Même si, après la prise de pouvoir de la Seleka en mars 2013, la ville de Bambari a été mise en coupe réglée par un chef du nom de Ben Laden, les relations entre chrétiens et musulmans ont su traverser la période des exactions et, par la suite, c’est un chef plus modéré, le général Ali, qui a pris les commandes du chef-lieu de la Ouaka.
Il y avait jusqu’ici une bonne cohabitation entre les deux communautés. Les musulmans et les chrétiens fréquentent les mêmes commerces, leurs enfants vont dans les mêmes écoles, les jeunes vont dans le même bar-dancing, l’Etoile de la Ouaka. Pour empêcher que des tensions ne puissent apparaître, après le début des violences à Bangui, une plateforme des religieux a même été mise en place localement, à Bambari le 8 décembre. C'est un lieu de dialogue entre chrétiens et musulmans.
L'élément déclencheur
Ce sont les attaques des milices anti-balaka autour de la localité de Grimari qui ont été l'élément déclencheur des tensions entre les deux communautés. Elles ont provoqué la fuite de nombreux musulmans de Grimari et alimenté la psychose chez les musulmans de Bambari, qui ont le sentiment que leur ville est le prochain objectif des anti-balaka.
En dépit des déclarations de la force Sangaris selon lesquelles Grimari ne sera pas franchie par les anti-balaka, les musulmans ne sont pas rassurés. Ils accusent Sangaris de complicité et se préparent à faire face à une éventuelle arrivée des milices.
La peur chez les musulmans et chez les chrétiens
Beaucoup de chrétiens craignent d’éventuelles représailles de la communauté musulmane et des éléments ex-Seleka si les anti-balaka entraient dans Bambari. Les nouvelles qui viennent de plusieurs villages des environs où des exactions ont eu lieu alimentent la psychose. On voit se propager beaucoup de rumeurs qui en disent long sur ce nouveau climat de méfiance.
Les observateurs se demandent si l'accrochage survenu jeudi matin entre des jeunes, des éléments de l'ex-Seleka et les forces françaises de Sangaris, est lié à ce climat de méfiance. L'accrochage fait en effet suite à la mise au point qui avait été effectuée la veille par les représentants des autorités de transition et de la communauté internationale venus spécialement à Bambari. Une mise au point qui porte sur le fait que l'ex-Seleka ne pouvait pas constituer une armée parallèle à l’armée nationale.
Le général Soriano, le chef de Sangaris, avait indiqué qu’il ferait appliquer strictement « les mesures de confiance », selon lesquelles tout homme qui sort en ville avec son armement sans appartenir aux forces régulières doit être désarmé. Aussitôt le porte-parole du nouvel état-major de l'ex-Seleka a marqué sa désapprobation et on a donc vu jeudi matin des jeunes manifester leur opposition à Sangaris en jetant des pierres sur un de ses véhicules blindés.
Source : Rfi.fr
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