RDC: Kivu, des attaques quotidiennes qui inquiètent et qui interpellent

Les armes se sont à nouveau fait entendre vendredi soir dans la ville de Béni au Nord Kivu. L’Est de la RDC célébrait l’anniversaire de l’indépendance dans un climat de tension avec une multiplication des attaques ces derniers jours dans les trois provinces. Des attaques attribuées aux groupes d’auto-défense maï-maï, mais dont l’ampleur et la coordination suscitent l’inquiétude. En début de semaine, le gouverneur de la province alertait sur une « nouvelle guerre qui pointe à l’horizon ». Les derniers évènements semblent lui donner raison.



Depuis l’attaque de la prison de Béni, les affrontements sont quasi-quotidiens autour de la ville qui semble être une « cible privilégiée » selon un habitant. Dans le territoire de Rutshuru, bien plus au sud, les combats s’intensifient depuis deux jours et s’étendent jusqu’au Sud Kivu dans le territoire de Fizi pourtant « épargné » ces derniers mois.
 
Cela ressemble à une stratégie pour « disperser » les forces armées congolaises, note Omar Kavota de la société civile. Beaucoup craignent une restructuration voire une « coalition » des différents groupes maï-maï. « Il y a des mouvements, des réunions, des échanges », affirme le chercheur Chrispin Mvano.
 
Ces attaques sont revendiquées par de nouveaux groupes armés qui multiplient les messages de menaces appelant à « libérer le pays d’un président (selon eux) illégitime » ou à tenir des élections.
 
Selon Chrispin Mvano, l’Intégration « inachevée » des combattants, le mécontentement généralisé et le contexte politique sont autant d’ingrédients pour un cocktail explosif. Si tous s’accordent sur la gravité de la menace, beaucoup s’interrogent : pourquoi ces attaques interviennent-elles maintenant ? De quels soutiens bénéficient les assaillants ? Et surtout : à qui bénéficie l’instabilité dans l’Est du Congo ? 


Samedi 1 Juillet 2017 16:35


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