A Bangui, la situation est extrêmement tendue ce vendredi 30 mai au matin. La cité se réveille au rythme des tirs au fil des rues. Dans le centre-ville, des rafales de tirs d’armes automatiques ont retenti dès 5 h 30, heure locale. Au même moment, de source militaire on signalait également des tirs près de l’aéroport de Mpoko qui se trouve à côté de la base des soldats de la force française Sangaris et de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca).
Des centaines de jeunes sont d'ailleurs réunis dans les rues de la capitale, des milliers, selon une autre source pour appeler, selon nos premières informations, à la démission de la présidente de transition Catherine Samba-Panza, ainsi que de son gouvernement. Les manifestants demanderaient aussi le départ des forces militaires étrangères déployées en RCA.
Paralysie
Ce jeudi 29 mai, les soldats de la Misca ont passé des heures à démanteler les barricades érigées quelques heures plus tôt un peu partout en ville. Des opérations qui ont parfois donné lieu à des échauffourées.
Hier, Bangui était paralysée. Les boutiques et échoppes sont restées fermées. Et un climat d'extrême tension régnait partout après l'attaque de l'église de Fatima qui a coûté la vie mercredi 28 mai à une quinzaine de personnes. Dans le 2e arrondissement, dans le quartier de Lakouanga, une mosquée a même été mise à sac ce jeudi matin.
Interrogé par RFI, le représentant spécial de l'ONU, Babacar Gaye, a appelé les politiques, les religieux, les chefs de groupes armés, et l'ensemble des Centrafricains quel que soit leur niveau de responsabilité, à un sursaut national en faveur de la paix et du dialogue.
Un « complot planifié »
Quant à André Nzapayéké, le Premier ministre centrafricain, il a affirmé qu'il existe un « complot planifié » pour perturber la transition. Il accuse des hommes politiques, dont certains selon lui sont autour de son cabinet et du cabinet de la présidente, Catherine Samba Panza de vouloir déstabiliser le régime.
André Nzapayéké est catégorique. Toutes les trois semaines environ des actes violents viennent saper le processus de paix et il existe, dit-il, un complot planifié pour perturber la transition. Il pointe un doigt accusateur vers certains hommes politiques mais aussi vers les cabinets, le sien comme celui de la présidente « On nous signale aussi un certain nombre de personnes qui sont déjà très proches du pouvoir, qui sont déjà autour du cabinet de madame la présidente, autour de moi, et il est clair et net qu’il y a quelque chose qui se passe derrière ».
Le Premier ministre se refuse à donner les noms de ceux qui selon lui déstabilisent en sous-main. Mais l'on sait que la transition a cette spécificité que les cabinets du Premier ministre et de la présidente ont été constitués pour créer des ponts avec les groupes armés, et pour neutraliser certains éléments en les intégrants dans la structure politique.
Ainsi le cabinet de Catherine Samba Panza a intégré plusieurs responsables de l'ex-Seleka, la rébellion nordiste, tandis que le cabinet d'André Nzapayéké s'est plutôt ouvert à la mouvance anti-balakas.
Qu'il y ait au sein de ce cabinet des personnes qui jouent un jeu trouble n'est pas une surprise. En revanche, que le Premier ministre dénonce ces agissements est le signe que les autorités de la transition n'entendent pas rester sans réactions face aux bouffées de violence.
Source : Rfi.fr
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