Le mardi 13 Août est annoncée comme « journée sans presse ». Les « patrons de presse » jugent que depuis le changement de régime politique, les mesures prises par l’administration fiscale mettent en péril leur business.
Tant que l’histoire de la chasse sera racontée par le chasseur, le lion sera toujours vaincu !
En général c’est la presse qui relate ce que font les autorités et c’est elle qui couvre les mouvements de grève des autres secteurs.
Cette fois-ci c’est elle qui va « en grève » et devra raconter dans quelle mesure le mot d’ordre a été suivi. En particulier elle devra répondre à la question de savoir quelles sont les conséquences sur le quotidien des sénégalais qui n’auront pas lu leur quotidien préféré, ou qui n’auront pas d’audio ni de visuel sur l’audiovisuel !
Si l’on sait que dans la presse, il y a plusieurs catégories de médias et d’acteurs, avec des « fortunes » diverses, la tâche ne sera pas facile.
TROP D’IMPÔT TUE L’IMPÔT MAIS TROP DE PRESSE TUE LA PRESSE
Beaucoup de personnes n’ayant pas fait du journalisme exercent le métier mais il y a de vrais journalistes qui ont accepté de jouer le jeu des politiciens en contrepartie de certaines faveurs; c’est un choix ! Tant que le temps est clément, tout va bien. Mais si le vent change de direction, il peut souffler sur la direction générale des impôts et des domaines.
C’est l’économiste américain Arthur Laffer qui est à l’origine de l’adage bien connu « trop d’impôt tue l’impôt ». L’idée est que si le taux d’imposition augmente, les recettes fiscales vont s’accroître mais à partir d’un certain seuil d’imposition, ces recettes fiscales diminuent, du fait des difficultés des entreprises qui voient leurs activités baisser. On dit que le taux mange l’assiette (assiette fiscale).
Il faut tout de même rappeler qu’au Sénégal, le taux de pression fiscale (recettes fiscales/PIB) n’a pas encore atteint la norme communautaire (UEMOA) de 20%. D’ailleurs puiqu’il y a un projet de changement de l’année de base du PIB (que les sachants appellent « rebasing »), le PIB va augmenter et le taux de pression fiscale sera mécaniquement plus faible et plus éloigné de la norme; ce qui va nécessiter une autre hausse des recettes fiscales.
Il faudra trouver un juste équilibre entre la nécessité d’assainir la presse (sans pression) et le besoin d’avoir un système juste et équitable où ceux qui doivent payer vont passer à la caisse (meilleure répartition de la charge fiscale entre les citoyens).