Les anciens combattants de groupes armés démobilisés, leurs épouses et leurs enfants avaient été transféré dans ce camp l’an dernier, en attendant leur intégration dans l’armée ou leur retour à la vie civile grâce au programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR).
Les provisions auraient toutefois été épuisées vers la fin de l’année 2013 et le gouvernement aurait ensuite envoyé des quantités minimales de nourriture et de médicaments.
"La peau sur les os" Le mauvais état des routes dans la région aurait compromis l’approvisionnement. Quant à l’agent de la santé travaillant dans le camp, il ne disposerait de quasiment aucun matériel ou médicament pour soigner les malades, et ne parlerait pas leur langue.
Human Rights Watch a rapporté les paroles d’un ancien combattant, qui aurait notamment comparé les détenus à des victimes de la famine en Somalie et en Éthiopie: "Nous avons vu des personnes comme ça ici. Un adulte avec la peau sur les os... Nous avons d’abord enterré les morts dans le cimetière public. Lorsque nous avons vu que la situation devenait de plus en plus épouvantable, nous avons commencé à les enterrer dans le centre de regroupement, loin de la population civile. Nous pouvions enterrer jusqu’à cinq corps par jour."
Programme DDR en retard
Ida Sawyer, chercheuse senior sur la RDC, estime que "la négligence du gouvernement congolais envers ces anciens combattants et leurs familles est criminelle."
Le 30 septembre, Alexandre Luba Ntambo, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense et des Anciens combattants de la RD Congo, aurait indiqué à Human Rights Watch que les anciens combattants et leurs familles étaient détenus depuis bien plus longtemps que prévu en raison de retards dans la mise en œuvre du programme DDR et de l’"hésitation des bailleurs de fonds" à financer le programme.