C’est une marche symbolique qui se fraie triomphalement un passage sur l’avenue Koudougou du quartier musulman PK5. « On est en train de faire la manifestation pour ramener la paix. On en a marre des guerres. Il n’y a pas question de chrétiens ou musulmans, c’est de la politique ». Autre manifestant : « C’est une caravane pour la paix entre le 3e et 5e arrondissement ».
A l’initiative d’une ONG locale, Vitalité Plus, les marcheurs viennent ouvrir la voie à pied, d’un quartier voisin à majorité chrétienne que les musulmans ont encore peur de traverser. Leur message : la sécurité revient et tout le monde peut désormais circuler dans Bangui quelque soit sa confession. En tête du cortège, plusieurs députés du Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire comme Célestin Youro : « Les taxis peuvent circuler maintenant. Vous voyez il y a les taxis et il y a les bus. C’est maintenant une ouverture pour ce corridor pour que les commerçants vivent et vendent leurs marchandises. C’est pour cela que nous sommes en train de faire cette ouverture ». Devant la statue de Barthélemy Boganda, père de l’indépendance centrafricaine, les marcheurs entonnent l’hymne national. Mais pour beaucoup d’habitants, la peur et le traumatisme des violences sont encore très présents.
■ Gros plan sur les déplacés de Bangui
Réparties dans plus de 41 sites autour de la capitale centrafricaine, 80% des personnes déplacées prévoient de retourner dans leur lieu d’origine le mois prochain, selon un récent rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). C'est 14% de plus par rapport au mois de juin. Pour Chiara Lucchini Gilera, coordinatrice des urgences pour l'OIM à Bangui, ce chiffre est encourageant mais met en lumière les conditions difficiles auxquelles les familles font face quotidiennement : « D’un côté, il y a plus de confiance à ce que les choses soient plus stables dans la capitale et de l’autre côté, il y a un véritable problème même d’alimentation quand on voit que 97% de la population réduit le nombre des repas, les quantités de nourriture qu’ils mangent ».
Mais avoir la volonté de rentrer ne suffit pas : 68% des 600 personnes interrogées font allusion au manque de moyens financiers, à l'absence d'autorité ou encore au sentiment d'insécurité qui règne dans la capitale. Pour éviter tout perte de lien social, L'Organisation internationale pour les migrations agit auprès des populations. Chiara Lucchini Gilera : «Par exemple, l’OIM a un projet qui vise à réhabiliter les infrastructures communautaires, par exemple les écoles, les centres de santé. On emploie des gens du quartier pendant deux semaines et on a déjà plus de 300 000 personnes qui ont bénéficié de ce projet ». Au 5 août dernier, environ 100 000 personnes étaient déplacées à Bangui dans 40 sites différents : 3 000 de moins par rapport à début juillet.
Source : Rfi.fr
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