Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques du Sénégal (FONSIS) et la société chinoise Sinohydro Corporation Limited ont signé, le 31 octobre 2024, un protocole d’accord pour les études de faisabilité du projet de Grand Transfert d’Eau (GTE) au Sénégal. Une projet qui vise à améliorer la distribution de l’eau, une ressource précieuse pour les populations rurales et urbaines du pays.
Sinohydro a été sélectionnée parmi cinq entreprises internationales pour sa "compétence en infrastructures hydrauliques", bien que l’entreprise ait été récemment épinglée pour des manquements à la conformité dans d’autres projets internationaux. Cependant, cette collaboration soulève des questions, en raison du passé controversé de Sinohydro en matière de respect des normes d’intégrité et de transparence dans plusieurs projets.
Un historique de manquements
Le 28 septembre 2023, la Banque européenne d’investissement (BEI) a imposé une suspension temporaire d’un an à Sinohydro en raison d’infractions dans cinq projets financés par la banque au Maroc, en Géorgie, en Tanzanie, au Niger et aux Seychelles. Selon les termes de cet accord, Sinohydro s’est engagée à consacrer un million d’euros à des initiatives en faveur de la transparence et de la durabilité et à renforcer son programme de conformité interne. L’entreprise devra également informer la BEI de tout progrès en matière de gouvernance et de bonnes pratiques, et collaborer étroitement aux enquêtes menées par l’institution européenne.
Plus récemment, le 24 mai 2018, la Banque africaine de développement (BAD) a, elle aussi, signé un accord avec Sinohydro suite à une enquête révélant des pratiques frauduleuses dans le cadre d’un projet routier en Ouganda. Le bureau de l’intégrité de la BAD a découvert que l’entreprise avait soumis des informations inexactes lors d’un appel d’offres, ce qui a mené à une sanction conditionnelle de trente-six mois, réduite à vingt-quatre mois sous réserve du renforcement de son programme de conformité. La BAD exige que Sinohydro maintienne des standards de gouvernance stricts avant toute levée de cette sanction.
Un partenariat qui suscite des interrogations
Ce partenariat avec le FONSIS, bien que non financé directement par des fonds publics et conclu en dehors d’un cadre de marché public, pose question au regard du passif de Sinohydro. En dépit de ces controverses, l’entreprise chinoise continue de renforcer ses partenariats en Afrique, cherchant visiblement à se redéployer en respectant des normes internationales de conformité.
Le directeur du Bureau de l’intégrité de la BAD, Anna Bossman, rappelle que la politique de l’institution est non seulement de sanctionner les entreprises pour pratiques illicites mais aussi de favoriser leur réhabilitation à travers des programmes de conformité rigoureux. Ce principe de « réhabilitation » pourrait expliquer la décision du FONSIS de collaborer avec Sinohydro, en dépit de son historique.
Un avenir sous haute surveillance
Pour le Sénégal, qui continue d’attirer les investisseurs internationaux dans des projets d’infrastructure de grande envergure, ce partenariat constitue un défi : combiner la nécessité d’expertise technique de haut niveau avec l’exigence de conformité aux normes de transparence.
Sinohydro a été sélectionnée parmi cinq entreprises internationales pour sa "compétence en infrastructures hydrauliques", bien que l’entreprise ait été récemment épinglée pour des manquements à la conformité dans d’autres projets internationaux. Cependant, cette collaboration soulève des questions, en raison du passé controversé de Sinohydro en matière de respect des normes d’intégrité et de transparence dans plusieurs projets.
Un historique de manquements
Le 28 septembre 2023, la Banque européenne d’investissement (BEI) a imposé une suspension temporaire d’un an à Sinohydro en raison d’infractions dans cinq projets financés par la banque au Maroc, en Géorgie, en Tanzanie, au Niger et aux Seychelles. Selon les termes de cet accord, Sinohydro s’est engagée à consacrer un million d’euros à des initiatives en faveur de la transparence et de la durabilité et à renforcer son programme de conformité interne. L’entreprise devra également informer la BEI de tout progrès en matière de gouvernance et de bonnes pratiques, et collaborer étroitement aux enquêtes menées par l’institution européenne.
Plus récemment, le 24 mai 2018, la Banque africaine de développement (BAD) a, elle aussi, signé un accord avec Sinohydro suite à une enquête révélant des pratiques frauduleuses dans le cadre d’un projet routier en Ouganda. Le bureau de l’intégrité de la BAD a découvert que l’entreprise avait soumis des informations inexactes lors d’un appel d’offres, ce qui a mené à une sanction conditionnelle de trente-six mois, réduite à vingt-quatre mois sous réserve du renforcement de son programme de conformité. La BAD exige que Sinohydro maintienne des standards de gouvernance stricts avant toute levée de cette sanction.
Un partenariat qui suscite des interrogations
Ce partenariat avec le FONSIS, bien que non financé directement par des fonds publics et conclu en dehors d’un cadre de marché public, pose question au regard du passif de Sinohydro. En dépit de ces controverses, l’entreprise chinoise continue de renforcer ses partenariats en Afrique, cherchant visiblement à se redéployer en respectant des normes internationales de conformité.
Le directeur du Bureau de l’intégrité de la BAD, Anna Bossman, rappelle que la politique de l’institution est non seulement de sanctionner les entreprises pour pratiques illicites mais aussi de favoriser leur réhabilitation à travers des programmes de conformité rigoureux. Ce principe de « réhabilitation » pourrait expliquer la décision du FONSIS de collaborer avec Sinohydro, en dépit de son historique.
Un avenir sous haute surveillance
Pour le Sénégal, qui continue d’attirer les investisseurs internationaux dans des projets d’infrastructure de grande envergure, ce partenariat constitue un défi : combiner la nécessité d’expertise technique de haut niveau avec l’exigence de conformité aux normes de transparence.
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