Abdelaziz Sabidja Adam est un grand commerçant musulman du PK5. Sa voisine est chrétienne. Ici pas de méfiance, pas de tension. Les années et l’entraide ont noué de solides liens. Voila maintenant que les deux familles doivent faire face ensemble à la même épreuve : le blocus des anti-balakas sur le quartier. Abdelaziz Adam n’est quasiment pas sorti du Kilomètre 5 depuis plusieurs mois : « On est bloqués. Depuis presque 4 ou 5 mois je ne suis pas allé en ville alors que je suis un commerçant. On n’a pas de sécurité. On a peur ».
Aminata, l’une des jeunes femmes de la cour d’à côté, est chrétienne. Mais cela ne la met pas à l’abri des anti-balakas. « Quand je sors et qu’ensuite je traverse la route pour revenir au PK5, les anti-balakas me traitent comme une copine des musulmans. Ils disent que je trahis les chrétiens et ils me menacent de mort », confie-t-elle.
Pas de répit pour les habitants du PK5, quelle que soit leur confession. Les miliciens attaquent le quartier régulièrement, comme ce dimanche en fin de matinée. Des coups de feu particulièrement proches qui ont une nouvelle fois provoqué la peur et l’exaspération.
De nouvelles violences dimanche dans le troisième arrondissement de Bangui
Selon la Misca, des jeunes musulmans et des anti-balakas se sont affrontés obligeant la mission de l'Union africaine à intervenir. Parmi les incidents qui ont échauffé les esprits, la mort de trois jeunes musulmans dont les corps ont été ramenés à la mosquée. Et parmi eux, deux jeunes qui avaient participé samedi 24 mai à une grande rencontre de réconciliation dans le 3e arrondissement et qui dimanche devaient se rendre au quartier Fondo dans le 5e arrondissement pour poursuivre la sensibilisation.
Source : Rfi.fr