans la foulée, estimé que “le procureur a été très clément contre Hissène Habré parce qu’il y a eu des épurations ethniques. Il devait être poursuivi pour crime de génocide”. Sur le cas de victime “créée de toute pièce” une accusation qui revient souvent dans cette affaire, il a confié: “on a souvent parlé de victime fictive, pour chacun nous avons des éléments objectifs. Nous avons des documents signés par la DDS, la police politique de Habré”.
S’agissant de la responsabilité de l’actuel président du Tchad dans les “crimes” de Habré, Me Jacqueline Moudeina a fait savoir que “dans toutes nos recherches, on n’a nullement trouvé Idriss Déby chef de la police. Il était chef d’Etat major. Ce n’est pas parce que nous voulons faire la part belle à Déby. On ne fait pas de la complaisance. Il appartient à la justice, aux juges de faire leur travail, de viser des personnes”.
Me Assane Dioma Ndiaye s’est chargé de démonter les arguments selon lesquels “les chambres africaines extraordinaires ne le sont que de nom parce que tous les juges qui y siègent sont sénégalais”. Selon lui, “selon la composition des chambres africaines, le tiers des juges qui devront juger Habré ne sera pas des sénégalais”. Et même pour ce qui est du parquet et de la commission d’instruction, a-t-il expliqué “du point de vue de leur fonction, ces juges ne sont pas des sénégalais parce que c’est l’Union Africaine qui les a nommé. Ce sont des chambres africaines au sein des juridictions sénégalaises”.
Me Jacqueline Moudeina, l’avocate Tchadienne a souligné que “contrairement à ce que veut faire croire ses avocats, Hissène Habré n’a jamais été jugé. Il a été inculpé en 2000 par le doyen des juges à Dakar. En 2005, il a été inculpé par le juge belge. Inculpé à 2 reprises mais il n’a jamais été jugé. Aujourd’hui c’est possible grâce à la persévérance et la ténacité des victimes”.
Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis 1990, l'année de sa chute du pouvoir. L'ancien président tchadien avait été arrêté dimanche 30 juin et placé en garde à vue à la demande du parquet du tribunal spécial. Après quarante-huit heures, il a été présenté à la commission d’instruction qui lui a notifié son inculpation et son placement sous mandat de dépôt. Après un bref passage à Rebeuss, Habré est transféré au Pavillon spécial de l’hopital Aristide Le Dantec.