Le représentant du FMI au Sénégal, Alex Ségura
La question peut paraître déplacée. Mais au regard de l’interventionnisme débordant voire l’activisme remarquable du Représentant du Fmi au Sénégal, il est légitime de s’interroger sur l’étendue des pouvoirs pour ne pas dire la toute-puissance de M. Alex Segura dans la conduite de nos affaires économiques et sociales. Les non-initiés à la chose financière se demanderont, eux, s’il n’est pas le véritable ministre des finances en lieu et place de celui-là officiel qui siège au bâtiment Peytavin et faisant l’objet d’assauts d’un super ministre d’Etat. Ségura ne définirait-il pas tout simplement la politique économique du Sénégal ?!
C’est lui qui donne, certainement en tant que maître, les bons ou mauvais points au bon ou mauvais élève. Segura félicite ou réprimande avec aplomb son potache, selon sa conduite appréciée ou non du moment. Il commente à bout de champ quasiment toutes les actualités. Pour un diplomate, il est bien spécial. La métaphore du maître et de l’élève est loin d’être caricaturale. Il a même, selon l’opinion publique, accroché à son tableau de chasse la « tête de l’ancien ministre du buget, Ibrahima Sarr à l’antipode de sa doxa économique et financière.
On pourrait pousser le bouchon plus loin et même qualifier le rôle du Fmi dans nos pays de répressif. Le mis en cause en est bien conscient. Lui qui a essayé de rejeter d’un revers de la main dans le quotidien Walfadjri de ce lundi le boubou trop ample qu’il porte au Sénégal : « Ni Alex Segura, ni le Fmi que je représente ici, ne sont au Sénégal pour jouer un rôle de gendarme et intervenir dans toutes les affaires économiques de l’Etat ». Peut mieux faire comme argument.
Que l’on nous comprenne bien, il n’est nullement ici question d’exonérer l’Etat du Sénégal de ses obligations de bonne gouvernance ou de cautionner ses errements budgétaires. Loin s’en faut. Mais la souveraineté, si elle a encore un sens, voudrait que cet Etat en réponde préalablement devant les instances nationales habilitées.
N’avons-nous pas des instruments de contrôle ? A quoi servent l’Assemblée nationale, la Cour des comptes, l’Inspection générale de l’Etat, ou encore l’Inspection générale des finances ? Pas pour le décor, quand même !
Hélas que voulons-nous ? Un adage local bien de chez nous dit en substance que « le cordonnier noue la commande à la tête du client ». Les égards ne se décrètent pas. Ils s’acquièrent pour ne pas dire qu’ils s’arrachent.
Le Fmi dont l’évocation du nom et celui de sa jumelle, la Banque mondiale, rappelle à notre prime jeunesse les sombres moments d’ajustement structurel des années 80 devrait logiquement faire profil bas. Ses potions magiques ont rendu exsangues nombre de pays pompeusement dénommés en voie de développement.
Aujourd’hui le Fmi se drape d’oripeaux plus sociaux pour rendre plus reluisante son image écornée par les années de disette économique. Il aurait une approche plus humaine avec la dimension sociale de ses programmes. Récemment nous avons entendu Segura se désoler de la situation lamentable dans laquelle se trouvent plusieurs des hôpitaux sénégalais. Quoi de plus normal que ce cri du cœur s’il n’avait pas les airs d’un diktat ? Nous aurions aimé l’entendre d’abord de la bouche des personnes dont la responsabilité est de permettre aux structures sanitaires d’exercer dans de bonnes conditions.
Nous aurions également souhaité voir le Fmi aller jusqu’au bout de sa nouvelle logique sociale en recommandant au gouvernement de ne pas lever les subventions sur les denrées de grande consommation. C’est tout le contraire !
Nous aurions également voulu que le gendarme financier dise que le Sénat est budgétivore, de même que le Conseil économique et social en vue, l’Assemblée nationale pléthorique et peu représentative, les voyages incessants et les agences. Malheureusement, on allait l’oublier, ce sont des dépenses de souveraineté. La souveraineté comme l’indignation sait bien être sélective. Nous voyons d’ici l’accusation qui fuse : vous voulez brûler les pompiers du Fmi qui tentent d’éteindre le feu allumé par des pyromanes !
Ah ! La vie est belle, il est permis de changer de métier en passant par exemple de manipulateur d’allumettes à professionnel aguerri de l’extincteur. Faites vite la crise financière mondiale attend encore vos salutaires jets d’eau. Fermez le ban !
C’est lui qui donne, certainement en tant que maître, les bons ou mauvais points au bon ou mauvais élève. Segura félicite ou réprimande avec aplomb son potache, selon sa conduite appréciée ou non du moment. Il commente à bout de champ quasiment toutes les actualités. Pour un diplomate, il est bien spécial. La métaphore du maître et de l’élève est loin d’être caricaturale. Il a même, selon l’opinion publique, accroché à son tableau de chasse la « tête de l’ancien ministre du buget, Ibrahima Sarr à l’antipode de sa doxa économique et financière.
On pourrait pousser le bouchon plus loin et même qualifier le rôle du Fmi dans nos pays de répressif. Le mis en cause en est bien conscient. Lui qui a essayé de rejeter d’un revers de la main dans le quotidien Walfadjri de ce lundi le boubou trop ample qu’il porte au Sénégal : « Ni Alex Segura, ni le Fmi que je représente ici, ne sont au Sénégal pour jouer un rôle de gendarme et intervenir dans toutes les affaires économiques de l’Etat ». Peut mieux faire comme argument.
Que l’on nous comprenne bien, il n’est nullement ici question d’exonérer l’Etat du Sénégal de ses obligations de bonne gouvernance ou de cautionner ses errements budgétaires. Loin s’en faut. Mais la souveraineté, si elle a encore un sens, voudrait que cet Etat en réponde préalablement devant les instances nationales habilitées.
N’avons-nous pas des instruments de contrôle ? A quoi servent l’Assemblée nationale, la Cour des comptes, l’Inspection générale de l’Etat, ou encore l’Inspection générale des finances ? Pas pour le décor, quand même !
Hélas que voulons-nous ? Un adage local bien de chez nous dit en substance que « le cordonnier noue la commande à la tête du client ». Les égards ne se décrètent pas. Ils s’acquièrent pour ne pas dire qu’ils s’arrachent.
Le Fmi dont l’évocation du nom et celui de sa jumelle, la Banque mondiale, rappelle à notre prime jeunesse les sombres moments d’ajustement structurel des années 80 devrait logiquement faire profil bas. Ses potions magiques ont rendu exsangues nombre de pays pompeusement dénommés en voie de développement.
Aujourd’hui le Fmi se drape d’oripeaux plus sociaux pour rendre plus reluisante son image écornée par les années de disette économique. Il aurait une approche plus humaine avec la dimension sociale de ses programmes. Récemment nous avons entendu Segura se désoler de la situation lamentable dans laquelle se trouvent plusieurs des hôpitaux sénégalais. Quoi de plus normal que ce cri du cœur s’il n’avait pas les airs d’un diktat ? Nous aurions aimé l’entendre d’abord de la bouche des personnes dont la responsabilité est de permettre aux structures sanitaires d’exercer dans de bonnes conditions.
Nous aurions également souhaité voir le Fmi aller jusqu’au bout de sa nouvelle logique sociale en recommandant au gouvernement de ne pas lever les subventions sur les denrées de grande consommation. C’est tout le contraire !
Nous aurions également voulu que le gendarme financier dise que le Sénat est budgétivore, de même que le Conseil économique et social en vue, l’Assemblée nationale pléthorique et peu représentative, les voyages incessants et les agences. Malheureusement, on allait l’oublier, ce sont des dépenses de souveraineté. La souveraineté comme l’indignation sait bien être sélective. Nous voyons d’ici l’accusation qui fuse : vous voulez brûler les pompiers du Fmi qui tentent d’éteindre le feu allumé par des pyromanes !
Ah ! La vie est belle, il est permis de changer de métier en passant par exemple de manipulateur d’allumettes à professionnel aguerri de l’extincteur. Faites vite la crise financière mondiale attend encore vos salutaires jets d’eau. Fermez le ban !