La désescalade est là, mais il a fallu huit heures de débats à la Céni du Burundi pour qu’elle arrive à arracher un sourire aux 18 partis d’opposition. D’abord, son président Pierre-Claver Ndayicariye a expliqué ce qui est prévu par la loi pour faire face à toute tentative de tricherie : vérification des listes électorales, nettoyage des doublons, ou encore encre indélébile censée empêcher que quelqu’un ne vote plusieurs fois. Mais « visiblement, toutes ces solutions légales ne semblent pas suffire », a reconnu le président de la Céni.
Pierre-Claver Ndayicariye va donc proposer de rouvrir partiellement l’enrôlement des électeurs pour permettre notamment aux militants d’opposition, qui n’ont pas pu le faire, de se faire inscrire sur les listes, et surtout l’annulation du vote par procuration lors des différents scrutins de l’année prochaine, histoire de déjouer, dit-il, les électeurs qui se sont fait inscrire plus d’une fois. Mais impossible de dérider là aussi l’opposition burundaise, qui a continué d’exiger une nouvelle réunion d’évaluation de l’enrôlement des électeurs au Burundi, qui ne serait pas dirigée par la Céni cette fois.
Volonté de sauver le processus électoral au Burundi ? La Commission électorale a fini par accepter le « principe » d’une telle réunion. « Il y a eu un petit fléchissement, a déclaré Jean Minani, qui s’est exprimé au nom des 18 partis d’opposition du Burundi, continuons à espérer que c’est une ouverture réellement qui va se mettre en pratique ». En réalité, l’opposition burundaise exulte, mais elle se dit attentive et très, très prudente.