Qui pour sauver le journal "Le Monde"?

En proie à de graves difficultés financières, Le Monde a besoin d'être recapitalisé de toute urgence, sous peine de dépôt de bilan. Plusieurs repreneurs se sont d'ores et déjà manifestés, dont Le Nouvel Observateur.



Ça se bouscule au portillon pour sauver Le Monde. En proie à de graves difficultés financières, le journal créé par Hubert Beuve-Mery en 1944 est dans l'obligation de solliciter des capitaux extérieurs pour éviter de finir devant le tribunal de commerce de Paris. Avec 25,2 millions d'euros d'emprunt à rembourser et une dette estimée à 125 millions d'euros, le petit microcosme médiatique craignait le pire. Mais le journal de référence attire finalement plus de repreneurs que nécessaire.

Premier à vouloir mettre la main au portefeuille, l'Espagnol Prisa, éditeur notamment d'El Pais et actionnaire du Monde à hauteur de 15%. Problème: le groupe connaît lui aussi des difficultés financières, et serait un peu moins enclin qu'il y a quelques semaines à recapitaliser le quotidien du soir. Un temps évoqué, la candidature du groupe italien Espresso aurait un train de retard sur ses concurrents. Le groupe Lagardère (propriétaire du JDD et actionnaire du Monde à hauteur de 20%) a quant à lui déjà annoncé son intention de retirer ses billes, du moins du journal papier.

Les journalistes vont perdre du poids

Mercredi, deux noms sont venus s'ajouter à la liste des prétendants, et pas des moindres. Déjà détenteur de 1,75% du capital du groupe, Le Nouvel Observateur, par la voix de son patron Jean Perdriel, a fait officiellement connaître sa volonté de participer à l'opération sauvetage: "Devant les problèmes de financement qui se posent aujourd'hui, Le Nouvel Observateur ne peut rester indifférent et souhaite contribuer à une solution qui préserve cette indépendance". Interrogé dans Libération daté de mercredi, Sylvain Courage, président de la Société des journalistes (SDJ) de L'Obs, a affirmé que les journalistes de l'hebdo de gauche ressentent "une certaine fierté à voir Claude Perdriel investir dans la presse plutôt qu'en bourse." Ce dernier, en cas d'acceptation de sa proposition, réaliserait ainsi un vieux rêve: marier L'Obs et Le Monde.

Mathieu Pigasse a lui aussi de l'ambition. Le tout nouveau patron des Inrocks, en duo avec le mécène de la gauche Pierre Bergé, envisagerait lui aussi de prendre une part du gâteau. Selon Le Figaro, les deux hommes auraient même déjà créé une structure ad hoc dans cette optique. Ils pourraient déposer leur dossier avant la fin du mois de juin, date à laquelle la direction du Monde devra soumettre tous ces projets au vote de ses actionnaires. Dans tous les cas de figure, le montant à déposer dans la corbeille tournera aux environs de 50 millions d'euros, minimum. Et les journalistes, actionnaires historiques et de référence via la Société des rédacteurs du Monde (SRM), devront accepter de perdre une bonne partie de leurs prérogatives.
Source: Lejdd.fr

Lejdd.fr

Mercredi 12 Mai 2010 18:08


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