Il se voyait déjà assis dans le vol Air France à destination de Paris. Confortablement installé au salon d'honneur de l'aéroport de Bangui, Faustin-Archange Touadera avait en main sa carte d'embarquement, son passeport était déjà tamponné et ses bagages enregistrés lorsque des membres du protocole d'Etat sont venus lui signifier son interdiction de sortie du territoire.
Accompagné d'un agent des Nations unie s, l'ex-Premier ministre qui réside depuis la chute de François Bozizé au bureau de l'ONU à Bangui tente alors d'obtenir des éclaircissements et de trouver une solution. Il appelle Nicolas Tiangaye, son successeur à la primature, Arsène Sendé, le Garde des sceaux, mais ceux-ci lui font part de leur impuissance. Son cas, lui expliquent ses interlocuteurs, est entre les mains de la justice.
L'ancien Premier ministre fait, comme d'autres personnalités du régime précédent, l'objet d'une enquête mais l'information, dit-il, ne lui a pas été notifiée. Revenu s'installer au siège des Nations unies, Faustin Archange Touadera se demande si les autorités ne font pas deux poids, deux mesures. Il est vrai que certains anciens cadres du régime déchu, eux aussi sous enquêtes, ont pu jusque-là voyager sans encombre et que ceux qui ont fait allégeance au nouveau pouvoir ne sont pas du tout inquiétés par la justice.
Source: RFI