Tout a commencé vendredi soir, lorsqu'un jeune taxi-moto musulman a été tué alors qu’il commençait le travail. Selon des témoins que RFI a pu rencontrer à la mosquée Ali-Babolo, dans le quartier du PK5, où le corps de la victime a été déposé, des hommes non identifiés ont intercepté le moto-taxi avant d’égorger le conducteur.
Très rapidement, le quartier du kilomètre 5 s’est vidé de ses habitants qui ont rejoint le camp des déplacés, à proximité. Des barricades ont été érigées par une partie de la jeunesse musulmane sur l’axe qui relie le quartier à l’avenue des Martyrs, un quartier très commerçant de Bangui. De nombreux échanges de tirs ont éclaté dans la matinée. Il est cependant difficile de déterminer qui sont exactement les belligérants, car la zone est restée inaccessible une bonne partie de la journée.
Les échanges de tirs ont progressivement cessé à Bangui au fur et à mesure que le soleil déclinait à l'horizon, laissant la capital abasourdie par la violence qui s'est déchaînée tout au long de la journée. Bangui n'avait plus connu d'épisode aussi intense depuis longtemps. Toute la journée, deux hélicoptères de la force française Sangaris ont survolé la zone pour appuyer la Minusca déployée au sol. Les forces de police onusiennes ont été relativement longues à se mettre en place avant de sécuriser les abords de la zone de tension afin d'éviter la propagation des affrontements au reste de la ville.
D'après des derniers bilans, les affrontements ont fait près de 20 morts et plus de 100 blessés. Mais la Croix-Rouge centrafricaine indique que le bilan pourrait être bien plus important, car elle n'a pas pu récupérer tous les corps qui lui ont été signalés.
Source : Rfi.fr