Dans un rapport rendu public mercredi matin Amnesty international plaide pour une reconstruction du système judiciaire centrafricain.
Selon le rapport des personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes de guerre, notamment des homicides et des viols, pendant le conflit en République centrafricaine, échappent aux enquêtes et aux arrestations.
Dans certains cas, ils côtoient leurs victimes au quotidien.
Ilaria Allegrozzi, l'une des responsables du rapport affirme que "dans la plupart des cas, les autorités n'ont pas réussi à mener des enquêtes efficaces sur des personnes responsables de crimes de guerre au regard du droit international humanitaire".
En 2014, Amnesty international avait déjà publié la liste de 21 personnes de toutes les parties issues de différents groupes armés impliquées dans des affrontements en République centrafricaine. Pour l'organisation internationale de défense des droits de l'homme, "ces personnes devaient faire l'objet des enquêtes pour des crimes au niveau du droit international".
L'organisation déplore que la plupart de ces personnes vivent en toute liberté sans être inquiétées. En plus, aucune enquête n'a été ouverte sur ces personnes.
Pour Ilaria Allegrozzi, "l'impunité est l'un des principaux problèmes du système judiciaire en RCA en ce moment. C'est un facteur qui favorise l'instabilité du pays, son insécurité chronique, ainsi que des nouvelles violations des droits de l'homme".
Pour reconstruire le système judiciaire centrafricain, Amnesty International estime que "des investissements significatifs et durables et sur le long terme sont nécessaires".
Afin d'atteindre cet objectif, les autorités devraient "rétablir les infrastructures publiques, rendre opérationnel les tribunaux, en particulier les tribunaux à l'extérieur de Bangui la capitale", exhorte Amnesty international.