« J’ai un grand frère qui a été tué pendant la crise, je suis moi-même une victime de cette crise ». C’est ainsi que l’accusé Jean Marius Keipo, surnommé « Petit marteau » a débuté son audience. Face au président de la cour d’assises et à l’avocat général, cet homme petit et barbu au crâne rasé ne s’est jamais départi de son calme.
Pourtant, tout au long de la journée, aux yeux des victimes appelées à témoigner, Jean Marius Keipo faisait plus figure de bourreau que de victime. Présenté comme un chef de milice par plusieurs témoins, l’un d’entre eux accuse ses hommes d’avoir assassiné sa femme enceinte de six mois dans un quartier de Yopougon, à Abidjan. Un autre assure avoir été obligé de transporter plusieurs litres de pétrole pour celui qui était surnommé « Général des brûleurs ». Un surnom dont il aurait hérité suite aux menaces proférées contre ceux de son quartier hostiles à Laurent Gbagbo ou trop ouvertement pro-Ouattara.
Exécution en règle
Un autre enfin témoigne de l’assassinat de son frère qu’une bande armée et cagoulée attendait à Yopougon au plus fort de la crise post-électorale. Son tort : s’être rendu à l’hôtel du Golfe où étaient réfugiés Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. A son retour ce fut, selon son frère, une exécution en règle et un cadavre aspergé d’essence pour mieux être ensuite carbonisé.
Dans le box, à l’écart, Simone Gbagbo écoute et prend des notes. Les audiences de Jean Marius Keipo et de cinq de ses co-accusés doivent se poursuivre ce mardi.
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