« Tout candidat à l’élection présidentielle doit au moins avoir la licence ». Telle était la proposition en juin dernier du député Alioune Souaré, pour la modification de l’article 28 de la Constitution traitant des conditions d’éligibilité des candidats à la tête de la nation. Une proposition qui, à l’époque, ne semblait pas viser directement le chanteur Youssou Ndour qui constituait cependant la source d’inspiration du député. « J’avais vu les choses venir. Lorsque je proposais le projet de loi, à 60% j’étais inspiré par le cas Youssou Ndour. Parce que je savais que l’exemple de Haïti (avec la candidature du rappeur Wycleef Jean) allait le pousser jusqu’au bout », a expliqué Alioune Souaré dans une interview accordée au journal « Le quotidien ». Ce dernier pense également que les moyens financiers du président du mouvement Fekké maci boolé sont également ses motivations. « Et comme c’est quelqu’un qui, peut-être a certains moyens financiers et une entreprise de presse, il peut prétendre aller plus loin que ses rêves », analyse-t-il. Toutefois cette candidature de Youssou pour accéder à la magistrature suprême est considérée par Alioune Souaré comme « un manque de respect pour l’élite intellectuelle du Sénégal ». « On ne peut pas, à l’heure où Léopold Sédar Senghor fait la fierté de tous les africains, que dans son pays, on imagine, aujourd’hui, un artiste qui n’a aucun niveau intellectuel, se permettre de postuler à la présidence de la République », plaide-t-il avant de préciser qu’ « il n’y a pas d’école ou d’université qui forme des présidents de la République, il y a quand même le minimum ».